PEROU
LE 11 OCTOBRE 2005
Musicienne appréciée durant ce séjour : « Yollanda pinarès y morales »
Je débarque à Lima à 23h45 localement et après avoir bien réfléchi dans l’avion, j’ai décidé d’écouter le péruvien qui m’y a tenu compagnie quelques heures. Sachant que je n’ai pas réservé d’hôtel, il m’a fortement conseillé de dormir dans l’aéroport connaissant l’insécurité nocturne dans cette capitale.
Donc, après avoir évité de nombreux « assaillants » et des chauffeurs de taxi, je trouve un coin tranquille au niveau du fret national. Je pensais me reposer un peu hors, je suis surpris de voir des départs toute la nuit !
Au matin, après avoir bouquiné une bonne partie de la nuit, je chope un taxi, non officiel qui me conduit à l’auberge choisie pendant la nuit ! San Francisco Hostal, rien n’à voir avec la ville US de Californie ! Les Péruviens sont assez pratiquants et la traduction est Saint Franciscain (les frangins missionnaires catholiques !). L’auberge n'est pas chère (environ 4 dollars la nuit en basse saison !), l’eau chaude ne manque pas et surtout l’accès à Internet est au même prix que dans les cybercafés tout en étant dans le centre de Lima, le quartier, à mon goût, le plus caractéristique de la ville.
La découverte de Lima se fait pour ma part en deux jours. J’ai pu visiter les deux musées repérés sur mon guide (excellent par ailleurs) Il s’agit du musée monastère San Francisco… (Et oui à deux pas de l’hôtel !) Avec une partie église et une partie musée, qui est plutôt un descriptif par un guide hispanique de la paroisse où vivent encore des moines / prêtres franciscains. La visite prend tout son sens avec la découverte de la partie souterraine du lieu : les catacombes où les squelettes des anciens paroissiens y demeurent avec une fosse de plus de 10 m
de profondeur à l’origine (4 m
actuellement !). Le deuxième musée est bien sûr le musée de la Nation
, le plus célèbre du pays. Le bâtiment est énorme et retrace l’histoire nationale, des civilisations Pré-Incas à l’Art populaire péruvien en passant par la fabuleuse culture inca. Le musée sert également de centre pédagogique pour les écoles de la ville.
Voilà, sinon Lima reste une ville où se concentre une bonne partie de l’administration et donc j’en ai profité pour m’enregistrer auprès de l’ambassade de France, comprendre ce qu’est exactement l’Alliance française (cours + évènements en français = francophonie uniquement). J’en ai profité pour m’inscrire au club des explorateurs d’Amérique du sud (SAE= South American Exploreurs). Très sympa comme club, accès à Internet gratuit pour les membres, livres sur l’Amérique du sud en tout genre, possibilités de se renseigner sur les différentes expéditions en cours ou à venir et surtout, la possibilité de se procurer facilement des cartes du pays (trekking notamment) ainsi que tout un tas de renseignements auprès du staff et des autres voyageurs sur place.
J’ai également visité le centre ville et les quartiers de Miraflores et San Isidro à pied et en taxi car les taxis ne sont pas chers du tout !
Ce qui m’a frappé : 1- la pollution énorme (aucune voiture ne passerait le contrôle technique en France) et 2- le contraste entre les édifices coloniaux restaurés et le reste de la ville où la pauvreté est à chaque coin de rue.
La ville reste très vivante. Les taxis : un véhicule sur sept, « klaxonnent » de tous les côtés : soit pour prévenir les touristes qu’ils ont de la place, soit les piétons qui traversent, soit le symbole universel du danger routier en général et du ras le bol mais ils ne s’engueulent que très très rarement (exemple à suivre par les Français !!!).
Voilà je quitte Lima (sans trop de regret) en bus par l’une des compagnies la plus sûre : « Cruz del Sur : direction Huaraz, le centre d’accueil des trekkings et expéditions des cordillères Blanca et Huayhuash. C’est dans le bus que je fais la connaissance de deux français, un couple de Haute-savoie et d’un suisse (francophone) Aubin. Il est déjà venu à Huaraz il y a une quinzaine de jours et il nous fait part de sa petite expérience de la région. Il a laissé du matériel dans une auberge en ville, nous nous joignons à lui. L’auberge est un peu retirée du centre ville donc, très calme (mis à part les aboiements canins !). Le gérant du lieu est un ancien guide expérimenté péruvien, pratique pour les renseignements de trekking et d’escalade… Et donc voilà, pendant deux jours, nous découvrons cette ville, mangeons aux restos, parlant de chose et d’autre autour d’une Pilsen (bière) puis nous nous approvisionnons pour un trek de 3-4 jours.
J’apprécie cette ville pleine de vie, avec son marché presque quotidien, ses innombrables pharmacies, ses couleurs, ses visages, cette gentillesse.
Départ le samedi matin de Huaraz à bord d’une micro camionnette où nous tenons un peu serrés à environ 18 personnes… Je ne pense pas que le chauffeur ait son permis de transport en commun ! Nous désirons rejoindre Caraz puis le village de départ. En chemin le panorama est fabuleux : d’un côté la vallée verdoyante et sa flore locale, de l’autre les sommets enneigés à 5000 et 6000 m
de la cordillère blanche.
