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Un Rêve de môme

Un Rêve de môme
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15 janvier 2008

UN RÊVE DE MÔME... LE 30 SEPTEMBRE 2005 Et bien

UN RÊVE DE MÔME...

LE 30 SEPTEMBRE 2005

Et bien voilà, finalement c’est le début. Je savais que ce moment arriverait, le fait de se dire, de sentir que l’on a franchi le pas ; du rêve à la réalité. Mais je n’avais aucune idée de quand cela viendrait. Pourquoi si tard ? C’est peut être mieux ainsi. Cela m’a permis de me préparer, de finir de me préparer en catastrophe pour mon départ.

Voilà, c’est sûrement pour tout cela que mon départ a été si douloureux finalement. On a beau essayé de tout prévoir, l’amour reste imprévisible.

Aucun commentaire sur le trajet aérien, ah si ! Je ne sais pas si c’est dû à la vitesse et à l’altitude mais mes pensées, n’ont jamais été aussi controversées et nombreuses à la fois. Certains disent que lorsqu’on meurt, on voit défiler toute sa vie en une fraction de seconde ! Ça doit être quelque chose car moi, déjà en 13 heures de vol j’en ai ressassé des souvenirs et des émotions…

MAIS BON ALLEZ COURAGE, maître mot : ADAPTATION ; Mise en jambe avec mon pote Seb, l’Ecossais, parti finir son dernier stage scolaire à L.A (Los Angeles).

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14 janvier 2008

LOS ANGELES LE 01 OCTOBRE 2005 Livres lus pendant

LOS ANGELES

LE 01 OCTOBRE 2005

Livres lus pendant ce séjour:   Edwards Bunker « l’éducation d’un malfrat » et « Aucune bête aussi féroce »

« Ca va ti toi ?!? » Et oui ça fait déjà trois mois que je n’avais pas revu Seb. Depuis son départ quoi ! Il m’accueille grand sourire, une bonne accolade, la bise est de mise, puis il me présente Anthony un ami, parisien de souche qui vit aux USA depuis une vingtaine d’année. Super sympa ! Il est venu en voiture en plus ; c’est parti donc pour une découverte à l’américaine de L.A ! On « se tape » Beverly’hills, on mate les grosses voitures (pas très dur en même temps car les petites se comptent sur les doigts de la main). Il fait chaud ici presque toute l’année. J’approuve Seb lorsqu’il dit que si tu ne possèdes pas de voiture, et bien c’est la merde ! L.A c’est 120 kms du nord au sud, des bus pas chers mais qui desservent mal et sans horaire fixe. Le métro se résume aux lignes 4 et 1 du métro parisien et rien autour ! Alors effectivement les mecs de L.A passent leurs journées au bureau ou en voiture ; ah ! Ça oui alors, c’est la première fois que je vois une deux fois cinq voies dans une ville et personne pratiquement sur les trottoirs. C’est une ville où lorsque tu aperçois quelqu’un sur un banc à côté d’un arrêt de bus, c’est soit un pauvre soit un touriste !

Anthony nous paye un café dans un quartier huppé et nous dépose à la colocation de Seb, où je fais la connaissance de Gina (Bérengère) une camarade de classe de Seb, vraiment sympa, qui aimerait finir ses jours en Italie comme infographiste. En attendant elle n’arrête pas de voyager… Et elle a bien raison. J’y fais également la connaissance du proprio et de un de ses amis : des russes que je remercie dans cette ligne pour l’accueil (car je n’ai pu le faire en partant de L.A).

Le temps d’envoyer quelques mails pour dire que j’étais bien arrivé et Gina nous a fait une de ses spécialités. Les russes nous attaquent à la vodka et aux bières. Aussi avec le décalage horaire, je tombe de fatigue et laisse tout le monde sortir dans un bar tandis que je m’écroule de fatigue sur le lit de seb. Voilà la première journée.

Seb me fait visiter durant le week-end L.A, Sunset, Hollywood bld où il y a les noms des stars écrits sur des étoiles sur le trottoir (comme à

la TV

quoi !). On se tape des burgers de qualités SVP avec des « putains de french frites » ; On marche, on s’imprègne de l’ambiance du rêve américain. Je découvre l’immeuble où travaille Seb. Je marche dans des décors de cinéma (Océan 11th et Américan History X), je me balade sur la plage de nuit à Santa Monica et à Venice Beach puis Seb m’emmène dans un bar où un groupe de music reprend costumes et surtout la voix des Doors avec un Kurt « Kob ben » déchaîné. Sur le chemin du retour, nous faisons la connaissance d’un constrictor (boa ou python) en pleine avenue de l’océan avec un petit attroupement (normal !) autour. Nous finissons le week-end tranquillement en regardant un film. (J’ai encore un peu de décalage dans les pattes).

Après avoir dormi quelques heures, nous partons chercher la voiture de location. Nous avons  Pep et Chichi sur MSN et nous décollons en « Road trip » en direction de Las Vegas. Et ouais, on se prend pour des américains dans cette « focus » coffrée et climatisée.

On quitte L.A pour rencontrer un désert semi-aride où les « freeways » et « interstade » tranchent linéairement ce paysage,  très américains en fin de compte ! Après quelques heures de routes et quelques photos, on se fait mal aux yeux en s’arrêtant dans une série de magasins Levis…où les prix défient toutes concurrences. Seb en a mal au cœur. Il a repéré les chaussures qu’il cherchait depuis un moment et pour quelques dollars de plus il peut avoir une deuxième paire ! On trace la route sans se retourner.

Nous arrivons en début de soirée à Las Vegas où après s’en être mis plein la vue en voiture, nous luttons un peu pour trouver l’auberge de jeunesse USA Hostal réservé la veille. Après nous être installés nous ne perdons pas de temps et filons jusque sur Strip Bld, l’avenue principale de Vegas où Casinos- hôtels scintillent 24/24h 7/7jrs !

Dans cette nuit étoilée, Vegas est une ville de lumière au milieu du désert du Nevada. Les architectes ont réalisés des complexes de fous, un Manhattan est reconstitué, des hôtels building renommés (Le Belagio, the Mirage, César palace) même Paris a sa place (avec Angers inscrit sur la façade SVP !, ainsi qu’une tour Eiffel qui n’est pas si petite que ça ! Bref plus on marche, plus en on prend « plein la vue ». On s’arrête quand même bouffer une salade car les burgers ça va, mais là on a besoin de se purifier un peu. Puis on finit par le fabuleux Louxor et MGM (1er de notre classement casino avec Seb, le 1er hôtel est The Mirage et sa décoration extérieure et intérieure, une vraie jungle exotique ; Il y a même une bande sonore de la faune et de la flore).

Et puis une fois arrivé au bout de l’avenue de Las Vegas on refait le chemin inverse. On est un peu K.O avec la route et les 3 heures de sommeil de la nuit précédente mais on est content de l’avoir fait. Peu avant d’arriver au parking de la voiture, un mec s’approche de nous, il nous parle. Croyant qu’il demande du « change », je réponds quelque chose du genre « sorry ». En fait, il nous proposait de la marie et Seb pensait que je me méfiais du type ! On s’est couché crevés avec des rêves pleins de lumières …

Au levé, Seb me prépare des pancakes, et on s’en met « plein la panse » avec leur sirop d’érable.

On refait le plein de fuel, de bouffe, on reprend une dernière fois The Strip de jour et direction : The Great Canyon en Arizona.

Alors là grosse surprise ! On traverse d’abord la fin du désert de Las Vegas, puis les terres deviennent moins sèches, plus vallonnées… paysages magnifiques. La nuit tombe, Seb s’endort et je file tout droit…Seb se réveille…. On fait demi-tour (environ

30 miles

en trop !) et on reprend la route qui permet d’accéder au parc du Grand canyon. On s’endort dans la voiture dans une réserve indienne Hopi. Au matin paysage magnifique, nous sommes juste à quelques mètres d’un petit canyon et l’horizon est à perte de vue, désertique. On se ravitaille dans une station service et Seb donne a bouffer à un chien loup domestiqué, il le caresse même, grand sourire (je parle de Seb bien sûr !)

Allez c’est parti ! A quelques miles du parc national on s’arrête sur un petit marché où des indiens vendent leur « artisanat » : ils ont vraiment du goût mais pas de place, désolé, une prochaine fois. De ce marché on voit le début du grand canyon, Déjà impressionnant. Si ça ce n’est pas le grand canyon… ?!?

Après avoir traversé le parc national forestier de « Kaoba », on entre dans celui du grand canyon ! Bizarre il n’y a que de la forêt…Ils nous ont « baisés »?!? Et non, peu de personne doivent le savoir et surtout pas nous ! Mais il y a une énorme forêt de part et d’autre du Grand Canyon. Mais…arrivés au premier point de vue, on mesure l’immesurable ! C’est quoi ce fossé, plus de

450 km

de long, jusqu'à

1,6 km

de profondeur avec vingt miles en moyenne d’une rive à l’autre, le tout bien sûr à deux miles mètres d’altitude ! C’est le « bordel devant nos yeux », les roches au fond du canyon ont plus de 1 milliard d’années et les premiers dix mètres sous nous ont environ 250 millions d’années ; et nous avec nos

1.80 m

(en moyenne) nous n’avons que 23 ans ! Respect la nature ! Pendant deux jours nous avons fait tous les points de vue de la rive sud (car il faut 5 heures en voiture pour rejoindre la rive nord !), s’en jamais sans lasser (coucher de soleil magnifique en passant !). On s’est même offert une randonnée de 3 heures en descendant un peu dans cette crevasse pour mesurer toute la grandeur de l’une des 7 merveilles du monde.

On a dormi dans la caisse : on s’est fait réveiller par un ranger qui nous a gentiment montré un meilleur parking avec des douches a proximité ! (merci)

Puis le dernier soir, après avoir arrosé notre road trip dans un bar, nous avons repris la route direction L.A, une autre nuit dans la voiture à côté d’un parking immense où des centaines de truck se réunissaient pour dormir un peu je suppose !

Retour à L.A après 4/5 jours de road trip et mille miles de parcourus. On finit le week-end en visitant la plage de Malibu et en cherchant les plages de long Beach, on se perd dans le port de L.A à plus de vingt miles du centre ville !

Je n’aurais pas vu les plages de long Beach mais je garde un très bon souvenir des balades à L.A.

Seul regret : ne pas être sorti le soir à L.A, trop fatigué. Il m’aurait fallu une semaine de plus pour pouvoir vraiment profiter de L.A. Mais bon un grand merci à Gina, aux russes, à Anthony, au soleil californien et bien sûr à toi Seb. Merci pour tout, merci de m’avoir fait découvrir « Carnet de voyage » d’Ernesto Chequevara pour une magnifique dernière nuit à L.A.

13 janvier 2008

PEROU LE 11 OCTOBRE 2005 Musicienne appréciée

PEROU

LE 11 OCTOBRE 2005

Musicienne appréciée durant ce séjour : « Yollanda pinarès y morales »

Je débarque à Lima à 23h45 localement et après avoir bien réfléchi dans l’avion, j’ai décidé d’écouter le péruvien qui m’y a tenu compagnie quelques heures. Sachant que je n’ai pas réservé d’hôtel, il m’a fortement conseillé de dormir dans l’aéroport connaissant l’insécurité nocturne dans cette capitale.

Donc, après avoir évité de nombreux « assaillants » et des chauffeurs de taxi, je trouve un coin tranquille au niveau du fret national. Je pensais me reposer un peu hors, je suis surpris de voir des départs toute la nuit !

Au matin, après avoir bouquiné une bonne partie de la nuit, je chope un taxi, non officiel qui me conduit à l’auberge choisie pendant la nuit ! San Francisco Hostal, rien n’à voir avec la ville US de Californie ! Les Péruviens sont assez pratiquants et la traduction est Saint Franciscain (les frangins missionnaires catholiques !). L’auberge n'est pas chère (environ 4 dollars la nuit en basse saison !), l’eau chaude ne manque pas et surtout l’accès à Internet est au même prix que dans les cybercafés tout en étant dans le centre de Lima, le quartier, à mon goût, le plus caractéristique de la ville.

La découverte de Lima se fait pour ma part en deux jours. J’ai pu visiter les deux musées repérés sur mon guide (excellent par ailleurs) Il s’agit du musée monastère San Francisco… (Et oui à deux pas de l’hôtel !) Avec une partie église et une partie musée, qui est plutôt un descriptif par un guide hispanique de la paroisse où vivent encore des moines / prêtres franciscains. La visite prend tout son sens avec la découverte de la partie souterraine du lieu : les catacombes où les squelettes des anciens paroissiens y demeurent avec une fosse de plus de

10 m

de profondeur à l’origine (

4 m

actuellement !). Le deuxième musée est bien sûr le musée de

la Nation

, le plus célèbre du pays. Le bâtiment est énorme et retrace l’histoire nationale, des civilisations Pré-Incas à l’Art populaire péruvien en passant par la fabuleuse culture inca. Le musée sert également de centre pédagogique pour les écoles de la ville.

Voilà, sinon Lima reste une ville où se concentre une bonne partie de l’administration et donc j’en ai profité pour m’enregistrer auprès de l’ambassade de France, comprendre ce qu’est exactement l’Alliance française (cours + évènements en français = francophonie uniquement). J’en ai profité pour m’inscrire au club des explorateurs d’Amérique du sud (SAE= South American Exploreurs). Très sympa comme club, accès à Internet gratuit pour les membres, livres sur l’Amérique du sud en tout genre, possibilités de se renseigner sur les différentes expéditions en cours ou à venir et surtout, la possibilité de se procurer facilement des cartes du pays (trekking notamment) ainsi que tout un tas de renseignements auprès du staff et des autres voyageurs sur place.

J’ai également visité le centre ville et les quartiers de Miraflores et San Isidro à pied et en taxi car les taxis ne sont pas chers du tout !

Ce qui m’a frappé : 1- la pollution énorme (aucune voiture ne passerait le contrôle technique en France) et 2- le contraste entre les édifices coloniaux restaurés et le reste de la ville où la pauvreté est à chaque coin de rue.          

La ville reste très vivante. Les taxis : un véhicule sur sept, « klaxonnent » de tous les côtés : soit pour prévenir les touristes qu’ils ont de la place, soit les piétons qui traversent, soit le symbole universel du danger routier en général et du ras le bol mais ils ne s’engueulent que très très rarement (exemple à suivre par les Français !!!).

Voilà je quitte Lima (sans trop de regret) en bus par l’une des compagnies la plus sûre : « Cruz del Sur : direction Huaraz, le centre d’accueil des trekkings et expéditions des cordillères Blanca et Huayhuash. C’est dans le bus que je fais la connaissance de deux français, un couple de Haute-savoie et d’un suisse (francophone) Aubin. Il est déjà venu à Huaraz il y a une quinzaine de jours et il nous fait part de sa petite expérience de la région. Il a laissé du matériel dans une auberge en ville, nous nous joignons à lui. L’auberge est un peu retirée du centre ville donc, très calme (mis à part les aboiements canins !). Le gérant du lieu est un ancien guide expérimenté péruvien, pratique pour les renseignements de trekking et d’escalade… Et donc voilà, pendant deux jours, nous découvrons cette ville, mangeons aux restos, parlant de chose et d’autre autour d’une Pilsen (bière) puis nous nous approvisionnons pour un trek de 3-4 jours.

J’apprécie cette ville pleine de vie, avec son marché presque quotidien, ses innombrables pharmacies, ses couleurs, ses visages, cette gentillesse.

Départ le samedi matin de Huaraz à bord d’une micro camionnette où nous tenons un peu serrés à environ 18 personnes… Je ne pense pas que le chauffeur ait son permis de transport en commun ! Nous désirons rejoindre Caraz puis le village de départ. En chemin le panorama est fabuleux : d’un côté la vallée verdoyante et sa flore locale, de l’autre les sommets enneigés à 5000 et

6000 m

de la cordillère blanche.

Après environ deux heures de trajet en taxi brousse, nous voilà devant l’entrée du parc national de Huaraz. A nous la montagne !

Première demi-journée à percer entre les montagnes tout en se faisant dévorer par des moustiques ! Un truc de fous à

3000 mètres

d’altitude ! Il fait vraiment chaud. Nous rejoignons la vallée d’une beauté montagnarde rappelant nos Alpes en plus étroit et plus impressionnant avec

6000 mètres

en vision entrecoupés de faunes et flores locales…

Le premier bivouac se fait au bord d'un superbe lac qui se prolonge par une steppe digne de

la Mongolie

avec des chevaux en libertés, cascade en bruit de fond ainsi qu’un Santa Cruz et un Quitaraga à

6000 m

au-dessus de nos têtes !

La seconde journée se compose essentiellement de la traversée de la vallée et d’une variante menant à un lac sous un glacier. Le deuxième bivouac est situé admirablement au bout de la vallée au milieu de deux sommets enneigés et d’une vue sur la vallée traversée ! Un régal.