Après environ deux heures de trajet en taxi brousse, nous voilà devant l’entrée du parc national de Huaraz. A nous la montagne !
Première demi-journée à percer entre les montagnes tout en se faisant dévorer par des moustiques ! Un truc de fous à 3000 mètres
d’altitude ! Il fait vraiment chaud. Nous rejoignons la vallée d’une beauté montagnarde rappelant nos Alpes en plus étroit et plus impressionnant avec 6000 mètres
en vision entrecoupés de faunes et flores locales…
Le premier bivouac se fait au bord d'un superbe lac qui se prolonge par une steppe digne de la Mongolie
avec des chevaux en libertés, cascade en bruit de fond ainsi qu’un Santa Cruz et un Quitaraga à 6000 m
au-dessus de nos têtes !
La seconde journée se compose essentiellement de la traversée de la vallée et d’une variante menant à un lac sous un glacier. Le deuxième bivouac est situé admirablement au bout de la vallée au milieu de deux sommets enneigés et d’une vue sur la vallée traversée ! Un régal.
Troisième journée : le col Punta Union est pour le petit déjeuner avec en haut un 4750 m
d’altitude (à 150 m
du mont blanc !) Magnifique ! Le col est caractérisé par le passage d’un seul homme à la fois (comme le col de la fenêtre sur le tour du Queras en Haute-Savoie) avec vue directe sur une autre vallée ! Ca ne s’arrête jamais ! Dernière nuitée du trekking en compagnie d’une autre espèce de moustiques qui ne manque pas de piquant non plus ainsi que d’une pluie de deux heures nous obligeant à finir le repas dans la tente.
Le quatrième jour consiste à descendre la vallée en finissant par la traversée d’un village de montagne où l’entraide est de mise. Après avoir voulu jouer les « faignasses » en descendant au village, nous sommes arrivés, le bus partait… Nous voyant dans la montée, ils nous attendent gentiment. A peine le temps de charger les sacs et c’est parti pour trois heures de descente en montagne sur un chemin de terre/cailloux. 20 personnes serrées dans une camionnette Micro…En descente on crève deux fois ! Heureusement que la règle « jamais deux sans trois » ne s’applique pas ici car nous n’avons plus de roues de secours !
En chemin un couple franco-argentin monte à bord…des cyclistes partis il y a un an du Canada et qui traversent le continent américain du nord au sud ! Super sympas et simples comme des baroudeurs ! Le temps nous a manqué de faire mieux connaissance car à peine arrivés à Tungaï, nous repartons pour Huaraz. Je leur souhaite bonne chance et beaucoup de plaisir pour la suite.
Nous arrivons à Huaraz à la nuit tombée. Nous rejoignons notre auberge, apprécions une bonne douche bien chaude et allons se faire un festin de salade pizza coca ! Ca fait du bien de changer parfois de la nourriture locale !
Le temps passe vite quand même : je reprends à écrire une semaine plus tard !
Nous passons une journée de repos à Huaraz en profitant des bains de sources thermales à trente minutes de la ville. Avec Solenne, nous prévoyons une embardée avec un Tours pour la visite du site pré-inca Chavin de Huantar pendant que Bruno et Aubin se préparent à l’ascension du lendemain. Le voyage dure six heures A/R avec deux heures de visites. Le guide semble un peu léger en explications et d’ailleurs une voyageuse m’en fait la remarque ! Elle est française mais avec la « gueule » qu’elle a, on dirait une Italienne ! Au final, j’ai apprécié la visite de ce site malgré la pauvreté du décor car l’histoire est intéressante. Malheureusement depuis le départ en bus, Solenne est malade et elle ne préfère pas participer à la visite. Elle qui devait partir au sud du Pérou le soir même, restera finalement trois jours de plus à Huaraz où elle verra revenir Bruno et Aubin, un jour plutôt que prévu et malade aussi, après avoir optés pour le plan « B », l’ascension du Pisco.
De mon côté, je prends le bus le lendemain matin de la visite, direction Trujillo en passant par un panorama pas tout mal ! « El canon del Pato ». Sept heures de voyage dont trois heures et demie dans le canyon, magnifique ! Après un transfert à Chimbote, j’arrive en début de soirée et je me pointe dans un quartier résidentiel, dans une auberge familiale tenue par un couple guide anglo-péruvien. J’y fais la connaissance de deux anglaises originaires de Leeds qui terminent dans un mois un Tour du monde Asie du sud est et Amérique latine de 8 mois. Sympathiques, mais heureusement qu’elles parlent un peu le français… ! Un plus pour moi.
Nous effectuons la visite du temple de la Lune
le lendemain, site religieux d’une autre civilisation Pré-Inca : les Moches. Le site est impressionnant et coloré, le guide est au point, je lutte pour comprendre mais l’essentiel je l’ai retenu ! Pour parfaire une connaissance de cette civilisation, je me dirige vers le musée de Trujillo qui en réfère dans le centre ville avec un guide espagnol…Ca y est je comprends mieux certains points ! Après une visite promenade du centre ville, je prends un minibus « collectivos » en direction de Huanchaco à trente minutes de Trujillo pour voir la mer…
Quelques surfeurs profitent des vagues petites mais d’une sacrée longueur, idéales pour s’initier. Malheureusement il me faudrait une semaine environ d’entraînement pour me faire plaisir, alors je flâne durant un jour et demi, me balade dans le village, admirant les pêcheurs et leurs traditionnels « caballeritos » (canoë en roseau avec lesquels ils reviennent de la pêche en surfant sur les vagues), sympathique bien que les vagues soient peu perceptives à l’objectif !