Troisième journée : le col Punta Union est pour le petit déjeuner avec en haut un

4750 m

d’altitude (à

150 m

du mont blanc !) Magnifique ! Le col est caractérisé par le passage d’un seul homme à la fois (comme le col de la fenêtre sur le tour du Queras en Haute-Savoie) avec vue directe sur une autre vallée ! Ca ne s’arrête jamais ! Dernière nuitée du trekking en compagnie d’une autre espèce de moustiques qui ne manque pas de piquant non plus ainsi que d’une pluie de deux heures nous obligeant à finir le repas dans la tente.

Le quatrième jour consiste à descendre la vallée en finissant par la traversée d’un village de montagne où l’entraide est de mise. Après avoir voulu jouer les « faignasses » en descendant au village, nous sommes arrivés, le bus partait… Nous voyant dans la montée, ils nous attendent gentiment. A peine le temps de charger les sacs et c’est parti pour trois heures de descente en montagne sur un chemin de terre/cailloux. 20 personnes serrées dans une camionnette Micro…En descente on crève deux fois ! Heureusement que la règle « jamais deux sans trois » ne s’applique pas ici car nous n’avons plus de roues de secours !

En chemin un couple franco-argentin monte à bord…des cyclistes partis il y a un an du Canada et qui traversent le continent américain du nord au sud ! Super sympas et simples comme des baroudeurs ! Le temps nous a manqué de faire mieux connaissance car à peine arrivés à Tungaï, nous repartons pour Huaraz. Je leur souhaite bonne chance et beaucoup de plaisir pour la suite.

Nous arrivons à Huaraz à la nuit tombée. Nous rejoignons notre auberge, apprécions une bonne douche bien chaude et allons se faire un festin de salade pizza coca ! Ca fait du bien de changer parfois de la nourriture locale !

Le temps passe vite quand même : je reprends à écrire une semaine plus tard !

Nous passons une journée de repos à Huaraz en profitant des bains de sources thermales à trente minutes de la ville. Avec Solenne, nous prévoyons une embardée avec un Tours pour la visite du site pré-inca Chavin de Huantar pendant que Bruno et Aubin se préparent à l’ascension du lendemain. Le voyage dure six heures A/R avec deux heures de visites. Le guide semble un peu léger en explications et d’ailleurs une voyageuse m’en fait la remarque ! Elle est française mais avec la « gueule » qu’elle a, on dirait une Italienne ! Au final, j’ai apprécié la visite de ce site malgré la pauvreté du décor car l’histoire est intéressante. Malheureusement depuis le départ en bus, Solenne est malade et elle ne préfère pas participer à la visite. Elle qui devait partir au sud du Pérou le soir même, restera finalement trois jours de plus à Huaraz où elle verra revenir Bruno et Aubin, un jour plutôt que prévu et malade aussi, après avoir optés pour le plan « B », l’ascension du Pisco.

De mon côté, je prends le bus le lendemain matin de la visite, direction Trujillo en passant par un panorama pas tout mal !  « El canon del Pato ». Sept heures de voyage dont trois heures et demie dans le canyon, magnifique ! Après un transfert à Chimbote, j’arrive en début de soirée et je me pointe dans un quartier résidentiel, dans une auberge familiale tenue par un couple guide anglo-péruvien. J’y fais la connaissance de deux anglaises originaires de Leeds qui terminent dans un mois un Tour du monde Asie du sud est et Amérique latine de 8 mois. Sympathiques, mais heureusement qu’elles parlent un peu le français… ! Un plus pour moi.

Nous effectuons la visite du temple de

la Lune

le lendemain, site religieux d’une autre civilisation Pré-Inca : les Moches. Le site est impressionnant et coloré, le guide est au point, je lutte pour comprendre mais l’essentiel je l’ai retenu ! Pour parfaire une connaissance de cette civilisation, je me dirige vers le musée de Trujillo qui en réfère dans le centre ville avec un guide espagnol…Ca y est je comprends mieux certains points ! Après une visite promenade du centre ville, je prends un minibus « collectivos » en direction de Huanchaco à trente minutes de Trujillo pour voir la mer…

Quelques surfeurs profitent des vagues petites mais d’une sacrée longueur, idéales pour s’initier. Malheureusement il me faudrait une semaine environ d’entraînement pour me faire plaisir, alors je flâne durant un jour et demi, me balade dans le village, admirant les pêcheurs et leurs traditionnels « caballeritos » (canoë en roseau avec lesquels ils reviennent de la pêche en surfant sur les vagues), sympathique bien que les vagues  soient peu perceptives à l’objectif !

A l’auberge, je rencontre une canadienne qui fait le plein de soleil avant d’attaquer l’hiver national ! Et deux australiens malades (intox alimentaire apparemment).

Voilà après deux nuits à Huanchaco, je reprends la route toujours plus au Nord en longeant la côte pour arriver à Chiclayo !

Chiclayo ou «  la capitale de

la Amistad

! » Rien que ça ! Pour moi c’est juste un transit mais le peu que j’y suis resté (un jour et demi), il est vrai que la population est très accueillante. On sent une douceur de vivre, alors qu’à première vue, les mêmes activités quotidiennes s’y produisent. A chaque fois que j’ai demandé quelque chose, un renseignement ou même un plat, j’ai senti un sourire franc et spontané… J’ai découvert le ciné péruvien avec un film américain, « Dark water » sorti quelques mois plus tôt en France et en même temps le film français les choristes ! Pour un dollar US à peine, j’ai eu droit à la même séance de cinéma qu’aux « 400 coups » à Angers en VO sous titré espagnol. Bien que le public péruvien soit très bruyant, j’ai apprécié ce moment au milieu de cette cohue. Je me suis arrêté à Chiclayo pour découvrir son « mercado modelo » et voir les chamans vendant des herbes médicinales- J’ai été un peu déçu de la faible ampleur des stands par rapport au reste du marché, mais le marché est sympa dans l’ensemble avec de belles couleurs et des odeurs inoubliables…Il ne faut pas trop regarder où l’on met les pieds, ni les conditions de stockage et d’hygiène ; on se laisse vite emporter par l’ambiance…

Après la bonne nouvelle du bureau d’émigration concernant le fait que j’ai bien droit à 90 jours en tant que français (le nombre de jour étant illisible sur mon passeport !) J’ai passé deux heures à visiter la caserne locale en compagnie de volontaires (il n’y a que ça au Pérou) et de leurs véhicules japonais (donation forcément). Nous nous sommes échangés des informations et j’ai été ravi de constater qu’ils employaient de très bonnes méthodes avec si peu de moyens. Une bonne expérience. Ils m’ont indiqué une compagnie française de pompiers à Lima. J’irai peut être faire un tour si j’y retourne un ou deux jours.

Voilà, après avoir eu mon amie sur le net, je prends sereinement le bus de nuit, direction Chachapoyas…

Neuf heures de trajet à côté d’une « baleine » me donnant des coups de nageoires en dormant. J’ai dormi comme j’ai pu, mais à travers les routes de montagne, pas facile ! Je suis arrivé à 5h et je me recouche dans un petit hôtel pas cher (en même temps vu les prestations !). Le personnel est sympa et bien que le bruit soit continuel, j’ai un lit au chaud.


Puisque toute la journée, la pluie m’oblige à rester à l’intérieur, j’en profite pour aller sur le net. Le lendemain, soleil radieux mais je préfère acheter des bottes (20 soles) en prévision de mon escapade en montagne. Je visite la ville, petite mais accueillante et un panorama encore inconnu m’attend au loin dans les prochains jours. Après plusieurs heures de recherche, je trouve enfin un guide qui accepte de partir dès le lendemain pour une randonnée de cinq jours en visitant les ruines de la région autour de la rivière Vilaya et le fameux site de Kuelap. Etant tout seul et ayant tout le matériel nécessaire, il ne reste plus qu’à ma guide Araceli (une archéologue de Lima travaillant comme guide dans la région depuis trois ans) de trouver un moyen de transport. Quelques négociations et voilà qui est fait. Le départ est prévu pour 5h30 le lendemain. Je laisse le matériel inutile à l’hôtel.

Le trajet dure quelques heures jusqu’au site de Naraija où des sarcophages perchés sur une falaise dominent la vallée…Impressionnant. Ma guide Araceli, m’explique que la région de Chachapoyas est divisée en deux en ce qui concerne le mode rituel des tombeaux, le nord regroupe des sarcophages individuels tandis que le sud a des tombeaux en commun (famille…) Nous regagnons le taxi brousse qui parcourt encore une heure et demi dans la montagne avant de nous lâcher sous une pluie battante au milieu de nulle part, sur un chemin traversant un bout de forêt primaire ! Voilà… la randonnée commence ! Il est déjà tôt dans l’après midi et nous devons rejoindre la vallée en bas. La végétation est luxuriante et la vue impeccable malgré la pluie. Nous sommes autour de

2900 m

d’altitude, il fait sombre dans la forêt à cause de la végétation et de la pluie mais la vallée est éclairée par le soleil avec une rivière bleue dont le trajet est une succession de lacets serrés au milieu d’une vallée verdoyante de pelouse à faire pâlir les terrains de golfs occidentaux ! Après deux / trois heures de descente, nous voici au milieu de bergers qui vivent dans des cabanons, des sortes de préaux où les lits, les ustensiles, le feu de bois, les réserves, les poules, les chiens…cohabitent dans une « pièce » unique ! L’accueil est chaleureux malgré la pauvreté et la difficulté d’approvisionnement, je partage feuille de coca, alcool et nourriture en compagnie de ces hommes au sourire franc. Nous dormons dans ma tente et après cette première journée, je dors comme un bébé. Après un réveil dans une luminosité incroyable, un petit déjeuner au feu de bois, nous entamons la marche. Nous devons par deux fois quitter nos bottes pour traverser les cours d’eaux qui avec le début de la saison des pluies sont un peu plus remplis ! Nous croisons quelques locaux et enfants seuls, parcourant les petits chemins avec une aisance…locale ! Et après avoir regrimpé de l’autre côté de la vallée, marché sur des chemins incas ; nous redescendons au milieu de cette végétation tropicale avec peu de pluie et beaucoup de bonheur ! Nous arrivons dans un petit village perché sur un flanc de montagne où nous posons la tente chez l’habitant au milieu des animaux de la ferme. Toujours aussi accueillant grâce à la guide qui les connaît, nous mangeons riz, soupes, yucca, frites au milieu d’une cuisine sans eau courante ni électricité, éclairés à la bougie et aux lampes frontales au milieu d’une fumée de marmite asphyxiante au milieu d’une trentaine de « cuy » (cochon d’inde) en liberté dans la cuisine en attendant leur heure ! Après ce repas bourratif, nous partons voir les voisins afin de louer une mule pour le lendemain. Nous attendons dans une pièce où d’autres voisins viennent se joindre à nous…Il fait nuit, il n’y a que deux bougies allumées, les enfants me dévisagent avant de se réfugier dans les jupes de leur maman…lorsqu’un homme s’agenouille devant une table et prend au milieu des deux bougies un cahier puis commence à lire des pages et des pages à haute voix… ! Je suis tombé sur des fervents pratiquants. D’après ce que je comprends, il lit des textes bibliques arrangés à la mode péruvienne avec un savant mélange avec leur croyance chamanique ! Ah oui, j’oubliais, avant son discours, une femme a chanté une chanson catholique et les autres habitants ont repris le refrain, une mini chapelle quoi ! Un autre chant clôture la veillée. Tout le monde a l’air plus soulagé après ces « grâces » et le « majordome » de cette année offre nourriture et café à tous. Y compris moi qui me sens obligé de manger ce riz et ces pois en grande quantité et ce malgré le festin avalé avant… Après cela je m’endors bercé par la pluie.

Après un solide petit déjeuner local, nous entamons une marche avec notre mule (pour le sac de ma guide) et son acolyte, un garçon d’une douzaine d’année marchant en claquette dans la boue. Nous laissons ce champion avec la mule et mon sac puis entamons une marche de deux heures en grimpant dans la jungle sur un sentier où nous pouvons juste mettre un pied devant l’autre. Quel est le but de cette marche !?! Découvrir les ruines d’un site majeur recouvert par la forêt au sommet d’une colline ! Nous rencontrons le  menuisier du village, un ermite vivant seul avec sa femme au milieu de cette montée et de cette jungle, à plus de quatre heures trente du village et à un quart d’heure du site archéologique ! Il fabrique un lit qu’un villageois lui a commandé. Il fabrique lui-même ces planches, il a des outils magnifiques, ciseaux à bois, maillets, rabots… et travaille le bois exotique. Ce grand-père au visage dur est d’une incroyable tendresse et je laisse la moitié de mon collyre pour laver les yeux de sa femme atteinte d’une sorte de conjonctivite. Après la découverte du site et les commentaires instructifs d’Araceli, nous redescendons récupérer nos affaires et continuer notre marche en  remontant la rivière Vilaya. Nous nous arrêtons une petite heure pour le déjeuner et Papachito me remercie avec ses grands yeux quand je lui propose chocolat et bonbon ! Nous entamons une dernière montée d’environ deux heures (dans la boue) exténuante pour arriver au sommet, où, perdues au milieu de la végétation, vivent trois familles dans une sorte de « prairie d’altitude ».J’arrive avant ma guide mais après Papachito bien sûr !

Un quart d’heure après, ma guide arrive et nous demande si nous avons vu quelqu’un. Personne. Apparemment ce n’est pas normal, ma guide va frapper à une porte pendant que je me repose…même pas deux minutes plus tard, elle m’appelle en catastrophe…Je découvre une femme âgée, allongée dans son lit, agonisante avec du sang partout sur elle…elle s’est fait agresser par un groupe de villageois, car venant d’une autre vallée, ces derniers n’ont guère apprécié que ces familles « venues d’ailleurs » travaillent les forêts de palmiers à

3000 m

d’altitude dans des conditions plus que précaires…

Alors voilà, je l’examine rapidement et découvre une blessure par arme blanche au niveau du triceps du bras droit. La blessure est « moche », tous les nerfs et les muscles triceps sont coupés net et j’aperçois environ trois centimètres de son huméral. Heureusement, l’artère n’est pas atteinte. J’effectue les premiers secours et bien que j’estime qu’il faille des points de suture et ayant le matériel, je n’effectue qu’un pansement compressif car je n’ai jamais reçu la formation, ni même vu quelqu’un faire cette opération. Je n’ai pas d’anesthésiant et la plaie est trop profonde et nécessiterait au moins trois lignes de coutures. Le matériel est uniquement pour moi ; je ne prends pas la responsabilité sur cette personne, d’autant plus qu’après compression, l’hémorragie stoppe. Après m’être occupé de son bras, je l’examine mieux sur le reste du corps…je remarque que sur le flanc, elle présente plusieurs points ensanglantés ; il s’agit de plombs. On lui a également tiré dessus et elle a environ entre vingt et trente plombs de plantés sur ce flanc. N’ayant pratiquement plus de désinfectant et les plombs n’étant que partiellement visible, je choisis de désinfecter en surface et d’effectuer un bandage sur ceux ci. La nuit est déjà là lorsque j’en ai fini, les constantes sont bonnes et la victime n’a pas l’air d’avoir de la fièvre. La douleur est là, elle gémit mais les « antalgiques » que je possède favorisent les saignements. En France, on évite de faire boire ou manger la victime mais puisqu’elle doit passer la nuit dans des conditions difficiles, j’autorise après lui avoir passé ma couverture de survie, à lui donner des boissons sucrées afin de retarder une déshydratation inévitable.