A l’auberge, je rencontre une canadienne qui fait le plein de soleil avant d’attaquer l’hiver national ! Et deux australiens malades (intox alimentaire apparemment).
Voilà après deux nuits à Huanchaco, je reprends la route toujours plus au Nord en longeant la côte pour arriver à Chiclayo !
Chiclayo ou « la capitale de la Amistad
! » Rien que ça ! Pour moi c’est juste un transit mais le peu que j’y suis resté (un jour et demi), il est vrai que la population est très accueillante. On sent une douceur de vivre, alors qu’à première vue, les mêmes activités quotidiennes s’y produisent. A chaque fois que j’ai demandé quelque chose, un renseignement ou même un plat, j’ai senti un sourire franc et spontané… J’ai découvert le ciné péruvien avec un film américain, « Dark water » sorti quelques mois plus tôt en France et en même temps le film français les choristes ! Pour un dollar US à peine, j’ai eu droit à la même séance de cinéma qu’aux « 400 coups » à Angers en VO sous titré espagnol. Bien que le public péruvien soit très bruyant, j’ai apprécié ce moment au milieu de cette cohue. Je me suis arrêté à Chiclayo pour découvrir son « mercado modelo » et voir les chamans vendant des herbes médicinales- J’ai été un peu déçu de la faible ampleur des stands par rapport au reste du marché, mais le marché est sympa dans l’ensemble avec de belles couleurs et des odeurs inoubliables…Il ne faut pas trop regarder où l’on met les pieds, ni les conditions de stockage et d’hygiène ; on se laisse vite emporter par l’ambiance…
Après la bonne nouvelle du bureau d’émigration concernant le fait que j’ai bien droit à 90 jours en tant que français (le nombre de jour étant illisible sur mon passeport !) J’ai passé deux heures à visiter la caserne locale en compagnie de volontaires (il n’y a que ça au Pérou) et de leurs véhicules japonais (donation forcément). Nous nous sommes échangés des informations et j’ai été ravi de constater qu’ils employaient de très bonnes méthodes avec si peu de moyens. Une bonne expérience. Ils m’ont indiqué une compagnie française de pompiers à Lima. J’irai peut être faire un tour si j’y retourne un ou deux jours.
Voilà, après avoir eu mon amie sur le net, je prends sereinement le bus de nuit, direction Chachapoyas…
Neuf heures de trajet à côté d’une « baleine » me donnant des coups de nageoires en dormant. J’ai dormi comme j’ai pu, mais à travers les routes de montagne, pas facile ! Je suis arrivé à 5h et je me recouche dans un petit hôtel pas cher (en même temps vu les prestations !). Le personnel est sympa et bien que le bruit soit continuel, j’ai un lit au chaud.
Puisque toute la journée, la pluie m’oblige à rester à l’intérieur, j’en profite pour aller sur le net. Le lendemain, soleil radieux mais je préfère acheter des bottes (20 soles) en prévision de mon escapade en montagne. Je visite la ville, petite mais accueillante et un panorama encore inconnu m’attend au loin dans les prochains jours. Après plusieurs heures de recherche, je trouve enfin un guide qui accepte de partir dès le lendemain pour une randonnée de cinq jours en visitant les ruines de la région autour de la rivière Vilaya et le fameux site de Kuelap. Etant tout seul et ayant tout le matériel nécessaire, il ne reste plus qu’à ma guide Araceli (une archéologue de Lima travaillant comme guide dans la région depuis trois ans) de trouver un moyen de transport. Quelques négociations et voilà qui est fait. Le départ est prévu pour 5h30 le lendemain. Je laisse le matériel inutile à l’hôtel.