Elle passe la nuit tant bien que mal. Au matin après une nuit blanche, les hommes de la famille et les voisins rentrés tard la veille au soir construisent un brancard de fortune car bien que possédant des mules, la vielle femme ne sait pas monter ! De plus avec ses douleurs et un seul bras, le risque de chute et d’aggravation est énorme en raison du relief et du climat. Son bras est toujours inerte mais l’hémorragie n’a pas repris. Avant de partir, j’effectue une écharpe (contre écharpe) afin d’immobiliser au maximum son membre. (Ni motricité, ni sensibilité, une couleur plus foncée et une chaleur égale à l’autre membre)

Nous installons Maria dans le brancard ; la ceinturons et partons sous la pluie. J’ai mis mon sac sur le dos d’une mule et j’essaye de soulager comme je peux les cinq, six hommes qui se relaient pour brancarder sur un chemin qui ne fait que grimper avec de la boue partout et la pluie incessante…

Ces hommes, ces « mules » mettent 4h30 pour effectuer ce brancardage et parvenir à la route. (Au lieu de trois en marchant normalement). Je leur laisse toutes mes provisions et mon eau pour le retour. La chance est avec nous, un « combi » (minibus) passe bientôt ; nous faisons descendre les passagers, installons la victime à bord, nos sacs sur le toit et descendons jusqu’au prochain village de Chôctamal où elle ne peut recevoir qu’une perfusion dans ce petit poste de secours. Les infirmières ne souhaitent pas changer le pansement qui comprime encore. Heureusement, nous allions prendre un taxi brousse pour la rapatrier sur l’hôpital de Chachapoyas, lorsque le médecin de province arrive une heure après. Après un rapide examen et sans rien entreprendre de plus, on charge la victime dans son  pick-up en changeant simplement de perfusion et nous voilà partis pour trois heures et demi, quatre heures de chemin, troué et à la limite du praticable. Nous nous arrêtons juste dans un village possédant des antalgiques que lui administre le docteur. Mais avec ce « chemin de Verdun », l’hémorragie reprend et je dois comprimer de nouveau son membre à une heure de l’arrivée…enfin nous arrivons à l’hôpital où après avoir fait un schéma de la blessure au docteur, Maria est prise en charge après que sa famille ait acheté les médicaments nécessaires à la pharmacie du coin ! Sa famille (fils…) qui vit à Chachapoyas a été prévenue par message avant que nous arrivions et c’est entre pleurs et remerciements qu’ils nous accueillent. Après cela, Araceli et moi partons faire une réservation pour le lendemain matin afin de rejoindre le dernier site archéologique de Kuélap. Mais il est déjà vingt-trois heures lorsque je rejoins le même hôtel  qu’il y a quelques jours…Le temps de préparer mes affaires et d’aller manger (enfin !) ; je dors environ deux heures ! Nous partons à trois heures trente pour le site. J’essaie de dormir, mais difficile sur le même chemin emprunté la veille ! Nous arrivons sur le site vers sept heures quarante cinq et après un petit déjeuner local chez une habitante, nous effectuons trois heures trente de visite…Longue mais vraiment intéressante. J’apprends énormément de petites choses avec cette archéologue qui a d’ailleurs travaillé sur le site l’année passée. Puis nous redescendons à pied durant deux heures (

1200 m

de dénivelé environ) jusqu’au village de Tingo où après avoir mangé un bout nous reprenons un taxi brousse pour Chachapoyas…

Nous nous remercions mutuellement et Araceli repart faire un compte rendu à son agence. Merci pour sa patience vis-à-vis de ma compréhension ! Nous parlions espagnol et un peu l’anglais.

Ah oui j’oubliai! J’achète un billet de bus pour Lima le lendemain et me rend à l’hôpital pour prendre des news de Maria. J’arrive au moment de son transfert sur l’hôpital de Chiclayo et apprends que les docteurs espèrent que son bras va pouvoir reprendre une bonne coagulation car sinon ils seront obligés d’amputer…

Après une « putain » de douche, un bon « chifa » (resto chinois) et deux trois mails, je m’endors comme un bébé…

Après avoir roulé vingt-cinq heures durant en bus de Chachapoyas à Ica via Lima, me voici pour deux jours de repos à Huacachina, une Oasis d’auberges et de restaurants au milieu d’immenses dunes de sables ! L’auberge est conviviale. Un peu trop de touristes à mon goût et je digère mal le contraste des gérants businessmen avec le reste de la population ! Mais bon, je suis là pour faire un break avant de rejoindre Cuzco à dix-huit heures de bus encore. Donc je m’offre un bon lit, je mange, fais une lessive, fais sécher tente et poncho que je laverai après Cuzco ! Barbecue organisé pour les touristes, où je rencontre deux français d’Orléans, deux anglais et un péruvien. Le Pisco est délicieux. Je profite du site pour faire du sandboard (2h environ pour 40 soles) avec que de la descente en effort car nous remontons avec les buggys de l’auberge. A essayer quoi !

J’arrive à Cuzco en début d’après midi après le trajet Ica-Nazca-Abancay-Cuzco en dix-huit heures. Je débarque à « Gringo Ciudad » après avoir attrapé la crève en passant le col de

4300 m

dans un bus économique et poreux ! Cuzco : le plus beau centre ville car le reste de l’agglomération n’est que pauvreté, des bidonvilles allant jusque sur les flancs de montagnes de détritus à la périphérie de la ville. Certains jours dans le centre il y a plus de touristes que de péruviens ! C’est impressionnant le nombre de français dans cette ville ! Le produit « Cuzco » est ultra médiatisé et vendu en France. Mais si on arrive à faire abstraction des touristes, l’architecture du centre ville est magnifique et on peut rester au Pérou en se tenant à l’écart de

la Plaza Mayor

et de Gringo Alley ! Une analyse après quatre jours de balade : La bière Cuzquenia Negra est délicieuse, les restaurants à la périphérie de la plaza mayor sont à découvrir si on a la chance de goûter les plats typiques pour seulement 20 soles (resto Inca Food, calle Tullumayo) et de se faire inviter à danser

la Saya

par des fillettes d’une école de Puno sur une musique des Andes interprétée avec brio par deux troubadours ! Un souvenir inoubliable en compagnie de deux français rencontrés dans le bus pour venir jusqu’ici, Serge et Francis ; deux routards expérimentés mais qui gardent cette soif de découvertes !

Ça y est je décolle enfin du centre de Cuzco ! Me voici embarqué pour trois jours avec onze autres étrangers (UK, Australiens, Wales, Nederland, Majorquins…) Le but : du rafting sur la rivière Apurimac avec des rapides de classe 3 à 5 en bateau et des passages à pieds de classe 5+ et 6. Vraiment sympa le paysage est magnifique ; dormir sur la plage avec le bruit de la rivière qui galope en faisant rouler les petites pierres, les faisant s’entrechoquer sur des plus grosses, le tout sous la pleine lune illuminant le canyon… (Les moucherons sont aussi de la partie malgré les répulsifs !) L’équipe des moniteurs est enthousiaste et dynamique et bien que les cinq commandements de base soient en anglais, avec un peu de pratique, on s’y fait, j’ai mis moins de temps que certains « psycho » ! Le temps est magnifique. Je découvre qu’il y a même des renards sur les rives escarpées et perdues au milieu de ce canyon ! Durant les deux jours, on aperçoit des condors ; les maîtres des courants. Depuis que je suis au Pérou, j’ai du voir quatre ou cinq fois des condors dans les airs et c’est vraiment facile de les reconnaître ; ce sont les seuls que l’on peut observer pendant d’innombrables minutes sans que ces derniers ne battent une seule fois les ailes !

Le soir, on discute avec les plus courageux ; j’apprécie cette simplicité du gallois et sa ténacité à apprendre l’espagnol après être tombé amoureux d’une péruvienne de Pisco, une semaine plus tôt ! Du coup, il prend des cours de quatre heures consécutives ! Ne lui dites surtout pas qu’il est anglais ! Bref ces trois jours ont été supers, si ce n’est le final. Vu le risque pour les appareils électronique, je n’avais pas pris mon appareil mais le dernier soir du retour à Cuzco, un visionnage des photos et du film pris par un personnel de l’équipe était prévu dans un bar-discothèque avec soirée arrosée… Malheureusement pour moi, je suis malade… Alors après avoir visionné tout ça et avoir eu la surprise de me voir offrir les dvd-photos et vidéo par l’agence, je suis rentré… passé la nuit sur les « chiottes » ! Dommage j’ai du louper une sacrée soirée ! Le lendemain après moult réflexions, je me décide enfin à aller voir un docteur. Il m’examine à l’européenne quand même (trente dollars) et après une analyse de mes selles, me sort son diagnostic = contamination alimentaire avec début de déshydratation (normal quoi !). Il me prescrit un antibiotique ainsi qu’un antidiarhétique biologique associé à un régime alimentaire non gras ! Hyper simple dans ce pays ! Bref après un jour supplémentaire à Cuzco à prendre soin de moi et à me réhydrater à base de boissons énergétiques, je pars vers vingt heures le lendemain pour rejoindre le Machu Pichu. J’arrive à 02h30 du matin après un petit tour de rallye avec le bus, puis après une heure trente d’attente à Santa Maria, je reprends un « Combi » en direction de Santa Thérésa (deux heures). Encore vingt minutes de marche pour traverser un pont de singe et une tyrolienne au lever du soleil ! Enorme. Puis encore une heure trente avec des locaux vraiment sympathiques. Je repars, cette fois à bord d’un camion brousse, dans la benne pour quarante cinq minutes de voyage afin de rejoindre la voie ferrée. Encore deux heures de marche le long de la voie ferrée (enfin, cela fait plus d’une semaine que je n’avais pas marché !). Sur la voie ferrée, dans un décor somptueux avec sur la droite, tout en haut des montagnes, le Machu Pichu ! Peu de personnes connaissent cette possibilité de rejoindre Aguas Callentes et j’apprécie d’autant plus ce moment ! Me voilà à Aguas Callentes (aussi appelé « machu pichu pueblo !). Je me pose un peu et ressens une douleur au niveau du pied gauche, je regarde et effectivement, j’ai une belle inflammation au niveau des métatarsiens ainsi qu’une vive douleur du type tendinite sous la malléole interne du pied gauche. Bref, je boite comme un vieux pirate ! Tant bien que mal je visite le village mais heureusement il n’y a rien à visiter ! A part des touristes ! Après « Gringo Ciudad » (Cuzco) voici « Gringo pueblo » Je finis la journée dans un bar à regarder un film, après avoir acheté un billet de train pour le retour. Je comptai me lever à trois heures du matin et marcher jusqu’au site de Machu Pichu où après une pause je pensais visiter le site à son heures d’ouverture : six heures… Mais bien que je me réveille à l’heure, je constate que mon pied me fait toujours aussi mal et qu’en plus c’est le déluge dehors ! Je décide de me recoucher jusqu’à sept heures. Puis je prends les choses en main, vu que mon pied me fait un peu moins souffrir…J’achète le billet d’entrée au village pour me motiver un peu, puis adaptation oblige, je décide de prendre le bus pour monter jusqu’au site (afin de garder mes forces bien sûr !). Donc je commence à marcher doucement puis une fois que mon pied est bien chaud, je me dis que c’est le moment ! Donc, j’augmente la cadence, je me met à courir parfois et parcours d’un bout à l’autre le site en trois heures environ. Les autres touristes hallucinent un peu parfois, mais je n’avais pas d’autres choix car j’avais peur qu’en refroidissant la douleur revienne et m’immobilise.

Le site est vraiment superbe ! Perché sur une montagne au milieu d’autres avec les nuages, il donne une ambiance mystique ! Mais la meilleure vue du site est lorsqu’on se trouve à ses extrémités : Intipichu et Hyana Pichu ; c’est à ces endroits-là et dans la solitude que le site prend toute son ampleur. Bien que j’apprécie plus les civilisations pré-incas, on ne peut qu’apprécier l’architecture et imaginer comment vivaient les habitants !

Un petit regret, il me manque environ quatre photos que j’ai enregistrées visuellement faute d’avoir vérifié la batterie avant de monter : la vue du site du Huanay Pichu ainsi que le chemin allant en direction d’Ollantaytambo. Après cette visite, je profite d’avoir la cheville chaude pour redescendre à pied jusqu’au village d’Aguas Callentes. Je m’y restaure et après une petite sieste je découvre avec joie que mes douleurs s’estompent petit à petit. Je ne sais toujours pas d’où elles venaient ; Peut être le fait qu’après une semaine sans marche intensive et trois jours de sandales à me faire piquer par les moucherons, la marche de deux heures de la veille a déclenché une réaction épidermique.

Donc après être retourné discuter auprès du gérant du bar-vidéo et grignoter des pâtes non grasses avec un peu de fromage (régime oblige !), je vais me coucher dans un « hostal » pour 10 soles afin de prendre mon train de 05h45 (qui a pris douze dollars d’augmentation en trois jours ! Monopole oblige ! Les enfoirés. Le train : c’est de la mer… Pas de place et le paysage est peu intéressant. Si je n’avais pas prévu quelque chose du côté d’Arequipa, je serais reparti à pied et aurais fait du stop (viajar a dedo) jusqu'à Ollantaytambo ! Puis pour cinq soles, deux heures de bus jusqu’à Cuzco. Je passe une fin de journée tranquille. Connections sur le net (c’est dimanche !) au son de la fanfare dans la ville (pour l’anniversaire du district). Mais à ma grande surprise il n’y a personne et très peu de touristes car il paraît qu’ils sont partis voir le célèbre marché de Pissac ! Je ne m’en plains pas ! Le soir, je prends un bus avec la compagnie « San Cristobal » en direction d’Arequipa. Je quitte, après douze jours de présence, Cuzco et sa Vallée sacrée…

Arequipa, ville avec un beau cachet que je placerai personnellement peut être devant sa sœur Cuzco car sa banlieue ressemble moins à des favelas et il y a moins de touristes. Les monuments coloniaux restaurés ont beaucoup de cachet notamment autour de la plaza de armas. Pour moi, elle est l’exemple réussi d’un mélange d’arts andin et espagnol ; Et la vue des 5000 et

6000 mètres

avec le fameux Misti (volcan) dans une lumière d’une forte intensité, mélangeant altitude et désert font d’Arequipa une ville plus saine que les autres. Bien que mon guide me conseille fortement la visite d’un ou deux sites religieux…, je l’ignore pour profiter des derniers jours au Pérou et manger des spécialités aréquipennienne pour reprendre du poids !

J’effectue bien sur la visite du fameux « Canon del colca »…Arrivé à Anacabondé la veille, je tombe sur une petite fête ; la sainte Cécile : patronne de la musique ! Malheureusement les meilleurs passages resteront gravés dans ma tête car la population n’aime guère être prise en photo et la nuit est déjà tombée…Je ne vais quand même pas gâcher leur joie ! Le lendemain, je me lève à 5h30 pour profiter de la magnifique lumière qui réveille le canyon, le deuxième plus profond du monde ! Je ne suis pas déçu mais regrette juste de ne m’être pas levé une demi heure plus tôt afin d’éviter un maximum de chaleur car à 07h00 c’est déjà la canicule ! J’arrive à récupérer un chemin plus près du canyon et un paysan me conseille de suivre un petit canal d’eau longeant encore plus près le panorama toujours surréaliste du canyon. J’arrive au fameux site « Cruz del condor » où il paraît qu’il est possible d’en voir tous les jours mais vu le nombre de « gringos » je pense que c’est une blague touristique et après une demi heure à l’écart de cette foule, je pense que les condors sont en fait les « gringos » !

Je reprends une partie de la route, puis récupère un chemin croisant des familles locales et leurs troupeaux tout sourire et un vieux « pastor » (berger) me souhaite bonne chance quand je lui annonce mes intentions de la journée ; tout heureux de voir un gringo aimer la marche à pied ! J’arrive à Pinchollo ce petit village perdu où j’apprends qu’il n’y a pas d’autre solution, pour rejoindre Maca le prochain village du même côté du canyon, que d’emprunter la route. Je rencontre aussi un couple de français qui effectue aussi dix mois de voyage entre l’Equateur, le Pérou,

la Bolivie

, l’Argentine et un peu le Chili. On discute en attendant le prochain village et j’apprends que la demoiselle à un ami proche qui organise des festivals sur Angers (un certain Lionnel… des fois que je le croise !) mais ils ne se souviennent plus du nom, seul indice : «il fait dans le graphisme entre autres » ! Mon bus arrive, on se souhaite bien sûr bon voyage…

Je passe la rivière après moult reconnaissances des profondeurs, en slip, pantalon et chaussures autour du cou, pour arriver après une traversée de tous les potagers du village, à Lari, de l’autre côté du canyon. Lari, village fantôme où je croise moins de dix personnes dans le village et reprends un combi pour Tchupumpa à partir duquel je marche avec le couché du soleil jusqu’à Corporaque. Dans ce dernier village, je discute avec un jeune, étonné par mon jeune âge et qui m’apprends que Chivay n’est plus qu’à une heure de marche (soit une heure trente pour moi !) Donc je commence à marcher ; la nuit tombe et au bout de trente cinq minutes des phares, des klaxons…Un « combi » me conduit à Chivay pour que dalle. J’arrive donc à l’entrée du canyon vers 19h45 et après avoir appris que le prochain bus pour Arequipa n’était qu’à 01h30 du matin, je m’offre un bon restaurant après avoir marché 9h environ dans le canyon. Avec la fatigue et la nuit qui tombe, frigorifié, j’envoie un mail à mon amie, histoire de me réchauffer puis je pars m’allonger au terminal où l’on me réveille vers 23h30 pour m’annoncer que le bus est arrivé et que je peux attendre à l’intérieur. Dommage toujours pas de couverture … ! J’arrive à Aréquipa vers 5h du matin après avoir lutter tant bien que mal contre des températures plutôt basses dans le bus ! Heureusement mon « hostal » bien choisi se situe juste à côté du terminal et après avoir récupéré mes affaires, pris une douche chaude, je me recouche jusqu’à midi environ !

Je passe un jour et demi de plus dans la belle ville et dans ce pays où pour nous, occidentaux, il est facile de voyager. Je profite à fond des connections aisées sur Internet, qui me relient à mes proches. Puis j’envoie un colis avec mon guide du Pérou, le CD gravé des photos (non compressées) ainsi qu’un « ponchito » en acrylique pour le noël de ma nièce Léane et bien sûr quelques infusions de coca pour faire goûter aux intéressés !

Après m’être levé à 4h du matin, avoir souhaité un joyeux anniversaire à ma sœur, je prends le bus jusqu’à Tacna que je visite. Enfin j’ai eu Pepo en direct sur le net. Je prends le train pour Arica, au Chili !