Le trajet dure quelques heures jusqu’au site de Naraija où des sarcophages perchés sur une falaise dominent la vallée…Impressionnant. Ma guide Araceli, m’explique que la région de Chachapoyas est divisée en deux en ce qui concerne le mode rituel des tombeaux, le nord regroupe des sarcophages individuels tandis que le sud a des tombeaux en commun (famille…) Nous regagnons le taxi brousse qui parcourt encore une heure et demi dans la montagne avant de nous lâcher sous une pluie battante au milieu de nulle part, sur un chemin traversant un bout de forêt primaire ! Voilà… la randonnée commence ! Il est déjà tôt dans l’après midi et nous devons rejoindre la vallée en bas. La végétation est luxuriante et la vue impeccable malgré la pluie. Nous sommes autour de 2900 m
d’altitude, il fait sombre dans la forêt à cause de la végétation et de la pluie mais la vallée est éclairée par le soleil avec une rivière bleue dont le trajet est une succession de lacets serrés au milieu d’une vallée verdoyante de pelouse à faire pâlir les terrains de golfs occidentaux ! Après deux / trois heures de descente, nous voici au milieu de bergers qui vivent dans des cabanons, des sortes de préaux où les lits, les ustensiles, le feu de bois, les réserves, les poules, les chiens…cohabitent dans une « pièce » unique ! L’accueil est chaleureux malgré la pauvreté et la difficulté d’approvisionnement, je partage feuille de coca, alcool et nourriture en compagnie de ces hommes au sourire franc. Nous dormons dans ma tente et après cette première journée, je dors comme un bébé. Après un réveil dans une luminosité incroyable, un petit déjeuner au feu de bois, nous entamons la marche. Nous devons par deux fois quitter nos bottes pour traverser les cours d’eaux qui avec le début de la saison des pluies sont un peu plus remplis ! Nous croisons quelques locaux et enfants seuls, parcourant les petits chemins avec une aisance…locale ! Et après avoir regrimpé de l’autre côté de la vallée, marché sur des chemins incas ; nous redescendons au milieu de cette végétation tropicale avec peu de pluie et beaucoup de bonheur ! Nous arrivons dans un petit village perché sur un flanc de montagne où nous posons la tente chez l’habitant au milieu des animaux de la ferme. Toujours aussi accueillant grâce à la guide qui les connaît, nous mangeons riz, soupes, yucca, frites au milieu d’une cuisine sans eau courante ni électricité, éclairés à la bougie et aux lampes frontales au milieu d’une fumée de marmite asphyxiante au milieu d’une trentaine de « cuy » (cochon d’inde) en liberté dans la cuisine en attendant leur heure ! Après ce repas bourratif, nous partons voir les voisins afin de louer une mule pour le lendemain. Nous attendons dans une pièce où d’autres voisins viennent se joindre à nous…Il fait nuit, il n’y a que deux bougies allumées, les enfants me dévisagent avant de se réfugier dans les jupes de leur maman…lorsqu’un homme s’agenouille devant une table et prend au milieu des deux bougies un cahier puis commence à lire des pages et des pages à haute voix… ! Je suis tombé sur des fervents pratiquants. D’après ce que je comprends, il lit des textes bibliques arrangés à la mode péruvienne avec un savant mélange avec leur croyance chamanique ! Ah oui, j’oubliais, avant son discours, une femme a chanté une chanson catholique et les autres habitants ont repris le refrain, une mini chapelle quoi ! Un autre chant clôture la veillée. Tout le monde a l’air plus soulagé après ces « grâces » et le « majordome » de cette année offre nourriture et café à tous. Y compris moi qui me sens obligé de manger ce riz et ces pois en grande quantité et ce malgré le festin avalé avant… Après cela je m’endors bercé par la pluie.
Après un solide petit déjeuner local, nous entamons une marche avec notre mule (pour le sac de ma guide) et son acolyte, un garçon d’une douzaine d’année marchant en claquette dans la boue. Nous laissons ce champion avec la mule et mon sac puis entamons une marche de deux heures en grimpant dans la jungle sur un sentier où nous pouvons juste mettre un pied devant l’autre. Quel est le but de cette marche !?! Découvrir les ruines d’un site majeur recouvert par la forêt au sommet d’une colline ! Nous rencontrons le menuisier du village, un ermite vivant seul avec sa femme au milieu de cette montée et de cette jungle, à plus de quatre heures trente du village et à un quart d’heure du site archéologique ! Il fabrique un lit qu’un villageois lui a commandé. Il fabrique lui-même ces planches, il a des outils magnifiques, ciseaux à bois, maillets, rabots… et travaille le bois exotique. Ce grand-père au visage dur est d’une incroyable tendresse et je laisse la moitié de mon collyre pour laver les yeux de sa femme atteinte d’une sorte de conjonctivite. Après la découverte du site et les commentaires instructifs d’Araceli, nous redescendons récupérer nos affaires et continuer notre marche en remontant la rivière Vilaya. Nous nous arrêtons une petite heure pour le déjeuner et Papachito me remercie avec ses grands yeux quand je lui propose chocolat et bonbon ! Nous entamons une dernière montée d’environ deux heures (dans la boue) exténuante pour arriver au sommet, où, perdues au milieu de la végétation, vivent trois familles dans une sorte de « prairie d’altitude ».J’arrive avant ma guide mais après Papachito bien sûr !