J’arrive au Chili le 26 Novembre 2005 ! Encore BON ANNIVERSAIRE PUPUCE POUR TES 20 ANS !

12 janvier 2008

CHILI LE 26 NOVEMBRE 2005 Livres lus durant ce

CHILI

                                                                                                

LE 26 NOVEMBRE 2005

Livres lus durant ce séjour : Pablo Neruda «  confieso que he vivido »

(Memorias)

                               “ Peoples moluches” (Argentin)

                       “ El guanaco de Francesco”

Expression qui m’a marqué : le père noël se dit : « el Viejo pascuero »

           C’est par la ville d’Arica, ses plages, ses couchers de soleil, ses glaces… que je me familiarise avec le système chilien ! Le temps de se faire à la monnaie chilienne : les fameux pesos et à leur accent moins prononcé que celui du Pérou. La ville balnéaire, touristique pour les chiliens, me permet de me baigner dans l’océan pacifique à une excellente température avant d’attaquer le désert d’Atacama !

San Pedro d’Atacama. Après quatorze heures de bus (dont deux heures de retard avec changement de bus pour cause de problème mécanique et deux réveils un peu brutaux pour contrôle des douanes en pleine nuit !) j’arrive sous un fort soleil dans le petit village classé au patrimoine mondial pour ses constructions en terre ! Charmant village mais touristes moins charmant ! Les prix sont gonflés et cela m’envahit un peu. Je décide de dormir sous tente et de faire les excursions qui m’intéressent en peu de temps. Après avoir choisi une bonne agence, rapport qualité prix, j’effectue le jour même de mon arrivée, la fameuse visite de

la Vallée

de

la Lune

et je profite de son magnifique coucher de soleil dans cette vallée désertique, mystique, qui donne le « tournique » (c’est uniquement pour la rime !). Vraiment superbe, et bien qu’il y ait énormément de touristes, j’arrive à trouver un coin plus isolé afin d’apprécier en silence les moments intenses de la « puesta del sol » !

Le lendemain, je loue, au dernier moment, un VTT et après l’avoir mis en soute, je me rends à Tocanao en bus. De là, environ quarante cinq kilomètres de désert aller et retour, pour me rendre à

la Laguna Chaxa

, dans le parc national Los Flamencos et la partie nord du désert de Atacama. Bien qu’il fasse chaud, j’apprécie ce nouveau mode de transport et je découvre mon premier Salar (Salar de Atacama) avec ses Flamants roses andins, ses vues énormes et ce lac en plein désert ! Je me fais prendre en stop avec mon « bike » sur le chemin du retour par un gentil couple local qui a eu pitié de mon effort sous le soleil ! Je visite ensuite

la Vallée

de Jere à un kilomètre du centre de Tocanao ; une oasis parcellée de jardins privés dans un tout petit canyon traversé par un ruisseau… je ne croise qu’un couple venu ici pour faire un barbecue !!! Après avoir hésité un moment, je décide de prendre le prochain bus pour un retour sur San Pedro afin d’acheter mon billet de bus (il faut prévoir à l’avance à cause du nombre de touristes). Après cet achat (assez cher), je continue ma balade à l’extérieur du village et tombe, à environ  trois kilomètres du centre, sur

la Plaza

de Quitor à l’entrée d’une vallée avec un arbre ombrageant ce lieu, un magnifique poème et une grotte…l’histoire de faire un peu d’aventure dans le noir ! Puis je m’autorise  une bonne sieste, bien méritée en attendant le coucher du soleil sur la vallée !

Lendemain, levé à trois heures pour préparer mes affaires car l’agence passe me prendre à quatre heures. J’ai eu vingt à vingt-cinq minutes pour contempler l’un des cieux étoilés parmi le plus beau que j’ai jamais vu … (c’est peu dire !) Direction, les Geysers de Tatio à deux heures et trente minutes de route, toujours sous ce ciel. Nous arrivons vers six heures du matin (et bien qu’il y ait trop de touristes) j’apprécie le spectacle des fumeroles s’échappant de

la Terre. Ceci

est dû à la différence de température entre l’eau réchauffée par la magma à plusieurs dizaines de kilomètres sous terre et la température extérieure autour de cinq à dix degrés en plein été avant le lever du soleil, qui augmente la température extérieure et accroît ce phénomène des fumeroles.

Magnifique séjour à San Pedro de Atacama où je découvre des lieux, des paysages, des phénomènes jusqu’alors inconnus pour moi. Notre excellent guide local Daniel (normal !) nous apprend énormément sur la faune et la flore de la région. Il n’hésite pas à s’arrêter de nombreuses fois pour qu’on comprenne mieux ses explications.

Bien que j’aie choisi de rester peu de temps à San Pedro, je ne regrette rien et j’ai adoré ces deux jours complets. Voilà, mon choix est fait ; et après avoir étudié les différentes possibilités sur la suite de mon séjour au Chili, je me décide à rejoindre directement Valparaiso (vingt quatre heures de bus et de beaux paysages sur la côte pacifique.) Je ne regrette rien car peu de choses m’attiraient entre les descriptions des guides et celles des autres touristes.

Me voici donc à Valparaiso, fameuse métropole sur la côte pacifique. J’y passe deux jours et deux nuits. Je trouve la ville franchement sympathique, la découverte des « Cerros » (collines) est fatigante mais c’est la première des découvertes panoramiques de la ville. La partie basse de la ville appelée « la plan » suit l’évolution urbanistique de la croissance démographique. Un français, Mathieu, rencontré (alors que je me renseignais sur des horaires à l’agence Tur Bus où le vendeur est un très bon chanteur de Tango et acteur plaisantin à ses temps perdus !) m’apprend que  tout comme le Japon, la ville ne cesse de faire reculer la mer et l’évolution géographique se dirige désormais vers Santiago, la capitale plus reculée dans les terres. Les gens sont accueillants, ils courent dans « le plan » et sont silencieux dans les Cerros. Les fameux « asensores » (sortes de funiculaires urbains) ne sont pas tous à faire. La balade à

la Playa Anuha

permet de digérer et de faire la sieste en regardant l’océan. On comprend d’ailleurs pourquoi cette ville a inspiré tant de poètes ! Cette ville où il fait bon vivre recèle de nombreux bars et a comme toute « bonne ville », une  rue « de

la Soif

» appelée Cumming ; Mais j’y ai préféré un bar restaurant plus nostalgique et typique où divers chanteurs/euses y enluminent par leurs voix un superbe tango. Par ailleurs, les mélanges de vins blancs et fruits maisons réchauffent aussi les cœurs.

Voilà deux jours que je visite cette ville pleine de recoins et je pense qu’elle est parfaite pour un étudiant souhaitant effectuer un stage au Chili. Tout comme Mathieu (le français rencontré), elle permet tous les avantages d’une métropole, est située au pied de l’océan et à seulement une heure et trente minutes de la capitale, au centre géographique Nord-Sud du pays.

C’est avec un plaisir immense que je me dirige vers

la Patagonie

en passant par la région des lacs. Après la ville de Los Angeles et un aller et retour à El Abanico où je voulais effectuer mon premier trekking de deux jours au Chili, Je décide de descendre à mon deuxième trekking après avoir discuté avec un guide local qui m’apprend que le sentier que je souhaitais emprunter est recouvert de neige sur cinquante à quatre-vingt centimètres de hauteurs et que le sentier est très mal balisé !!!

Donc me voici après encore quelques heures de bus, à travers un paysage qui me fait penser à une bonne et verdoyante campagne française (mise à part quelques espèces végétales endémiques à cette région Aaracanienne), Villarica, petit village au bord du lac du même nom, avec colline et le fameux volcan, toujours du même nom : Le Villarica ! Un des volcans les plus actifs du moment dans

la Patagonie

avec, à son sommet enneigé des fumeroles habillant ce cône tout blanc. J’adore avoir une vision sur un panorama inconnu pour moi jusque là… Après m’être installé dans un petit hôtel restaurant dans le centre, je pars le lendemain au matin (avec le volcan visible sur plusieurs dizaines de kilomètres) en direction de Pucon et du parc national de Huerquehue où après avoir discuté avec les gardes forestiers, je décide de faire seulement le sentier des trois lacs car il y a encore pas mal de neige et que le prix du camping est de vingt dollars l’emplacement ; c’est « se foutre de la gueule du monde » alors que mon hôtel est à seulement six dollars et troisièmement les chemins pour faire les boucles de circuit sont impraticables. Donc je pars pour une journée… Puis je change d’optique, je marche à une bonne allure afin de comparer les temps de marche des gardes forestiers, de mon guide de références « trekking in Patagonian » et du guide de « mer… » du Routard.

Paysage magnifique, vues béantes, je passe le premier (doublant les touristes) pour pouvoir être seul avec la nature et écouter tranquillement la multitude de faunes dans le parc. Je me change et opte pour une tunique plus imperméable… j’arrive au lac Huerquehue où je suis accueilli par de très nombreux perroquets ! Je m’arrête quarante cinq minutes pique niquer sur le bord du lac en écoutant cette nature…Moment magique. Et voilà, après un essai non concluant sur un chemin non balisé en forêt et sous la neige, je fais demi-tour. Je redescends en marchant et un peu en courant car je connais déjà le paysage jusqu’à

la Vallée

et le centre d’accueil des gardes forestiers. Je discute avec un garde qui m’apprend le nom des animaux rencontrés en chemin (oiseaux uniquement). J’apprends aussi que son nom figure dans mon guide Lonely Planet Trekking in Patagonian et qu’il connaît depuis plus de vingt ans son auteur ! Je me renseigne sur les trekkings du coin, sur les conditions météorologiques…puis reprends le bus jusqu’à mon hôtel où après une bonne bière devant un Chelsea/ Liverpool sur écran géant, une bonne douche chaude, je m’endors comme un loir dans mon lit deux places. Je vais peut être l’emmener en Australie !

J’avais prévu de gravir le volcan Villarrica mais le temps tourne au déluge et me cloue au village. Ensuite, l’ascension ne peut se faire qu’avec un guide (sauf si tu es déjà guide !). Et enfin, le volcan est peu actif actuellement et seules des fumeroles (comme des geysers) sont visibles à son sommet. Donc forcément, je passe la journée à me balader sous la pluie dans le centre ville, à la bibliothèque et Internet où j’ai fait la connaissance d’un Jamaïcain (ex globe-trotter quatorze pays à son actif !) avec lequel je regarde tout en envoyant des mails, la coupe de l’UEFA !

Je quitte donc ce village le lendemain matin et après avoir acheté la dernière place de libre dans le bus, je pars en direction de Puerto Montt. Le paysage est magnifique et l’arrivée à Puerto (notamment Fruttilar) avec lagune et deux volcans enneigés derrière un bras de mer, est époustouflant…

Après m’être fait confirmer les horaires hebdomadaires de la compagnie maritime Navimag, je décide de partir le lendemain soir. Ce qui me laisse largement le temps pour visiter la petite ville sans attrait particulier, de faire le tour des centres d’informations régionaux, de découvrir le capitalisme aux portes de

la Patagonie

(Mc Do, Grands centre commerciaux…) de me balader sur la « plage » de Pelluco (juste pour la sérénité du lieu  mais surtout de déguster la spécialité du coin à moindre coût dans un petit coin (un peu préservé) de Mallengo : le Curanto ; mélange de fruits de mer et de viande avec pain, patate…Le plat qui tient bien au bide pour la fin de journée. Voilà, après avoir eu « Etriché en force » sur Internet et « en coup de vent » mon amie, je prends le ferry direction Chaiten !

C’est après quinze heures de bateau et non dix heures (merci l’agence !), le vent, les courants et la marée, que je débarque avec ce que je considère comme ma première vision de

la Patagonie

Chaiten, village ? Je suis arrivé la veille du premier tour des élections présidentielles et bien que nous soyons samedi, il y a plus de chiens en liberté que d’habitants dans les rues. De plus le village ressemble plus à un grand lotissement qu’à une petite agglomération…Mais le site est béant ! Situé entre mer et montagne avec vue sur le volcan Corcovalo, culminant à seulement

2300 mètres

mais vêtu de son manteau blanc… J’arrive tant bien que mal à trouver une solution pour la randonnée que je souhaite effectuer le lendemain, le jour du premier tour des élections !

Donc après une bonne nuit, je pars avec le bus envoyé par la municipalité dans le village de Galeta Gonzalo afin de récupérer les électeurs ! Il me dépose au pied de la randonnée dans le plus grand parc privé du monde : le Pumalin (partie Sud). Cette journée comprend trois sentiers différents de randonnées et commence par le plus beau et sans doute le plus court des « originaux » que je n’ai jamais effectué. Une magnifique montée parsemée d’échelles en rondin de bois tant la pente est difficile avec la boue… Les cascades vous surprennent au détour d’un virage et après être monté à la fraîche, le soleil de plomb apparaît puis le ciel bleu permet d’admirer le panorama et un magnifique lac                   (où je recommande à ceux qui ont loupés le bus de retour de s’y arrêter pour nager et dormir sur un superbe emplacement perdu au milieu de…nulle part !) Le plus petit des trois sentiers, est une balade relaxante qui permet d’admirer une petite dizaine d’Alerces environ… (Arbres millénaires ayant vus débarquer les premiers conquistadores !). Après avoir rejoint la dernière partie, j’emprunte une échelle en bois pour me poser sous une cascade d’eau…Les chutes sont bruyantes mais ce moment  avec cette végétation endémique est magique…c’est l’heure de l’almuerzo ! (déjeuner). Je termine cette journée après avoir admiré une dernière fois quelques spécimens d’Alerces, et c’est avec beaucoup de respect que je me repose dans ce « bout » de parc en attendant mon « bus » du retour ! Je m’endors avec le sourire sous ma tente dans un paysage inlassable, heureux de ma journée !

Lendemain. Départ pour Coyhaique à dix heures en traversant un bout de cette Patagonie par la route Australe, admirant lagune, montagne, vallée, fleurs, animaux, fermiers gauchos et les différentes lumières mouvantes qui suivent la trajectoire quotidienne du soleil… Nous traversons le parc national Quelat puis arrivons autour de 20 heures à Coyhaique…

Les traversées de lagunes, de lacs, en bateau sont à mes yeux, l’une des meilleures façons d’apprécier SON VOYAGE. La lenteur mécanique, le vent digne de celui des côtes maritimes, la lumière du soleil traversant les nuages et ne cessant jamais de modifier cette région des Andes est magique…

J’aime à user du mot « magique » pour décrire

la Patagonie

…Ce mot rassemble à mes yeux des descriptions fortes émotionnellement, qui me sont pour l’instant difficiles à exprimer à autrui.

C’est sans doute pour cela aussi qu’un voyageur se plait à dire aux rêveurs de vivre eux-mêmes ces expériences afin de comprendre toute l’ampleur et l’importance de telle vision.

11 janvier 2008

ARGENTINE Le 14/12/2005 Au sud du Chili, pour

ARGENTINE

          Le 14/12/2005

                                              

Au sud du Chili, pour descendre en suivant la cordillère des Andes, il n’existe pour l’instant que la voie maritime ou la voie terrestre en passant par l’Argentine, pays du Cheguevara, à qui je commence d’ailleurs à ressembler…

C’est au poste frontière que je rencontre Johan et Sylvain, deux auto-stoppeurs philosophes originaires de notre fameuse Bretagne. Je partage au bord du plus grand lac Chilien / argentin (General Carreta/ Buenos Aires), une soirée aux couleurs de Camargue, montagnes orangées avec un peu de Vodka et une bolognaise pleine de chaleur…

La population très souriante m’a réconcilié avec mon voyage et je retrouve cette chaleur et cette facilité de discussion avec les locaux que j’avais un peu perdus au Chili. Perito Moreno et, principalement le terminal terrestre (gare routière), resteront de beaux endroits à mes yeux ! Il y a bien sûr les heures d’attentes…mais c’est aussi l’origine d’une belle rencontre humaine, d’amitié forte et sincère avec mon cher Philippe, personnage marquant de cette descente vers le Sud par

la Route

40. Ce que j’admire le plus en lui, c’est sa capacité à tirer des leçons des évènements, à avancer dans la vie. Sur un parcours, que contrairement à moi, il avait peu imaginé étant enfant…Il fait parti de ces personnes pour qui un tel voyage est synonyme d’un très grand tournant sur le petit chemin de la vie. Son voyage le marque profondément. Beaucoup plus que moi qui a choisi ce voyage pour réaliser un rêve d’enfance et non pas pour échapper (comme beaucoup de voyageur solitaire) à mon ancienne vie ou à une monotonie quotidienne pesante… Car ma vie d’avant je l’avait également rêvée et choisie. Outre ses nombreux talents linguistiques, il joue admirablement (à mon ouïe !) de la guitare et notamment du blues ; Me plongeant dans de délicieux souvenirs de soirées passées aux abords d’une cheminé ou dans des bars enfumés…de chaleur du blues entre potes.