Un quart d’heure après, ma guide arrive et nous demande si nous avons vu quelqu’un. Personne. Apparemment ce n’est pas normal, ma guide va frapper à une porte pendant que je me repose…même pas deux minutes plus tard, elle m’appelle en catastrophe…Je découvre une femme âgée, allongée dans son lit, agonisante avec du sang partout sur elle…elle s’est fait agresser par un groupe de villageois, car venant d’une autre vallée, ces derniers n’ont guère apprécié que ces familles « venues d’ailleurs » travaillent les forêts de palmiers à 3000 m
d’altitude dans des conditions plus que précaires…
Alors voilà, je l’examine rapidement et découvre une blessure par arme blanche au niveau du triceps du bras droit. La blessure est « moche », tous les nerfs et les muscles triceps sont coupés net et j’aperçois environ trois centimètres de son huméral. Heureusement, l’artère n’est pas atteinte. J’effectue les premiers secours et bien que j’estime qu’il faille des points de suture et ayant le matériel, je n’effectue qu’un pansement compressif car je n’ai jamais reçu la formation, ni même vu quelqu’un faire cette opération. Je n’ai pas d’anesthésiant et la plaie est trop profonde et nécessiterait au moins trois lignes de coutures. Le matériel est uniquement pour moi ; je ne prends pas la responsabilité sur cette personne, d’autant plus qu’après compression, l’hémorragie stoppe. Après m’être occupé de son bras, je l’examine mieux sur le reste du corps…je remarque que sur le flanc, elle présente plusieurs points ensanglantés ; il s’agit de plombs. On lui a également tiré dessus et elle a environ entre vingt et trente plombs de plantés sur ce flanc. N’ayant pratiquement plus de désinfectant et les plombs n’étant que partiellement visible, je choisis de désinfecter en surface et d’effectuer un bandage sur ceux ci. La nuit est déjà là lorsque j’en ai fini, les constantes sont bonnes et la victime n’a pas l’air d’avoir de la fièvre. La douleur est là, elle gémit mais les « antalgiques » que je possède favorisent les saignements. En France, on évite de faire boire ou manger la victime mais puisqu’elle doit passer la nuit dans des conditions difficiles, j’autorise après lui avoir passé ma couverture de survie, à lui donner des boissons sucrées afin de retarder une déshydratation inévitable.
Elle passe la nuit tant bien que mal. Au matin après une nuit blanche, les hommes de la famille et les voisins rentrés tard la veille au soir construisent un brancard de fortune car bien que possédant des mules, la vielle femme ne sait pas monter ! De plus avec ses douleurs et un seul bras, le risque de chute et d’aggravation est énorme en raison du relief et du climat. Son bras est toujours inerte mais l’hémorragie n’a pas repris. Avant de partir, j’effectue une écharpe (contre écharpe) afin d’immobiliser au maximum son membre. (Ni motricité, ni sensibilité, une couleur plus foncée et une chaleur égale à l’autre membre)
Nous installons Maria dans le brancard ; la ceinturons et partons sous la pluie. J’ai mis mon sac sur le dos d’une mule et j’essaye de soulager comme je peux les cinq, six hommes qui se relaient pour brancarder sur un chemin qui ne fait que grimper avec de la boue partout et la pluie incessante…
Ces hommes, ces « mules » mettent 4h30 pour effectuer ce brancardage et parvenir à la route. (Au lieu de trois en marchant normalement). Je leur laisse toutes mes provisions et mon eau pour le retour. La chance est avec nous, un « combi » (minibus) passe bientôt ; nous faisons descendre les passagers, installons la victime à bord, nos sacs sur le toit et descendons jusqu’au prochain village de Chôctamal où elle ne peut recevoir qu’une perfusion dans ce petit poste de secours. Les infirmières ne souhaitent pas changer le pansement qui comprime encore. Heureusement, nous allions prendre un taxi brousse pour la rapatrier sur l’hôpital de Chachapoyas, lorsque le médecin de province arrive une heure après. Après un rapide examen et sans rien entreprendre de plus, on charge la victime dans son pick-up en changeant simplement de perfusion et nous voilà partis pour trois heures et demi, quatre heures de chemin, troué et à la limite du praticable. Nous nous arrêtons juste dans un village possédant des antalgiques que lui administre le docteur. Mais avec ce « chemin de Verdun », l’hémorragie reprend et je dois comprimer de nouveau son membre à une heure de l’arrivée…enfin nous arrivons à l’hôpital où après avoir fait un schéma de la blessure au docteur, Maria est prise en charge après que sa famille ait acheté les médicaments nécessaires à la pharmacie du coin ! Sa famille (fils…) qui vit à Chachapoyas a été prévenue par message avant que nous arrivions et c’est entre pleurs et remerciements qu’ils nous accueillent. Après cela, Araceli et moi partons faire une réservation pour le lendemain matin afin de rejoindre le dernier site archéologique de Kuélap. Mais il est déjà vingt-trois heures lorsque je rejoins le même hôtel qu’il y a quelques jours…Le temps de préparer mes affaires et d’aller manger (enfin !) ; je dors environ deux heures ! Nous partons à trois heures trente pour le site. J’essaie de dormir, mais difficile sur le même chemin emprunté la veille ! Nous arrivons sur le site vers sept heures quarante cinq et après un petit déjeuner local chez une habitante, nous effectuons trois heures trente de visite…Longue mais vraiment intéressante. J’apprends énormément de petites choses avec cette archéologue qui a d’ailleurs travaillé sur le site l’année passée. Puis nous redescendons à pied durant deux heures (1200 m
de dénivelé environ) jusqu’au village de Tingo où après avoir mangé un bout nous reprenons un taxi brousse pour Chachapoyas…
Nous nous remercions mutuellement et Araceli repart faire un compte rendu à son agence. Merci pour sa patience vis-à-vis de ma compréhension ! Nous parlions espagnol et un peu l’anglais.