Fort de cette sympathie réciproque, nous décidons d’effectuer une randonnée de trois jours autour du Monte Fitz Roy à partir de Chalten. Trois jours merveilleux, de plaisir de la marche, de connaissance de l’autre, d’émerveillement de la faune et flore… Le tout, sous un temps propice à de telle rencontre enrichissante. Merci Philippe rien que pour ces premiers jours de rencontre.

Nous débarquons à Calafate, ville perdue entre la route 40 et la cordillère des Andes, mais aussi ville transitoire pour touristes avant le Sud de

la Patagonie

par les voies terrestres et aériennes. Bien que ultra touristique, comme Cuzco, ou encore San Pedro de Atacama, le Glacier de Perito Moreno fait parti des sites magiques à voir, et ce, malgré les touristes… Après trois nuits un peu difficiles et bruyantes, la dégustation des viandes grillées, de vins (Galbec, Pinot cabernet…), de viennoiseries à faire pâlir la pâtisserie française… Nous descendons toujours plus au Sud.

C’est avec un plaisir inoubliable que je traverse le détroit de Magellan et foule la mythique…Terre de Feu appelée symboliquement « la fin du monde ». Bien que les paysages soient toujours aussi grandioses, c’est la puissance du  vent qui me marque sur cette grande île. Et bien plus que les panoramas terrestres, c’est le ciel rempli de multiples nuages qui m’a le plus ébahi.

Après une rapide concertation avec Philippe, nous sommes tous les deux d’accord pour profiter de ce moment : Noël 2005 à Ushuaia pour se reposer, méditer, déguster la gastronomie de pays…

C’est avec une joie partagée que je joins ma famille fêtant noël dans l’Allier aux alentours de minuit en France !

Philippe a retrouvé deux espagnoles qu’il avait rencontrées à Bariloche, et nous trouvons sur notre route quatre français. Nous nous retrouvons tous pour un grand repas de « backpackers » (voyageurs à sac à dos) dans une auberge se nommant Antartica (même rue d’ailleurs !) pour le réveillon de Noël. Barbecue argentin arrosé de vins rouge jusqu’à 03h30 environ. J’ai vraiment apprécié la simplicité des basques espagnols : ils sont des exemples à suivre pour leur hospitalité et leur franc sourire !

Le 25décembre 2005 : c’est Noël ! Mon compagnon Philippe est réveillé à 08h30 du matin, tout excité, il se doit de jouer du blues car l’inspiration est puissante…Je suis à peine réveillé mais je veux bien le croire ; quelques heures de sommeil et une session de plus d’une heure en plein air avec la baie d’Ushuaia en face. Le matin du 25 décembre… L’inspiration a besoin d’un bol d’air ! Je ne joue pas d’instrument de musique et comme je ne suis toujours pas réveillé, je lui donne rendez vous pour 09h30/10h pour partager « El desayuno de la navidad ! » Après un copieux petit déjeuné, nous regardons le mythique film d’animation «  l’Etrange Noël de MR Jack » de Tim Burton ; Me plongeant ainsi dans une nostalgie dominicale de ma région natale ! La journée se poursuit : on change d’auberge (pour intégrer celle où nous avions réveillonné), on se fait une balade près du port et de l’aérodrome et on se repose entre lecture et papotage dans la conviviale salle commune de l’auberge.

Nous avions pris notre dernière « cena » (dîner) la veille ; nous mangeons notre dernier petit déjeuner ensemble… Je fais mon sac, puis nous longeons le port. Le cœur n’y est pas et l’on sent bien qu’on va se quitter, Philippe et moi. La discussion tourne autour de sujet vague, sans passion… On se pose à regarder la mer, le port et L’épave d’un bateau dont Philippe apprécie le cachet. On apprécie ce dernier moment puis il est l’heure, un taxi s’arrête. On se dit «  surtout en profiter, en profiter » de notre voyage puis la porte du taxi claque. Après presque trois semaines passées ensemble. Le VIDE. Retour trois mois en arrière lorsque j’ai quitté mon amie…

Je prends mon avion et surprise j’ai une place près d’un hublot (alors que j’ai pris mon billet d’avion quelques jours auparavant. J’ai du impressionner la fille de l’agence par mon accent !). Le fait de survoler Ushuaia,

la Patagonie

avec vue sur

la Cordillère

des Andes, puis sur le désert et la route 40 (qu’on devine plus qu’on ne voit il est vrai !), me redonne le goût de l’aventure !

Je débarque à Bariloche où j’achète la dernière place de bus pour rejoindre le Chili, je passe deux nuits et une journée à profiter une dernière fois de l’Argentine. La ville est située au bord d’un lac. Le vent y sculpte des vaguelettes. Partie intégrante d’un parc national, la ville accueille de nombreux étudiants en ce début de grandes vacances et un peu comme aux USA, après la remise des diplômes très « protocolaire » (smoking, robe classe…) les étudiants entament une sorte de « paradoxe scolaire » : une à deux semaine(s) de fête bien arrosée ! Je déguste mes dernières viennoiseries et prends mon bus pour Puerto Montt, au Chili. Je passe tout le trajet à discuter avec

la Franco-suisse Marie

qui fait un stage « ethno-socio » (bien que « merdique » à son goût et non validé par son école !) dans un parc national au Nord-est de Puerto Montt, isolé de la route par un lac et un peu de marche. Dans ce village à l’ambiance gauloise, elle est censée, avec sa collègue suisse, faire du social (pas facile quand votre patron vous menace de vous mettre une balle dans la tête !). Mais elle ne regrette rien et sait en tirer les bonnes leçons et l’expérience que cela implique… Je mange avec elles et l’ami de sa collègue puis je reprends un autre bus de nuit (direction Santiago Del Chile, Capitale).

Je débarque dans la capitale endormie, où je trouve un hôtel pour huit dollars. L’hôtel India est un hôtel d’artiste très coloré et très kitch qui me plaît beaucoup. Hélas, la gérante m’explique les larmes aux yeux (et alors que j’écris ces lignes) qu’après avoir travaillé 36 années, elle va fermer le 15 février 2006 car elle ne peut plus s’en sortir. La clientèle manque. Moi ça m’arrange, j’ai tout l’espace libre pour moi tout seul ou presque !. Mais bien qu’elle soit née à Barcelone, elle a fait toutes ses études et sa vie ici. Dur de voir des immeubles en construction dans son quartier…J’essaie de la consoler un peu en lui disant que j’aime beaucoup sa décoration…mais la sonnette de l’hôtel me permet d’échapper à ce flot de larmes qui s’apprêtait à noyer mes pages…Ouf !

Santiago et surtout le centre historique (car ma découverte de l’immense capitale s’est surtout faite dans ce quartier), me plaît énormément. Je ne sais pas si c’est à cause de l’été, des grandes vacances ou des artistes ou encore un cocktail de tout ça, mais ça bouge dans les rues ! C’est même plein à craquer ! C’est un mélange de quartiers historiques et touristiques de Panam (Montmartre, saint Michel, Opéra…) avec des rues à

la Bordelaise

(en plus propre !), des espaces verts au style anglo-franco-saxon, un mélange hétéroclite et cosmopolite digne de grandes capitales. Je passe mes journée à me balader dans tout ça, à déguster une glace, à lire le livre échangé dans une librairie internationale : « Les fourmis » de Bernard Weber bien sûr (depuis le temps que je voulais le lire, quoi de mieux que d’en profiter au cœur de la foule !).

Après avoir flâné dans le Cerro San Sebastian avec mon gros sac à dos (car l’hôtel ferme ses portes le 31 décembre 2005 !) pour le dernier jour de l’année 2005, je prends le métro en direction du terminal de bus afin de rejoindre l’aéroport…

Il est 19h55 au Chili, soit 23h55 en France…Et j’avais prévu de téléphoner à mes anciens colocataires des Suméraîches où je savais la présence de nombreux amis réunis pour le passage à l’année 2006 ! Je repère un centre d’appel au sein même du terminal. Mais voilà que le gérant ferme les portes à 19h58, sous mon nez…Je ne peux pas lui en vouloir, il faut bien qu’il se prépare lui aussi à cette fête…mais du coup je suis obligé de sortir du terminal et d’en rechercher un autre. J’en trouve un quelques minutes plus loin dans une petite épicerie avec un poste unique. Je compose le numéro et après un brouhaha festif, je distingue la voix de mon cher Majax… On est tous heureux de se parler un peu, bien que la communication soit très lointaine (voir pourrie), mais le principal est qu’on sache qu’on pense tous les uns aux autres. Et les français se servent généralement de ce jour particulier pour partager leur amour de la vie, alors qu’on pourrait le faire toute l’année ! (je deviens un peu sentimental quand même !). Je raccroche et regarde l’heure. Nous ne sommes que cinq dans ce bus et durant la demi heure de trajet, en regardant l’un des plus beaux coucher de soleil urbain depuis mon départ (et je sais à quel point j’ai eu la chance d’en voir des beaux !), je me remémore tous les bons moments de ces trois mois d’Amérique Latine.

Après 45 minutes au guichet de Lan Chile qui apparemment, a un problème avec mon visa électronique  « ETA » pour l’Australie, il arrive à joindre un responsable qui confirme que je suis bien en règle ! En salle d’embarquement, il est 22h05 et je sais que mon amie a fini sa grosse journée depuis 35 minutes et qu’elle boit un coup avec ses collègues. J’avais gardé de l’argent pour lui téléphoner, mais…ces putains de téléphones n’acceptent aucun appel vers

la France

et m’affichent « servicios prohibidos ». J’en fais 6, regarde encore les procédures d’appels de l’étrangers vers

la France

, demande au centre d’accueil de Lan Chile qui n’y connaît rien, à d’autres français qui ne savent pas non plus pourquoi ça ne passe pas…Je suis un poil énervé ! Pour finir, je veux acheter deux trois aliments pour écouler ce putain de fric et voilà que je me présente devant le snack-bar qui vient de fermer et est en pleine comptabilité… BONNE ANNEE ! Bien sûr même pas moyen de trouver une personne dans le besoin au sein de la salle d’embarquement. Je remballe les pesos et monte dans le Boeing. Il est 23h35 et après un décollage facile, on nous sert le premier repas. Bien sûr je n’ouvre pas ma bouteille de rouge achetée dans l’après midi mais consomme quelques verres du leur ! Il n’y a pas de repas spécial en ce dernier jour 2005 mais la qualité est excellente. Mes voisines sont brésiliennes mais peu bavardes… Il y a bien sûr toutes les tranches d’âges de représentées mais aucun leader pour faire la fête. Et même les brésiliens qui ont applaudis à 23h car il était minuit chez eux se cloîtrent devant leur écran personnel avec casque personnel. Pour clôturer le tout, les stewards éteignent les lumières…pour boire entre eux. Sacré fête ! A minuit, quand même, le pilote souhaite une bonne année 2006 puis se recouche ! Moi je n’ai pas sommeil et après avoir bu deux trois autres verres de vin rouge, je regarde un film : Oliver Twist ; il ne pouvait pas mieux tombé lui ! Puis j’enchaîne sur deux autres films, n’arrêtant pas d’aller boire…de l’eau et du coca car avec l’altitude et l’alcool, je commence déjà à me déshydrater !

Nous atterrissons à Auckland en pleine nuit. Avec le décalage horaire, il est autour de 04h du matin en ce 02 janvier 2006 et après mettre dégourdi les jambes au sein du terminal, je repars pour Sydney où j’arrive à 07h environ heure locale et sous une pluie fine.

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10 janvier 2008

AUSTRALIE Le 02/01/2006 Musiques appréciées

AUSTRALIE

Le 02/01/2006

Musiques appréciées durant ce séjour :

“No fixed address”

    “Fight for your right”

    “Gum leaf band arborigans”

                   

Après une attente normale et un passage sympathique à la douane qui m’apprend après avoir remarqué ma formation de pompiers, que grâce à cette petite pluie, un gros feu de bush au environ de Sydney a pu être circonscrit. Et avec le sourire, cette douanière m’annonce un joli Welcome to Sydney ! C’est bien la première fois que je vois une douanière d’aéroport sourire…

Le bus navette Shuttle me dépose à Central Station. Après avoir réfléchi (durant quarante cinq minutes environ !) et étant donné que le bus que je voulais prendre pour Nimbie est complet ces prochaines quarante huit heures, je me « barre » de la gare routière en traversant le centre ville, appelé « City » uniquement par Georges St (car je veux effectuer le reste de la visite avec mon amie). J’arrive sur Circular Quay avec vues sur Harbour Bridge et le célèbre Opéra… Malgré la pluie fine, j’en prends évidemment plein les yeux !

Je prends un ferry, traverse la baie durant trente minutes pour débarquer sur… Manly Beach, célèbre pour le surf !

J’y passe cinq jours pour m’y reposer (certains diront que je me repose pas mal en ce moment …Mais disons qu’il s’agit de mes vacances !). J’essaie un peu le surf avec pas mal de difficultés mais déjà des sensations. Je préfère le body surf ; d’ailleurs quelques habitants le pratiquent avec une « planchinette » (je ne me souviens plus du nom !) s’accrochant à une seule main.

En ce 7 janvier 2006, je pars retrouver mon amie à l’aéroport. Ca commence fort : le premier ferry pour city est annulé, le deuxième est remplacé par un bus !

Je traverse donc Harbour Bridge en bus et décide de prendre le train (plus cher mais bien plus rapide pour l’aéroport). J’arrive avec un peu d’avance mais malheureusement l’avion n’a pas rattrapé son retard pris à Paris. « Patience, patience… ». Je regarde un match de cricket sur un écran géant. L’avion est annoncé « arrivé »…Patience, il y a encore la douane.

Je ne souhaite à personne d’attendre quelqu’un que l’on aime à l’aéroport, regarder dans tous les sens lorsqu’il y a plusieurs couloirs d’arrivée, ne pas vouloir la louper dans cette foule… Bref cela faisait un bail que je n’avais pas angoissé comme un gosse ! Elle arrive… Elle ne m’a pas encore vu… Je contourne la foule pour me mettre dans son axe de vision… Le sourire… Ca y est je l’ai retrouvée. Sensation étrange que de se retrouver ici à Sydney après trois mois de séparation. Quelques minutes de câlins en disent plus long que toutes les phrases (pourtant préparées !!!)

Nous récupérons

la Toyota

de location. Je retrouve le volant de droite (deuxième expérience après l’Ecosse avec les pères Majax et Seb et la sportive Vaxwall opel). Direction la côte sud de l’Etat de

la Nouvelle Galles

du Sud.

Durant cinq jours, nous avons longés cette côte pittoresque avec ses criques sauvages, ses plages paradisiaques, immenses et semi désertique (nous étions parfois les seuls à en profiter !). Les nuages de temps en temps et la pluie fine parfois nous ont permis de profiter au mieux de ces espaces, évitant les grosses chaleurs, Nous avons traversé cinq parc nationaux, fait de nombreuses balades, marché auprès de quelques phares. Nous avons eu la chance d’être invité à donner à manger et à caresser des perroquets et des kangourous. Nous avons goûté l’eau de l’océan pacifique, bronzés sur du sable fin et parfois blanc, assisté à de magnifique levers de soleil, dormi sur des bas côté de route ou des aires de repos, rencontré quantité d’oiseaux dont des corbeaux avec un accent australien (on dirait des gosses qui chialent, alors on n’arrête pas de tourner la tête un peu partout !) Le tout, main dans la main…

Puis nous avons remonté l’Etat en traversant le petit Etat des Territoires de

la Capitale

(qui se trouve au milieu de

la Nouvelle Galle

du Sud !) durant deux jours, nous avons visités la petite mais sympathique Camberra, deux musées originaux (et gratuits) fait de superbes balades et consulté nos mails sur l’accès libre d’Internet à la librairie nationale. Puis nous avons rejoint les Blues Montains : bleues à cause de la couleur atmosphérique due à l’évaporation des feuilles d’Eucalyptus. Après avoir contourné l’entrée payante par une route plus au Nord, nous sommes arrivés dans le brouillard. La vue s’est dégagée juste ce qu’il faut pour observer les populaires
« 3 sisters » tout en gardant une grosse partie de la vallée dans la brume, donnant ce côté mystique que j’apprécie tant. Le splendide parc national, mélange une faune et surtout une flore fantastique. En haut des plateaux, végétations d’eucalyptus et végétaux secs avec bruyère, terre rouge, en bas la forêt puis la campagne. Le plus sensationnel ce sont tous les canyons protégés des falaises avec un écosystème unique créant de véritables forêts tropicales humides avec cours d’eau et cascades, fougères géantes, oiseaux exotiques… Que du bonheur de marcher dans ce paradis. Nous avons même eu un peu de pluie rafraîchissante !

Après cette visite, nous avons rejoins

la Côte Centrale

de l’Etat en traversant un superbe parc national durant environ deux cents kilomètres… Que du plaisir de retrouver l’océan, ses plages immenses, l’embrun rafraîchissant, le sable fin et les vagues. Sans oublier bien sûr que « le tout mélangé » donnent des panoramas de GEO ou encore National Géographique…

Les crèmes solaires atténuent les brûlures, les baignades rafraîchissantes, les balades et parfois un peu d’intellectuel, ponctuent nos journées paradisiaques.

Nous finissons notre périple ensembles par la découverte de la grande Sydney et de ses ouvrages mondialement connus (Harbour Bridge, Opéra House, Circular Quay, Manly Beach, Chinatown…). Durant trois nuits, nous avons dormi dans la voiture mais nous profitons pleinement de vues superbes sur la plage de Bondi Beach avec levers et couchers de soleil grandioses. Nous avons profités des dernières baignades, balades… ensembles à Bondi. Apprécié un super Skate Park à faire pâlir d’envie les connaisseurs ! (Petites pensées pour les « skateurs » amateurs et amis français) et eu droit à une démonstration dans la rue de l’art martial musical d’origine brésilienne, la « Capouéra ».

Bien sûr le confort laissait à désirer, je le reconnais ; Mais voici déjà la séparation qui approche. Dernier jour. Après avoir rendu la voiture, nous attendons durant environ sept heures à l’aéroport. Merde son vol n’est pas retardé ! Le blues vient d’atterrir et m’empêche d’attendre l’envol de mon amie…

Je passe la journée à découvrir le quartier de Darling Harbourg, sa baie animée et le musée gratuit, complexe, mais avec une superbe exposition (du jour !) sur les Vikings (mode de vie, bateaux conquête, musique…), à flâner dans une partie du centre où quatre centres commerciaux se rejoignent par des galeries marchandes…Très très animés, je retrouve le sourire avec l’Australian Day, ce jour cher aux « aussies » qui y trouve l’occasion de fêter identités et idéaux patriotiques ! Sydney se transforme en un grand festival où se mélangent concert de rock, de country principalement, théâtre de rues, spectacles pour les enfants, stand de buffles et barbecues sur Hide Park, exposition de voitures de collection, démonstration aérienne de voltige, de parachute, parade nautique… toute la journée. Les drapeaux nationaux sont gratuits et ne manquent pas ! J’ai eu l’occasion d’assister à un show sur le fameux Dijéridou avec explications historiques, pratiques traditionnelles (bruits d’animaux, oiseaux, bingo = chien « d’outback », aigles). Le tout raconté sous forme de débats avec questions du public, contes musicaux…vraiment fantastique ! Tout en étant à Sydney on se laisse emmener vers l’outback…

Je finis cette belle journée par un spectacle son et lumière plus chants (Queen baton relay qui honore la personne de l’année) et un « happy end » avec feux d’artifices sur Darling Harbourg, et sa baie au milieu de 150000 personnes (chiffres de 2005) ayant la bouche ouverte et les larmes aux yeux ; sauf les patriotes purs et durs bien sûr !

J’ai pu commencer une belle journée à me promener dans les parcs et enfin trouver un cybercafé « potable » pour transférer des photos ! Mais pris par le temps, j’ai du m’interrompre afin de regagner mon auberge, récupérer mes affaires et prendre mon avion pour…

la Tasmanie

…Pays du diable paraît-il ? (« Devil land »)

9 janvier 2008

TASMANIE Le 28/01/2006 Je passe deux jours à

TASMANIE

Le 28/01/2006

                                       

Je passe deux jours à découvrir Hobart, son marché animé du samedi, ses magnifiques jardins dont le « Botanic », je reprends des forces au Mc Do ! Je profite de la pluie pour aller au ciné et après avoir longuement réfléchi, je loue un vélo pour une semaine. Le loueur Bill m’accueille avec son enthousiasme légendaire, et il est désolé pour moi avec le temps qui s’annonce pluvieux. Mais je confirme, je pars…

Jour 1

Direction la côté Est. Après avoir chargé mes quatre sacoches latérales, pris mon petit sac à dos, fais les courses au fameux Woolworth (pour les connaisseurs, marque Homeland meilleurs rapport qualité prix ; surtout les « cookies « !), utilisé mes trente minutes d’Internet gratuit au Service Tasmania, je traverse le Tasmania Bridge à 12h sous une pluie fine.

Après avoir emprunté une partie un peu chaude de voie rapide, j’ai trouvé mon chemin. Je mange un morceau tout en admirant la jolie vue sur une baie. J’arrive à Sorel où je roule dans la campagne sur l’A3…

J’ai un « putain » de mal au dos ! Les jambes sans jus… le moral assez bas : je suis encore chargé comme une mule ! (« Quel co… diront certains!). J’enlève le sac de mon dos et le rajoute sur mon duvet et ma tente. Je mouline pendant des kilomètres, monte les pentes même basiques à pied pour me poser près d’un pont, épuisé vers 18 h à Buckland. Après avoir monté ma tente, mangé des pâtes (cuites bien sûr avec mon réchaud !), Je m’endors malgré le bruit de la circulation sur le pont…

Jour 2

Plein d’enthousiasme, je plie bagage après un solide breakfast (céréales, bananes, toast, confiture et café chaud) Après quelques montées qui me posent un peu moins de soucis que la veille et après une pause à Oxford avec une vue superbe sur Maria Island N.P. ; je refais une pause et prends des infos au centre d’information Triabuna (où j’achète mon Pass de N.P 24h = 10 AUD où l’on gratte hh/jj/mois comme les tickets gagnants chez nous dans les presses !). Je traverse une superbe campagne et malgré quelques nuées de temps en temps, le panorama est préservé et les grosses chaleurs aussi.

Commençant à être bien fatigué, je m’arrête pour le lunch près de la ville Swanport où après de bons sandwichs, je m’offre une sieste de quinze minutes… Il est temps de repartir avant de sombrer dans un sommeil profond ! Je lutte tant bien que mal grâce aux superbes panoramas sur la route de Swansea où je « choppe » le numéro « gagnant » de téléphone d’une personne pouvant me faire traverser la rivière jusqu’à Coles Bay. Je prends mon courage à deux mains, me remémore l’accent « so british » que je n’ai jamais eu et appelle… La dame très gentille m’explique différentes choses concernant la route à suivre mais bien qu’ayant entendu le nom de la route, je tombe sur la plage…

Le contexte : RDV dans une heure et trente minutes soit 18h sur la plage.

Pas de problème, je roule en direction du point de RDV, je suis sur les rotules…J’arrive à un ponton au bout d’une route ; deux trois voitures viennent attendre le coucher de soleil…j’ai un doute, je regarde ma carte, demande à un cow-boy…ouais, je me suis « gouré »… Allons y demi tour, je choisis tant bien que mal la route qui me semble la bonne, suis pas loin d’être au bout de chez bout avec un « fucking front wind » je n’avance plus. Je me tords dans tous les sens, allant même jusqu’à m’insulter pour trouver les dernières forces. Le chemin défile, un panneau «  9 miles » chiottes s’est 12 km ! Les plus difficiles de ma vie !

18h18, je m’écroule sur la plage. Une femme me fait des signes avec un foulard…je ne comprends rien. Je tâche de boire un peu d’eau et de manger des biscuits avant de faire un malaise…

Un cow-boy en face met sa barque à l’eau. Yes ! L’effort a payé, ils m’ont attendu. Je lui explique que je me suis trompé de route et que je suis exténué ; il m’apprend que je ne suis pas le premier à me perdre et que certains n’arrivent jamais !

Pour 15 AUD j’ai gagné une journée de vélo. La femme me dirige à un kilomètre de là à l’orée d’une forêt pour poser ma tente. Je mange, avale une aspirine et m’écroule sur le sol dur (car je n’ai pas de matelas) après cette journée de fous.

JOUR 3

Etant à l’entrée du Freycinet N.P, je m’offre 3 bonnes heures de randonnée sous un temps gris et une pluie fine interminable… Pas le top pour les photos mais le parc est magnifique, les plages superbes sont préservées et les petits kangourous présents ! Ca fait du bien de marcher. Après trois, quatre arrêts sur le chemin du retour en vélo pour admirer la baie (toujours sous la flotte !) je choisis de retourner dans la forêt pour me reposer, me sécher tant bien que mal et écrire…

JOUR 4

La matinée commence fort en longeant un magnifique lagon (qui n’en est pas réellement un !) sur lequel je peux observer une quantité innombrable d’oiseaux dont des cygnes noirs; endroit rêvé pour les ornithologues. Il y a même des perroquets noirs. Après une petite marche pour atteindre un « lookout » à Bicheno et un déjeuner avec vue sur l’océan, je repars en longeant, durant une grosse partie de l’après midi,

la Mer

de Tasmanie et en plus sous le soleil ! Je passe la nuit dans une forêt qui longe la route et je m’endors en écoutant la faune locale…

JOUR 5

Grosse journée en perspective puisque j’ai de l’avance sur mon planning (qui ne va pas plus loin que d’un jour à l’autre !) Départ à 08h15. J’ai toujours une vue sur l’océan. Je m’approvisionne dans la localité de Saint Helens, puis direction « Bay Of Fire ». Après quelques kilomètres et deux à trois montées (pour faire « chi… » les courageux cyclistes) je choisis une plage au hasard entre Biualong Bay et The Gardens. La voilà la superbe plage décrite comme la seconde plus belle plage au monde dans un guide touristique …  (personne n’a su me dire quelle est la première !) Mais il est vrai qu’elle n’est pas toute mal : l’eau est transparente, la plage est composée de sable blanc mais non fin (ce qui évite vous diront les connaisseurs qu’il se colle sur les pieds !) et elle est semi-désertique.

Je déballe ma tente, la fait sécher (suite à la pluie de la nuit dernière), met mon short de bain et bien sûr…pique une tête. Je passe trois merveilleuses heures sur cette plage paradisiaque entre bouffe, sieste, baignade, lecture… Mais le soleil commence à taper fort et un groupe de touristes vient perturber mon paradis. Je décide donc de reprendre la route après être repassé par Saint Helens pour remplir mes gourdes. Puis j’attaque

la North East

Touring Route…Je devrai plutôt dire que je l’ai subie. Montée, descente, montée, descente…TROUVEZ MOI L’ARCHITECTE !

Après deux heures d’effort, je m’arrête dans une station d’essence (pas pour le vélo !) où j’achète une bouteille de

1.5 litre

de Pepsi (il n’y a pas de Coca !).

Le sympathique gérant me fait l’appréciable remarque que je viens de choisir la version sans sucre ! Je corrige de suite. (C’est la folie du Pepsi et du Coca sans sucre version ZERO ; autant j’ai apprécié durant l’Australian Day les boissons gratuites durant toute la journée à Sydney, autant là sans sucre, je suis foutu !) Toujours souriant, le gérant se renseigne sur mon parcours. Il m’encourage et me décrit la route… Le pire est juste devant moi ; une montée de sept kilomètres…

Je reprends la route ne sachant pas si je m’arrête avant ou après ce « mur ».

J’attaque la montée en cette fin de journée… « Inconscient bonhomme », mais je sais que si je l’attaque demain matin, ma journée sera un vrai calvaire. Alors au bout de deux trois bornes, je fais un constat : «  je suis qu’une… » ! Je choisis dès lors d’opter pour une stratégie de dernier recours. Je grimpe un peu en marchant, puis un peu en « danseuse », puis je mouline, puis je monte en marchant etc. Entre ces cycles je fais des pauses. Je n’ai vraiment plus de jus. J’ai déjà fini ma bouteille de Pepsi et toujours pas de jus ! Je continue la montée en rajoutant des pauses et des pauses. Les encouragements et les salutations des conducteurs m’aident au moins moralement. Je traverse une forêt humide puis une campagne. A 18h45, je m’arrête… Je pense me situer à environ

500 mètres

du sommet et je me pose sur le bord de la route, observe la vallée et l’océan qui semble si loin maintenant. Je mange, je regarde le coucher de soleil et … découvre une sorte de bergerie- étable abandonnée et après un rapide coup d’œil, je décide d’y passer la nuit. J’y monte la tente, « nickel ». Un pur coin déjà usité par des gens de passages, vu les cadavres de bières dans un coin. Je dors avec un reste de paille et à l’abri du vent…

JOUR 6

Après un petit déjeuner toujours aussi costaud, je finis la montée de la veille. En fait, il ne restait encore pas loin de 2 kilomètres ! Et là bien sûre une longue sensation de bien être durant de longues minutes, traversant la forêt humide, coupant les virages, dans cette descente bien méritée. Puis après un peu de montée, une descente encore plus longue, presque sans fin (bien que moins pentue !). La journée s’annonce bien. Mais je remets bien vite « les pieds sur Terre » et retrouve les routes vallonnées…Heureusement cette belle campagne est ensoleillée et les salutations des conducteurs, bien agréables. Etant largement dans mes temps imposés, je m’arrête en installant mon campement dans un bout de forêt, sur un tapis de mousse… J’ai comme l’impression que quelqu’un veille sur moi et me trouve des coins vraiment sympas pour la nuit…

JOUR 7

Cela fait déjà une semaine que j’ai quitté Hobart et à part quelques courbatures, un début de tendinite au pouce droit (à force de toujours changer de vitesse dans les vallons) et mon majeur qui est toujours aussi tordu mais me posant moins de soucis, je finis la traversée de cette route gondolée et descends tranquillement vers Lauceston. Après avoir croisé un couple de cyclistes qui partait vers l’est et donc qui n’était qu’au début de ses souffrances, je retrouve le plat et adopte une allure balade bien méritée là encore. Chaque partie plate est un moment de bonheur car lorsqu’on a une descente, il faut s’attendre à remonter un moment ou un autre. Un complément de courses au supermarché de la ville où je craque pour une belle tablette en chocolat fabriquée sur l’île « Cardbury » et pique nique puis sieste après mes trois heures et demi de vélo du matin. En fin d’après midi, je m’installe  pour deux nuits au Lauceston Backpackers (espaces communs vastes, silencieux et propres et bien qu’il ne reste plus qu’une place dans un dortoir à trois, je ne paie que 20 AUD (il faut mettre le prix en rapport avec les prix pratiqués dans les autres villes).

Après une vraie douche ! L’eau chaude est un luxe, une lessive et quelques mots échangés avec d’autres compagnons, je pars me dégourdir les jambes aux Cataract Gorges…

Magnifique site bien aménagé avec des chemins de balade sur chaque rive, une piscine gratuite avec un bel espace ou famille et étudiants passent un dimanche sportif. S’y balader à la tombée de la nuit alors qu’une partie du site est éclairé est un repère pour les amoureux… Seul bémol, n’ayant pas vérifié mes batteries, je n’ai pas pu faire toutes les photos souhaitées. Dommage pour les autres, moi ça reste gravé !

Un film culte australien visionné le soir et à faire découvrir aux français : Chopper (job= « psychobarge » lui aussi !)

JOUR 8

« Break day » à Lauceston. Après une grasse matinée, je vais visiter le centre ville  en arpentant les librairies, les « shops » et les nombreux magasins de campeurs/ trekkeurs… Je m’offre un « slouvaki », genre de viande de brebis dans une galette (spécialité grecque, qu’on trouve beaucoup en Australie) et après avoir utilisé mes trente minutes gratuites d’Internet au Service Tasmania, je m’offre une sieste au King Parc. Une petite averse me fait rentrer à l’auberge et me pose devant le film « MI 2 ». Je discute avec mon camarade de chambre et « professeur » de vélo (ce monsieur a fait le tour de

la Tasmanie

en un mois à vélo !). Il travaille et fait les trajets en vélo là où j’en ai le plus « chi… » et s’est fait l’hiver dernier cinq mois de vélo en Europe (nord de

la France

, Belgique, Danemark, Pays Bas et Angleterre). Bref, il m’encourage à continuer mon périple !

Puis je décide de retourner au Cataract pour prendre d’autres photos de nuit en mangeant des muffins aux pépites de chocolat. Pas déçu d’y être retourné, bien que les photos rendent très mal, cette balade est vraiment sympa et en plus il y a plein de kangourous ! Je rentre à l’auberge et après une rapide prise de connaissance avec deux françaises qui commencent un mois de tours organisés le lendemain, je file me coucher après avoir visionné le dessin animé « Shrek »!!!

JOUR 9

Je me lève tranquillement et profite une dernière fois du modernisme. Puis je fixe ma selle, fait deux, trois courses et direction …le Sud. Je n’aurais peut être pas du me coucher à minuit la veille… Comme dirait un ancien collègue de Savoie : « j’ai point de jambes ce jour » (avec l’accent !).Mais petit à petit, j’avance et sors de l’agglomération. Une pause dans le petit village de Cressy pour pique niquer puis j’arrive devant «  The Wall » ; une barre rocheuse que j’ai choisi de traverser pour descendre vers le Sud et « couper

la Tasmanie

en deux ». La motivation est dure et  toujours pas de jambes. Les virages innombrables et le bruit des camions forestiers qui me doublent et que j’écoute durant cinq bonnes minutes environ, jouent sur le mental…Après de nombreuses pauses de quelques minutes  et une pause restauration de un quart d’heure, j’arrive à la fin de cette montée dans le vent frais avec une vue grandiose sur la vallée traversée durant la journée. J’ai mis deux heures et vingt minutes pour grimper « The Wall » !!! (« Trop chargé petit »). Pas de descente derrière mais plutôt un plateau parsemé d’une forêt sur un sol rocailleux avec des vues entrecoupées sur le Grand Lac : cette région se nomme d’ailleurs «  Great lakes Conservation Area. » Je pose ma tente sur le sol d’un chemin forestier à Camps Bay et après un coucher de soleil sur le lac principal en bas du bois, je m’endors bien fatigué de cette journée de reprise en écoutant toujours cette fantastique faune (oiseaux et kangourous).