Ah oui j’oubliai! J’achète un billet de bus pour Lima le lendemain et me rend à l’hôpital pour prendre des news de Maria. J’arrive au moment de son transfert sur l’hôpital de Chiclayo et apprends que les docteurs espèrent que son bras va pouvoir reprendre une bonne coagulation car sinon ils seront obligés d’amputer…
Après une « putain » de douche, un bon « chifa » (resto chinois) et deux trois mails, je m’endors comme un bébé…
Après avoir roulé vingt-cinq heures durant en bus de Chachapoyas à Ica via Lima, me voici pour deux jours de repos à Huacachina, une Oasis d’auberges et de restaurants au milieu d’immenses dunes de sables ! L’auberge est conviviale. Un peu trop de touristes à mon goût et je digère mal le contraste des gérants businessmen avec le reste de la population ! Mais bon, je suis là pour faire un break avant de rejoindre Cuzco à dix-huit heures de bus encore. Donc je m’offre un bon lit, je mange, fais une lessive, fais sécher tente et poncho que je laverai après Cuzco ! Barbecue organisé pour les touristes, où je rencontre deux français d’Orléans, deux anglais et un péruvien. Le Pisco est délicieux. Je profite du site pour faire du sandboard (2h environ pour 40 soles) avec que de la descente en effort car nous remontons avec les buggys de l’auberge. A essayer quoi !
J’arrive à Cuzco en début d’après midi après le trajet Ica-Nazca-Abancay-Cuzco en dix-huit heures. Je débarque à « Gringo Ciudad » après avoir attrapé la crève en passant le col de 4300 m
dans un bus économique et poreux ! Cuzco : le plus beau centre ville car le reste de l’agglomération n’est que pauvreté, des bidonvilles allant jusque sur les flancs de montagnes de détritus à la périphérie de la ville. Certains jours dans le centre il y a plus de touristes que de péruviens ! C’est impressionnant le nombre de français dans cette ville ! Le produit « Cuzco » est ultra médiatisé et vendu en France. Mais si on arrive à faire abstraction des touristes, l’architecture du centre ville est magnifique et on peut rester au Pérou en se tenant à l’écart de la Plaza Mayor
et de Gringo Alley ! Une analyse après quatre jours de balade : La bière Cuzquenia Negra est délicieuse, les restaurants à la périphérie de la plaza mayor sont à découvrir si on a la chance de goûter les plats typiques pour seulement 20 soles (resto Inca Food, calle Tullumayo) et de se faire inviter à danser la Saya
par des fillettes d’une école de Puno sur une musique des Andes interprétée avec brio par deux troubadours ! Un souvenir inoubliable en compagnie de deux français rencontrés dans le bus pour venir jusqu’ici, Serge et Francis ; deux routards expérimentés mais qui gardent cette soif de découvertes !
Ça y est je décolle enfin du centre de Cuzco ! Me voici embarqué pour trois jours avec onze autres étrangers (UK, Australiens, Wales, Nederland, Majorquins…) Le but : du rafting sur la rivière Apurimac avec des rapides de classe 3 à 5 en bateau et des passages à pieds de classe 5+ et 6. Vraiment sympa le paysage est magnifique ; dormir sur la plage avec le bruit de la rivière qui galope en faisant rouler les petites pierres, les faisant s’entrechoquer sur des plus grosses, le tout sous la pleine lune illuminant le canyon… (Les moucherons sont aussi de la partie malgré les répulsifs !) L’équipe des moniteurs est enthousiaste et dynamique et bien que les cinq commandements de base soient en anglais, avec un peu de pratique, on s’y fait, j’ai mis moins de temps que certains « psycho » ! Le temps est magnifique. Je découvre qu’il y a même des renards sur les rives escarpées et perdues au milieu de ce canyon ! Durant les deux jours, on aperçoit des condors ; les maîtres des courants. Depuis que je suis au Pérou, j’ai du voir quatre ou cinq fois des condors dans les airs et c’est vraiment facile de les reconnaître ; ce sont les seuls que l’on peut observer pendant d’innombrables minutes sans que ces derniers ne battent une seule fois les ailes !