JOUR 10

Après une magnifique traversée du plateau de cette région des Grands Lacs (où d’ailleurs on voit peu les lacs à cause d’une forêt sèche bien étendue et bien sympathique), je passe la journée à descendre et …descendre. Et après une rapide réflexion, durant ma sieste digestive à Bethavell, je stoppe ma descente à Bushy Park en prévision d’une balade dans un parc national le lendemain. Je me pose derrière une église Anglicane (fermée !) et près d’un champ où pour un peu, j’étais trempé par le système d’arrosage…

JOUR 11

Je me rends compte qu’en dépit des nombreuses descentes de la veille, j’ai un peu mal aux « quilles ». Il a plu toute la nuit et après le breakfast, il pleut toujours… Tant pis, je plie bagage sous la nuée et me lance en direction du Mont Field N.P. J’y arrive vers dix heures toujours sous la pluie et « papote »  trente minutes au moins  avec un cow-boy qui prend des news de mon « Bike trip » et se renseigne pour un de ses amis suisse désirant faire deux mois de vélo en Tasmanie (bon courage!), je lui demande en retour des informations sur les sentiers du parc. Puis je réfléchis… et me lance dans l’ascension de la route de seize kilomètres menant au Lac Dobson. Je souhaite effectuer une marche de cinq heures pour atteindre le Mont Field Est ; mais le début se situe à environ sept kilomètres du centre d’informations. Cette route ou plutôt ce chemin, n’est qu’une montée sans fin et à travers une forêt humide = ce qui amplifie la transpiration et la déshydratation, mais aide au moins sur le moral ! Après une heure et trente minutes de montée dont seize minutes à pied…j’y arrive enfin. Il « pluviote ». Je mange, pose mon vélo sur le bord du chemin et attaque le « walk » toujours trempé  de sueurs et d’humidité. Je suis seul à faire ce trek aujourd’hui et dommage pour les autres car la vue se dégage souvent pour voir le panorama (sauf le sommet !). La traversé des alpages me fait beaucoup penser aux alpes françaises (pierres, végétations rases balayées par les vents). Il ne manque que les marmottes, remplacées ici par des diables de Tasmanie (les seuls que j’ai pu observer étaient soit empaillés, soit décoraient les bitumes de

la North East

Touring Route !) Vu le temps qui commence à tourner au brouillard au sommet, j’accélère le rythme pour garder la bonne route. Après 2h 35 d’effort, heureux je retrouve mon « bike » au point de départ. J’ai le « big smile » car j’ai la grande forme et qu’il me reste sept kilomètres de descente dans la forêt humide !!! Trop humide d’ailleurs. Après un test amateur en descendant avec l’appareil photo accroché au guidon, l’objectif vient en moins de deux minutes de se camoufler avec la boue… Et s’il y avait que l’objectif ! Je ravale rapidement mon sourire  en évitant de bouffer trop de boue… et c’est parti pour sept kilomètres d’enfer (boue, frein défaillant, boue, virage juste…). J’arrive au centre d’infos. Les gens hallucinent et vu ma gueule ils n’osent même pas me poser des questions ! Je ressemble à un motard ayant fini un circuit de moto cross dans la boue. J’suis « marron » comme dirait certain « Bronzé ». Je passe une heure à laver mon Vélo, rincer mes valises, mon casque, casquette, chaussures, gueule…

Après avoir retrouvé un peu de sec, je décide de repartir pour faire la plus touristique mais immanquable marche de une heure et trente minutes, qui commence juste derrière le centre d’infos. Il est plus de dix sept heures, le centre est fermé et il n’y a presque plus personne. Nickel, je me balade tranquillement dans la forêt humide, entre kangourous, chutes d’eaux, Eucalyptus géants et palmeraie… (J’ai retrouvé le sourire). Je regagne mon vélo et puis je me pose près d’une rivière à deux kilomètres du parc pour y passer une nuit un peu humide mais bien mérité ! « It was a fucking day! ».

JOUR 12   

“Bonne fête Pepo”. Nous sommes le dix février et bien que je ne t’aie pas en ligne ce jour, je pense à toi Arnaud ! Je me lève et je me prépare sous la pluie pour changer ! Je comprends mieux maintenant pourquoi il y a tant de forêts humides… Je rejoins Hobart où après avoir utilisé ma demi heure gratuite de net je me trouve un superbe emplacement au dessus du Botanic Gardens avec une vue sur le Tasman Bridge.

Il fait de nouveau beau en cette fin de journée et j’en profite pour faire sécher  mes affaires pendant que je bouquine. J’enchaîne les siestes et les repas reconstituants…J’ai du puiser dans mes réserves la veille.

JOUR 13

Après une grasse matinée, je me réveille en douceur pour passer au local de location de vélo, à deux minutes de là ! Donc en attendant l’ouverture à dix heures, je continue de faire sécher mes affaires pendant que je m’affaire au breakfast. A 9h45, je retrouve Bill. Le joyeux loueur de bicyclette qui après m’avoir fait un prix sympa et commercial pour mon extra de location, me remet à neuf mon vélo et m’offre une bouteille d’eau fraîche. Bref avec Bill, pas de bile ! Après m’être déchargé de quelques affaires et avoir regardé quelques départs d’avirons ; car durant trois jours c’est kermesse et « Regatta » à Hobart ; Je rejoins le sympathique « Salamanca Market » : J’en profite pour goûter aux saucisses allemandes (désolé mais elles ont meilleur réputation que les locales, mais attention, leur recette est bien locale !) et j’enfile un « Jam donnut » en pensant à Homère et sa famille…Il est 10h45, j’écoute divers groupe de musique latino chilien, une petite fille handicapée à la voix de Barbara Strisant, un génie d’environ douze ans en solo à la batterie et je finis par l’orchestre en tenue d’Ecosse « the Derwend Scottish Band Of  Hobart ». Du pur traditionnel digne des highlands. Après ce bain de foule et après avoir réservé ma nuit la veille de prendre l’avion à la même auberge, tranquille et amicale, je reprends la route en direction de Brunny Island.

Pas aussi facile que je l’espérais ! Bien que la vue au Sud de Hobart vaille l’effort, je lutte pour arriver jusqu’à Kettering où je prends le ferry pour Brunny .Après seulement quinze minutes de traversée, je m’aperçois que l’île n’est pas très plate et le vent va lui, dans une autre direction que la mienne ! J’arrive après une halte (pour contempler de magnifiques panoramas), au campement gratuit sur l’isthme reliant le nord du sud de l’île. Après m’être installé et avoir mangé des pâtes (j’aime toujours ça !), je pars en direction du « lookout » sur l’isthme afin d’admirer le coucher de soleil sur les baies. Après cette jolie soirée, j’échange deux, trois mots avec quatre filles (deux canadiennes et deux allemandes ayant loué une voiture ensembles) et j’attends sur place. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une colonie de manchots pygmées s’est implantée là ! Et donc sur le conseil de mon ami Philippe, j’attends la nuit tombante afin d’admirer ces sympathiques créatures. Je n’en verrai que cinq où six mais ils ont une excellente place dans mes souvenirs ! Le sommeil est encore bien profond cette nuit là.

JOUR 14

Réveil sous le soleil, toujours un plaisir ! Je gagne Adventure Bay ou après deux, trois points de vue, j’admire les dauphins et me rappelle ceux vus avec mon amie sur la côte centrale. Puis je fais une marche de deux heures pour découvrir une vue magnifique de la pointe de la péninsule de Tasmanie à partir d’une falaise culminant à 200 mètres ! Magique. Surtout lorsqu’on rencontre son premier kangourou blanc (plus d’autres plus courant, enfin bondissant comme même !) ainsi qu’un superbe couple de perroquets noirs. En redescendant je retrouve les quatre filles du docteur…Non, de la veille plutôt, en compagnie de qui, j’admire à nouveau la bonne dizaine de dauphins. Puis après une sieste et un lunch, j’attaque le centre de l’île par la forêt. Je fais une marche (censée faire trente minutes aller et retour) de quarante cinq minutes pour trouver plutôt une jungle qu’une forêt tropicale balisée, je rebrousse chemin. Un peu dangereux comme circuit. Aucun panneau « stop » !

Ces deux « lookout » en haut de la route (plus un chemin forestier) méritent l’effort nécessaire pour y parvenir en vélo. Puis une sportive descente m’amène à Cloudy bay où après deux heures à me prélasser sur la plage à regarder les surfeurs, je pose ma tente. Il est temps. Sans jeu de mots. Je comprends mieux l’origine du nom du lieu. Je me choppe une averse de grêlons !

JOUR 15

Grâce aux vents constants, ma tente est quasiment sèche ce matin. Le ciel est redevenu bleu avec quelques nuages. (Quelle île n’en a pas !?!) Direction Cape Bruny et son joli phare blanc avec de superbes vues sur l’océan et la côte sud de

la Tasmanie

…Puis je rejoins le camping de Bretty beach et après une heure assis sur la plage, contemplant cette crique tout en déjeunant, je m’offre une sieste de quarante minutes environ dans ma tente car le soleil et le peu d’ombre sont devenus insupportables sur le sable. Puis j’attaque la balade prévue faisant le tour de la péninsule sur Saint Bruny N.P au nom français de Labillardière. Mis à part les immenses vues sur les côtes et l’océan, la flore ne vaut guère l’effort…Par contre la faune avec les nombreux perroquets noirs, la dizaine de serpent noirs rencontrés et un inconnu dont je cherche encore le nom (mais qui d’après les recherches s’apparenterait à un Ichidna qui adore les fourmis) apaisent les quatre heures de marche ! Bien entendu après une heure de repos sur la plage, je regagne ma tente et avale mes « peaneats » avant de m’effondrer de fatigue comme chaque soir depuis le début de cette aventure. Mes yeux se ferment alors que j’étudie le Vietnam…

JOUR 16

Je remballe mes affaires sous un nuage de « sandflies » (saloperie de moucherons moustiques !). Programme du jour : remonter l’île tranquillement, se baigner, se détendre : c’est

la Saint Valentin

quand même ! J’installe mon campement sur Great bay, paradis des oiseaux et un peu le mien aussi en ce jour particulier…

JOUR 17

Le retour sur Hobart se fait avec une facilité qui me déconcerte un peu… Qu’est-ce que j’ai foutu à l’aller ?!?

Après être arrivé deux heures plus tôt que prévu, je flâne dans le centre et me restaure autour d’un Mc Donald (uniquement pour l’énergie calorifique de ses menus Mc Oz !). Je finis l’après midi en écrivant des cartes postales au jardin botanique. Voilà le dernier jour de mon « Bike trip » in Tasmania arrosé d’une Cascade (bière brassée à Hobart). Je préfère

la ALE

plus relevée !

PAS DE CONCLUSION SUR CE TRIP CAR TOUT EST DIT AU DEBUT…

Après un retour sur Sydney et une journée à visiter King Cross, à me balader, à transférer les photos, j’arrive à me faire confirmer une place disponible pour le vol de Nouméa le lendemain matin. Je fais le point le soir et après une partie d’échec avec le Suisse Angie de l’auberge, qui me fait goûter les produits régionaux de Nimbie, je m’endors pour trois heures.

J’écris les dernières cartes postales en toute hâte à l’aéroport et une demi-heure avant le départ du vol, on me confirme la place disponible.

C’est alors la course et après être passé en flèche à la douane, j’arrive « pile poil » à la porte d’embarquement. Le vol a du retard, ouf !

Je suis bien heureux, depuis mon départ de Hobart, tous mes vœux se sont réalisés (mis à part un léger oubli du code de ma carte bancaire « gold »…). Quelqu’un veille toujours sur moi ! Après un superbe décollage, je longe la côte vers le nord jusqu’à la péninsule de Nelson Bay, visitée quelques semaines plus tôt… Souvenirs, souvenirs. La vue de mon hublot est dégagée et les plages du continent australien s’éloignent alors que je déguste un succulent petit déjeuner. (Palme d’or donc du breakfast aérien à Quantas !)

Voilà « Kangourouland » est terminé pour l’instant. De très bons moments malgré quand même un passage à vide entre NSW et TASSIE  (mais que dans ce sens !) Je sais déjà que je reviendrai visiter ce continent et retrouver d’autres voyageurs comme Pep et Majax…

Merci à la population australienne avec encore une palme d’or pour les Tasmaniens.

FINIS LES MUFFINS, BONJOUR LES PAPAYES …

8 janvier 2008

NOUVELLE CALEDONIE LE 18/02/2006 Livres lus

NOUVELLE CALEDONIE

LE 18/02/2006

Livres lus durant ce séjour : des Bandes dessinées locales

       « La Brousse en folie »

            

Revoici

la Grande Terre

et son lagon, le plus grand du monde (23500 km2). Temps magnifique, vues paradisiaques.

Ca y est, je touche le sol après presque six années d’absence. Un peu d’émotion…Un duty free, quelques renseignements touristiques, un bonjour au contrôle douanier phytosanitaire qui me défont et refont mon sac (très gentil !). Je parle français plus de quinze minutes d’affilée…sensation étrange d’entendre parler français dans les couloirs…

Alors que je me dirige vers l’arrêt de bus afin de regarder les horaires et profiter du climat et des cocotiers, une voiture s’arrête…Pris en stop sans en faire ! C’est un ingénieur australien travaillant pour Quantas avec lequel je discute durant les quarante bornes séparant l’aéroport international Tontouta du chef lieu de Nouméa. Je lui demande de me déposer à la baie des Citrons (souvenir de mon premier voyage). Après avoir profité du paysage quelques minutes et discuté avec Jean Jacques, l’aimable voyageur travaillant depuis deux mois dans un cybercafé. Je téléphone à Françoise et Daniel surpris de me savoir déjà sur Nouméa ! J’attends Daniel en sirotant un coca cola frais offert par Jean Jacques. CA COMMENCE FORT ET CA PROMET !

Je passe une grosse semaine à me reposer, installé comme un roi dans leur studio au fond du jardin entre papayer, bananier et citronnier… Je me lève tôt pour profiter un peu de la fraîcheur disponible. Et je commence la journée par l’un de mes moments favoris : le petit déjeuner sur le « deck » avec papaye, banane, un excellent café et un peu de lecture… (Inch’allah la betuya ou Hacunna matata !) Je me balade en centre ville, et me renseigne sur

la Nouvelle Calédonie

, me documente, gère mon visa pour le Vietnam avec l’agence tenue par la sœur de Daniel ainsi que la modification de mon tour du monde. Je retourne voir mon pote du cybercafé Jean Jacques. Je fais des balades en vélo, accompagne Daniel car étant arrêté pour des problèmes de santé, il ne peut plus travailler. Françoise fait de grosses journées de travail. Daniel m’apprend et aussi me réapprend plein de choses au niveau de la faune et flore, de la géographie, des histoires locales, des évènements et des recettes de cuisines…

Phiphi et Katia m’invitent à découvrir leur nouvelle maison où j’y déguste un succulent poulet au curry coco. Ayant eu un contretemps dû à une erreur de frappe lors d’un retrait bancaire, j’attends le lever de sécurité en choisissant d’aller marcher un peu.

Je pars donc trois jours découvrir le Parc Provincial de

La Rivière Bleue

où j’ai le plaisir de marcher sous la pluie. D’apercevoir le derrière d’un cochon sauvage, de surprendre un cagou (espèce d’oiseau marcheur emblème de

la Nouvelle Calédonie

qui « aboie » comme les chiens), espèce réduite à moins de 1000 individus avec un couple pour 10 à

30 ha

), la forêt humide m’enchante toujours autant et après une autre matinée à marcher sous la pluie et à discuter avec une ancienne bergère des alpes française (ayant vendu son troupeau), j’atteins le GR1.NC. Le beau temps est présent mais les jours de pluie passés m’oblige à traverser parfois jusqu’à la taille les cours d’eau (ruisseaux rivières, et même marais !) Du coup, la peau de mes pieds est tant ramollie que même après cinq mois plus ou moins de trekking, je « choppe » des ampoules ! (le paysage est surprenant, les forêts sèches et « cachées » sont un bonheur de fraîcheur. La terre est rocailleuse, rouge et incultivable. Je découvre les Chutes de

la Madeleine

et leur taille réelle (peu impressionnantes !). Une partie du GR1 passe par des crêtes donnant un panorama époustouflant sur la vallée traversée, la chaîne de montagne, le Sud de

la Grande Terre

et l’océan…

Après avoir dormi les deux nuits précédentes dans mon hamac protégé de ma moustiquaire, j’ai droit pour ma troisième nuit à un refuge de huit places pour moi tout seul avec une vue sympa sur une vallée. Je me baigne dans un cours d’eau avec une petite cascade, il y a des WC avec du papier toilette, des bougies… Je savoure ce moment comme il se doit ! Dernière journée de marche : après avoir rejoint

la Baie

de Prony, sa tranquillité… je me fais prendre en stop par deux caldoches sympathiques avant d’arriver en tout début d’après midi rue Taragna !