Le soir, on discute avec les plus courageux ; j’apprécie cette simplicité du gallois et sa ténacité à apprendre l’espagnol après être tombé amoureux d’une péruvienne de Pisco, une semaine plus tôt ! Du coup, il prend des cours de quatre heures consécutives ! Ne lui dites surtout pas qu’il est anglais ! Bref ces trois jours ont été supers, si ce n’est le final. Vu le risque pour les appareils électronique, je n’avais pas pris mon appareil mais le dernier soir du retour à Cuzco, un visionnage des photos et du film pris par un personnel de l’équipe était prévu dans un bar-discothèque avec soirée arrosée… Malheureusement pour moi, je suis malade… Alors après avoir visionné tout ça et avoir eu la surprise de me voir offrir les dvd-photos et vidéo par l’agence, je suis rentré… passé la nuit sur les « chiottes » ! Dommage j’ai du louper une sacrée soirée ! Le lendemain après moult réflexions, je me décide enfin à aller voir un docteur. Il m’examine à l’européenne quand même (trente dollars) et après une analyse de mes selles, me sort son diagnostic = contamination alimentaire avec début de déshydratation (normal quoi !). Il me prescrit un antibiotique ainsi qu’un antidiarhétique biologique associé à un régime alimentaire non gras ! Hyper simple dans ce pays ! Bref après un jour supplémentaire à Cuzco à prendre soin de moi et à me réhydrater à base de boissons énergétiques, je pars vers vingt heures le lendemain pour rejoindre le Machu Pichu. J’arrive à 02h30 du matin après un petit tour de rallye avec le bus, puis après une heure trente d’attente à Santa Maria, je reprends un « Combi » en direction de Santa Thérésa (deux heures). Encore vingt minutes de marche pour traverser un pont de singe et une tyrolienne au lever du soleil ! Enorme. Puis encore une heure trente avec des locaux vraiment sympathiques. Je repars, cette fois à bord d’un camion brousse, dans la benne pour quarante cinq minutes de voyage afin de rejoindre la voie ferrée. Encore deux heures de marche le long de la voie ferrée (enfin, cela fait plus d’une semaine que je n’avais pas marché !). Sur la voie ferrée, dans un décor somptueux avec sur la droite, tout en haut des montagnes, le Machu Pichu ! Peu de personnes connaissent cette possibilité de rejoindre Aguas Callentes et j’apprécie d’autant plus ce moment ! Me voilà à Aguas Callentes (aussi appelé « machu pichu pueblo !). Je me pose un peu et ressens une douleur au niveau du pied gauche, je regarde et effectivement, j’ai une belle inflammation au niveau des métatarsiens ainsi qu’une vive douleur du type tendinite sous la malléole interne du pied gauche. Bref, je boite comme un vieux pirate ! Tant bien que mal je visite le village mais heureusement il n’y a rien à visiter ! A part des touristes ! Après « Gringo Ciudad » (Cuzco) voici « Gringo pueblo » Je finis la journée dans un bar à regarder un film, après avoir acheté un billet de train pour le retour. Je comptai me lever à trois heures du matin et marcher jusqu’au site de Machu Pichu où après une pause je pensais visiter le site à son heures d’ouverture : six heures… Mais bien que je me réveille à l’heure, je constate que mon pied me fait toujours aussi mal et qu’en plus c’est le déluge dehors ! Je décide de me recoucher jusqu’à sept heures. Puis je prends les choses en main, vu que mon pied me fait un peu moins souffrir…J’achète le billet d’entrée au village pour me motiver un peu, puis adaptation oblige, je décide de prendre le bus pour monter jusqu’au site (afin de garder mes forces bien sûr !). Donc je commence à marcher doucement puis une fois que mon pied est bien chaud, je me dis que c’est le moment ! Donc, j’augmente la cadence, je me met à courir parfois et parcours d’un bout à l’autre le site en trois heures environ. Les autres touristes hallucinent un peu parfois, mais je n’avais pas d’autres choix car j’avais peur qu’en refroidissant la douleur revienne et m’immobilise.
Le site est vraiment superbe ! Perché sur une montagne au milieu d’autres avec les nuages, il donne une ambiance mystique ! Mais la meilleure vue du site est lorsqu’on se trouve à ses extrémités : Intipichu et Hyana Pichu ; c’est à ces endroits-là et dans la solitude que le site prend toute son ampleur. Bien que j’apprécie plus les civilisations pré-incas, on ne peut qu’apprécier l’architecture et imaginer comment vivaient les habitants !
Un petit regret, il me manque environ quatre photos que j’ai enregistrées visuellement faute d’avoir vérifié la batterie avant de monter : la vue du site du Huanay Pichu ainsi que le chemin allant en direction d’Ollantaytambo. Après cette visite, je profite d’avoir la cheville chaude pour redescendre à pied jusqu’au village d’Aguas Callentes. Je m’y restaure et après une petite sieste je découvre avec joie que mes douleurs s’estompent petit à petit. Je ne sais toujours pas d’où elles venaient ; Peut être le fait qu’après une semaine sans marche intensive et trois jours de sandales à me faire piquer par les moucherons, la marche de deux heures de la veille a déclenché une réaction épidermique.
Donc après être retourné discuter auprès du gérant du bar-vidéo et grignoter des pâtes non grasses avec un peu de fromage (régime oblige !), je vais me coucher dans un « hostal » pour 10 soles afin de prendre mon train de 05h45 (qui a pris douze dollars d’augmentation en trois jours ! Monopole oblige ! Les enfoirés. Le train : c’est de la mer… Pas de place et le paysage est peu intéressant. Si je n’avais pas prévu quelque chose du côté d’Arequipa, je serais reparti à pied et aurais fait du stop (viajar a dedo) jusqu'à Ollantaytambo ! Puis pour cinq soles, deux heures de bus jusqu’à Cuzco. Je passe une fin de journée tranquille. Connections sur le net (c’est dimanche !) au son de la fanfare dans la ville (pour l’anniversaire du district). Mais à ma grande surprise il n’y a personne et très peu de touristes car il paraît qu’ils sont partis voir le célèbre marché de Pissac ! Je ne m’en plains pas ! Le soir, je prends un bus avec la compagnie « San Cristobal » en direction d’Arequipa. Je quitte, après douze jours de présence, Cuzco et sa Vallée sacrée…
Arequipa, ville avec un beau cachet que je placerai personnellement peut être devant sa sœur Cuzco car sa banlieue ressemble moins à des favelas et il y a moins de touristes. Les monuments coloniaux restaurés ont beaucoup de cachet notamment autour de la plaza de armas. Pour moi, elle est l’exemple réussi d’un mélange d’arts andin et espagnol ; Et la vue des 5000 et 6000 mètres
avec le fameux Misti (volcan) dans une lumière d’une forte intensité, mélangeant altitude et désert font d’Arequipa une ville plus saine que les autres. Bien que mon guide me conseille fortement la visite d’un ou deux sites religieux…, je l’ignore pour profiter des derniers jours au Pérou et manger des spécialités aréquipennienne pour reprendre du poids !
J’effectue bien sur la visite du fameux « Canon del colca »…Arrivé à Anacabondé la veille, je tombe sur une petite fête ; la sainte Cécile : patronne de la musique ! Malheureusement les meilleurs passages resteront gravés dans ma tête car la population n’aime guère être prise en photo et la nuit est déjà tombée…Je ne vais quand même pas gâcher leur joie ! Le lendemain, je me lève à 5h30 pour profiter de la magnifique lumière qui réveille le canyon, le deuxième plus profond du monde ! Je ne suis pas déçu mais regrette juste de ne m’être pas levé une demi heure plus tôt afin d’éviter un maximum de chaleur car à 07h00 c’est déjà la canicule ! J’arrive à récupérer un chemin plus près du canyon et un paysan me conseille de suivre un petit canal d’eau longeant encore plus près le panorama toujours surréaliste du canyon. J’arrive au fameux site « Cruz del condor » où il paraît qu’il est possible d’en voir tous les jours mais vu le nombre de « gringos » je pense que c’est une blague touristique et après une demi heure à l’écart de cette foule, je pense que les condors sont en fait les « gringos » !
Je reprends une partie de la route, puis récupère un chemin croisant des familles locales et leurs troupeaux tout sourire et un vieux « pastor » (berger) me souhaite bonne chance quand je lui annonce mes intentions de la journée ; tout heureux de voir un gringo aimer la marche à pied ! J’arrive à Pinchollo ce petit village perdu où j’apprends qu’il n’y a pas d’autre solution, pour rejoindre Maca le prochain village du même côté du canyon, que d’emprunter la route. Je rencontre aussi un couple de français qui effectue aussi dix mois de voyage entre l’Equateur, le Pérou, la Bolivie
, l’Argentine et un peu le Chili. On discute en attendant le prochain village et j’apprends que la demoiselle à un ami proche qui organise des festivals sur Angers (un certain Lionnel… des fois que je le croise !) mais ils ne se souviennent plus du nom, seul indice : «il fait dans le graphisme entre autres » ! Mon bus arrive, on se souhaite bien sûr bon voyage…
Je passe la rivière après moult reconnaissances des profondeurs, en slip, pantalon et chaussures autour du cou, pour arriver après une traversée de tous les potagers du village, à Lari, de l’autre côté du canyon. Lari, village fantôme où je croise moins de dix personnes dans le village et reprends un combi pour Tchupumpa à partir duquel je marche avec le couché du soleil jusqu’à Corporaque. Dans ce dernier village, je discute avec un jeune, étonné par mon jeune âge et qui m’apprends que Chivay n’est plus qu’à une heure de marche (soit une heure trente pour moi !) Donc je commence à marcher ; la nuit tombe et au bout de trente cinq minutes des phares, des klaxons…Un « combi » me conduit à Chivay pour que dalle. J’arrive donc à l’entrée du canyon vers 19h45 et après avoir appris que le prochain bus pour Arequipa n’était qu’à 01h30 du matin, je m’offre un bon restaurant après avoir marché 9h environ dans le canyon. Avec la fatigue et la nuit qui tombe, frigorifié, j’envoie un mail à mon amie, histoire de me réchauffer puis je pars m’allonger au terminal où l’on me réveille vers 23h30 pour m’annoncer que le bus est arrivé et que je peux attendre à l’intérieur. Dommage toujours pas de couverture … ! J’arrive à Aréquipa vers 5h du matin après avoir lutter tant bien que mal contre des températures plutôt basses dans le bus ! Heureusement mon « hostal » bien choisi se situe juste à côté du terminal et après avoir récupéré mes affaires, pris une douche chaude, je me recouche jusqu’à midi environ !
Je passe un jour et demi de plus dans la belle ville et dans ce pays où pour nous, occidentaux, il est facile de voyager. Je profite à fond des connections aisées sur Internet, qui me relient à mes proches. Puis j’envoie un colis avec mon guide du Pérou, le CD gravé des photos (non compressées) ainsi qu’un « ponchito » en acrylique pour le noël de ma nièce Léane et bien sûr quelques infusions de coca pour faire goûter aux intéressés !
Après m’être levé à 4h du matin, avoir souhaité un joyeux anniversaire à ma sœur, je prends le bus jusqu’à Tacna que je visite. Enfin j’ai eu Pepo en direct sur le net. Je prends le train pour Arica, au Chili !
J’arrive au Chili le 26 Novembre 2005 ! Encore BON ANNIVERSAIRE PUPUCE POUR TES 20 ANS !