Le dimanche, sortie en bateau avec Françoise et Daniel, direction l’île aux canards ! Que de souvenirs familiaux. Pêche à la dérive, un communard pour moi, quatre rougets pour Daniel ! Trop de vent. On est obligé d’arrêter la pêche mais j’enchaîne sur du snorkeling (plongée masque tuba et palme) dans un aquarium naturel ! Je repense à papa échoué sur le corail !

Après un pique nique et une petite sieste, nous avons droit à un retour trempé pour une fin d’après midi détente. J’oubliais, la veille, bien que je sois arrivé en retard et que je devais préparer à manger, Françoise et Daniel me prépare un succulent porc au sucre (Maman, il faut couper les morceaux plus petits et mieux les caraméliser !).

Me voici qui traverse le centre ville et monte à bord du  bateau « Betico » direction Lifou, une des trois îles constituant l’archipel des îles Loyautés. Là encore : souvenir sur le bateau pris six années auparavant en famille pour se rendre sur l’île des Pins…

La mer est calme (c’est quand même mieux !) ; les films s’enchaînent entrecoupés de vues sur l’océan et de lecture et après avoir vu un bout de côte de Maré, j’accoste à Wé (chef lieu de Lifou), après six heures de voyage. C’est à bord d’une Saxo que je pars à la découverte de l’île. Bien que l’île soit d’une superficie plus importante que

la Martinique

, elle compte peu de plage…mais elles sont toutes paradisiaques et l’eau est d’une limpidité à voir un requin à cent mètres ! Mais c’est une tortue qui a été aperçue par des « apnéistes » à cinquante mètres du bord de la plage. Je suis arrivé trop tard ! L’île possède de nombreuses falaises coralliennes qui donnent un merveilleux cachet à ses côtes. C’est en visitant la grotte du Diable que je rencontre Adrien, artiste reconnu (revenant d’une exposition à l’hôtel de ville de Paris après sélection). Il me fait la visite de son domaine, me montre la fameuse cavité, m’explique faune et flore et après une tentative de chasse à la « biquette » infructueuse, me prépare un succulent plat de petites roussettes. Repartant de nuit avec son épouse à la chasse, je finis la soirée en compagnie de son père, ancien gendarme et quelques gorgées de vins… La merveilleuse visite de la vanillerie de Mucaweng m’est commentée par Jeannine qui avec son mari ont crée un véritable jardin botanique privé. Elle m’explique l’histoire et le travail de la vanille et me fait goûter un café vanille en m’expliquant un peu la vie sur l’île.

J’avais dit à Adrien que je le rejoindrai sûrement pour un « coup de pêche » mais le créneau horaire étant passé, je pense qu’il n’a pu avoir le bateau de son grand père…

Un retour houleux à bord du « cinéma flottant » le Betico, me permet de retrouver ma famille d’accueil.

Je leurs raconte mon séjour en finissant d’apprendre à préparer la pâte à Nems pour le roulage du lendemain…

Un week-end gastronomique, convivial, comme je les aime ! Après avoir reçu l’autorisation pour l’ascension dans le Nord, je passe une partie de l’après midi à approfondir ma connaissance de mon ami Jean Jacques (qui va reprendre les cours). Le lendemain, je loue une Twingo et pars à la découverte du Nord de

la Grande Terre.

Forcément, j’ai tellement de souvenirs de mon précédent séjour que mon premier arrêt est la belle plage de POE et ses eaux multicolores. Je m’y prélasse, songeur, avant de plonger…dans ma lecture à défaut de marée haute !

Je repars et traverse d’ouest en est, admirant le paysage, toujours plongé…dans un songe de plénitude !

J’admire de magnifiques cascades, pique nique au bord de l’océan, prends trois, quatre auto-stoppeurs Kanak, (portés sur la botanique !). Je me pose au coucher du soleil à Touho où après un peu de lecture et  pas mal de piqûres de moustiques, je m’endors bercé par le roulis mélodieux des vaguelettes de cette côte Est. Après un magnifique lever de soleil, un petit déjeuner solide, je reprends la route et arrive à Hienghène ; j’y découvre la « Poule » et le « Sphinx », îlots sculptés naturellement. Les roches  lindéraliques, sorte de falaises avec des grottes  le tout à l’intérieur des terres sont aussi magnifiques.

Je voulais m’annoncer à l’office du tourisme et à l’association Dayu Biik (terre tribal/ coutume) mais la première n’est toujours pas ouverte à 8h25 (alors qu’elle est censée ouvrir ce jour à 08h !) et la seconde est introuvable, je remonte la côte. Après de fabuleux paysages, des chemins en terre, la traversée à bord du dernier bac (à Ouénéne), j’arrive au début de la piste pour l’ascension du mont Panié. Le représentant à qui je dois donner mon autorisation d’effectuer l’ascension n’est pas là, c’est à un guide que je la confie et la coutume se résume à environ treize euros de « droit d’entrée ». Ce dernier, un monstre bâti et taillé pour le lieu m’indique un nouveau début de sentier reliant l’officiel plus haut, afin d’éviter les fameuses fourmis électriques présentes sur le premier tronçon !

Quatre heure et quinze minutes d’ascension dans une forêt humide et sous la flotte (pour changer des trekkings !) afin d’arriver une heure trente plus tôt que prévu à

1300 mètres

, altitude du refuge au cœur de ce massif forestier. Après un séchage succin, une restauration agréable, une petite sieste, voici une éclaircie qui me permet de découvrir un merveilleux panorama sur la côte Est ainsi que la barrière de corail… Il est dix sept heures et trente minute et étant à environ quarante-cinq minutes du sommet, je joue la sécurité afin d’éviter de me perdre au retour dans la nuit ! Il se remet à pleuvoir durant la nuit mais je suis déjà en  « osmose » avec la faune et la flore et les petits claquements humides sur la végétation m’évitent de compter les moutons !

Levé à 05h50. J’espérais une autre éclaircie…en vain. Je grimpe jusqu’au point culminant de

la Nouvelle Calédonie

, nommé par les locaux « le sacrifice » : il s’agit d’une plate forme où reposent cailloux, pierres magiques, offrandes locales pour ce site «  pas comme les autres » ! Et bien que je l’atteigne dans la brume, l’allégresse est à son comble…

Je redescends, récupérant mon sac laissé au refuge et n’ayant pu trouver la bifurcation de l’aller, j’accélère le rythme aux premières brûlures des fourmis électriques !!!

J’ai bien mérité une baignade en rivière afin de me laver, et d’apaiser les démangeaisons ! Puis je reprends, comblé mon road trip. Je passe le majestueux col d’Amango, emprunte une piste censée être en bon état… La piste se métamorphose au fil des km et c’est dans un passage de ruisseaux que je m’enlise dans la boue au milieu de nulle part et d’un nid de moustiques !!! « Bien joué champion », pas de pierre, ni de morceaux de bois… mais ma paire de claquettes fait heureusement l’affaire et cinq minutes plus tard je croise un quatre- quatre de broussard partis faire un coup de chasse, qui m’annonce que ce n’est même pas la peine d’aller plus loin ! La carte touristique n’est pas à jour ! Je fais demi-tour et m’embourbe à nouveau au même endroit ! Les cow-boys me donnent un petit coup de pouce ! Heureusement que c’est le week-end car il paraît qu’il n’y a personne en semaine ! J’effectue un détour par la route pour arriver à la pointe Nord de

la Grande Terre

, Poingamme et Boat Pass où les rafales de vents tièdes me permettent d’observer tranquillement le soleil couchant sur le toit de la voiture. Je passe une merveilleuse nuit dans la voiture, fenêtres ouvertes et grâce au vent : pas de chaleur et surtout pas de moustiques !

Le lever de soleil reste un moment inoubliable…

C’est au nord de Koumac que j’apprécie les palmes masques et tuba mis à ma disposition. J’observe autour des « patates », la faune et la flore sous marine à cinquante mètres du bord de la plage.

Bien que l’eau soit un peu trouble (une marée basse), le spectacle est surréaliste pour un « zoreil » ! Après avoir posté quelques cartes postales pour faire partager mes émotions, je visite les grottes de Koumac et regrette de ne pas les explorer au sein d’un club de spéléologies car elles atteignent trois kilomètres !

Je redescends la côte ouest et atteint le célèbre village au cœur végétal, internationalement connu suite à la photo de Yahn Artus Bertrand mise en première page du livre »

La Terre

vue du ciel » (GEO). Il s’agit bien sûr du «  cœur de Voh ». Malheureusement, le seul point de vue pédestre d’observation est beaucoup trop décalé par rapport au site. (Bref, je ne ferai pas mieux que Yann !)

C’est en trouvant l’excuse de la prise d’un énième auto-stoppeurs que je découvre l’une des plus belles routes de

la Grande Terre

: le tronçon allant de Komé à Tiwaka, localement appelée, La transversale. Je dépose le Kanak albinos à la tribu de Bobope où il me propose de rester, mais malheureusement m’étant mal compris avec la société de location, je dois rendre la voiture le lendemain matin sous peine de payer au prix fort un jour supplémentaire ! C’est comme ceci que je termine mon road trip, roulant en direction de Nouméa sous le soleil qui se glisse sous l’océan comme s’il se mettait sous sa couette, et les éclairs illuminant la chaîne montagneuse…

Après avoir récupéré mon visa pour le Vietnam ainsi que mes nouveaux billets d’avion, je profite des derniers jours pour me reposer, envoyer un colis afin de m’alléger pour la découverte de l’Asie. J’aide Phiphi à faire un peu de béton, profite de Daniel et Françoise, bref je prépare la suite de mon voyage.

Dernière soirée en Nouvelle Calédonie : après emmené Phiphi et Katia à l’aéroport pour leurs vacances sur

la Gold Coast

à Brisbane en Australie. Après l’installation de leur DVD graveur (entre 27000 et 34000 xpf), Françoise cuisine un superbe poisson, répondant au doux nom de Blackbass ! (sorte de brochet d’eau douce)

Assaisonné au curry (prononcé d’ailleurs « carry » façon caldoche) et au lait de coco… Un régal pour les papilles, sans oublier que la veille, le riz cantonnais était une confiserie.

Cette dernière soirée est parfaite : J’ai la chance de regarder deux reportages TV consécutifs ; le premier sur le Vietnam et le second sur le Laos… elle n’est pas belle la vie ! Pour couronner le tout, mon pote Jean Jacques vient me chercher avec un de ses amis pour discuter chez ce dernier autour de quelques crêpes…

Je dors 1h30 et après avoir rangé mon petit « chez moi » durant cinq semaines, mes amis m’accompagnent à l’aéroport, sous la flotte !

La pré-alerte cyclone a été levée la veille. « Wati » est passé à cinq à six cent kilomètres au sud de

la Grande Terre.

Dommage !

Je m’envole. Un dernier regard sur la baie de saint Vincent, avant de m’enfoncer dans les nuages… J’ai été accueilli comme un membre de leur famille. Je ne pourrais jamais assez les remercier…

Je ne pense  pas revenir de si tôt tant il y a de chose à voir sur cette TERRE …

7 janvier 2008

VIETNAM Le 27/03/2006 Livre lus durant ce séjour

VIETNAM

Le 27/03/2006

Livre lus durant ce séjour : « une putain de mort » de Michael HERR

                                                                

11h30. 33 degrés : La chaleur d’Asie me tombe dessus en sortant de l’aéroport. Après quarante-cinq minutes d’attente et bien que j’affiche mon plus beau sourire, le douanier appelle deux autres collègues pour m’interroger sur mon identité et voir si cela correspond, car ma barbe et mes cheveux contrastent trop avec la photo de mon passeport !!!

Après la chaleur, ce sont les conducteurs de moto taxi qui me tombent dessus ! Cela me rappelle la première fois où je suis arrivé à Lima au Pérou… Et vu le plaisir que j’ai eu à découvrir ce pays, je me dis que ça commence bien ici au Vietnam. Après une demi-heure de pause, je choisis un hôtel dans le centre avec mon guide Lonely Planet (un peu de pub !), je monte derrière un adolescent sur une moto taxi (sans casque bien sûr !) puis on se joint à la « fourmilière ». Ho Chi Minh Ville c’est huit millions d’habitants et trois millions de motos-taxi ! Mon chauffeur me dépose dans le District 1, quartier touristique des voyageurs à petit budget, mais idéalement placé pour découvrir la ville. L’hôtel que je voulais n’existe plus et un rabatteur me montre un « hôtel » familial dans une petite rue perpendiculaire pleine de charme et calme. Réticent au début lorsqu’il m’annonce le prix de cinq dollars, (bien qu’il soit vrai que le prix reste dérisoire et que seul un dortoir pourrait vraiment le concurrencer) c’est en visitant la chambre que je m’aperçois que malgré l’absence de fenêtre (si c’est pour avoir vu sur un mur et augmenter le bruit …je vais m’en passer), il y a deux lit, un bureau, WC, douche, évier et surtout deux ventilateurs. De plus la propreté m’impressionne et contraste avec la rue. J’accepte sans hésiter plus longtemps et après m’être installé, pris une bonne douche froide, je pars me dégourdir les jambes et m’imprégner de ce nouveau pays. Outre le non-port du casque dans la ville, une des caractéristiques de la moto vietnamienne, est qu’elle peut accueillir jusqu’à quatre ou cinq passagers s’il y a un bambin ! De nombreux usagers, surtout féminin et les passagers enfants portent un tissu sur le nez et la bouche en guise de protection contre la pollution urbaine. Les vietnamiens pratiquent le badminton aux heures les plus fraîches, dans les espaces verts et font souvent des matchs sans filet ! La mode est au jeu commercial : ils utilisent une espèce de jeu en plastique avec une plume aussi en plastique et en jonglant, se le renvoie comme s’il s’agissait d’un ballon ! Certains ont un sacré coup de  claquette et le jeu se transforme en ballet, rythmé par les claquements successifs du plastique contre le caoutchouc des sandales. Les magnifiques pagodes de plusieurs religions sont, avant tout autre chose, des musées de l’encens… Katia en serait ravi mais vu la quantité de fumées dégagées parfois, je me dis que ces lieux seraient aussi propices aux entraînements des sapeurs pompiers ! La nourriture est bien sûr succulente et vu les tarifs, en plus du Pho Bo en petit déjeuner, j’essaie pas mal de choses ; Ce qui m’arrive parfois : c’est de choisir un restaurant de rue où il n’y a pas de traduction anglaise… Je pointe alors le doigt au hasard sur la carte (en fonction quand même d’une certaine tranche de prix) et je comprends au regard interrogateur du serveur, qu’il me demande si je suis sûr de vouloir commander ça !?! Je confirme et découvre pour la première fois que les pattes de poules se mangent !!! Bien que surtout cartilagineux, avec une sauce relevée, cela passe sans soucis ! M’arrêtant dans un bar à bière pression animé, je déguste des Bia Hoi à 10 cents de Dollars US les 25 cl ! Heureusement que j’avais prévu des visites après car sinon je me serais mis une mine pour pas chère !

Dans l’ensemble les cyclopousses sont adorables et les motos-taxi hypocrites. Le centre de HCMV est touristique puisque de nombreuses choses y sont à découvrir, mais si on s’éloigne un peu, on se retrouve vite mêlé à la population.

Après peu de réflexion, je décide de prendre un tour de trois jours dans le Delta du Mékong. Trois jours pour 28 dollars afin de découvrir les marchés flottants, les canaux, les fabriques de galettes de riz, de bonbons à la noix de coco (excellents d’ailleurs), les fermes de poissons qui font office d’habitation sous forme de radeaux. Je m’attends à apercevoir de nombreuses rizières, je découvre qu’il s’agit de la région la plus peuplée du Vietnam et entre HCMV et les grandes villes du Delta, pas un seul terrain n’est inhabité le long des routes nationales. La population est très pauvre. Les femmes avec la tenue traditionnelle Ao Dao en vélo me font penser à « La bicyclette bleue » de Marguerite Duras, (nous ne passons d’ailleurs pas loin de son ancienne demeure.) Le sourire de cette population est gravé dans ma mémoire. Les quelques parcelles de rizières que j’aperçois ont chacune quelques tombes, souvent en leur centre : un contraste saisissant qui souligne que le culte des ancêtres reste fort. Dans ce Tour, je rencontre quelques français, un anglais sympathique qui voyage depuis quinze ans chaque année et un couple de futur retraité routard français, vraiment sympathique, travaillant dans le cadre d’une association de développement en Inde près de Calcutta et qui vendent des meubles indiens dans leur ville (près) de Toulouse. Bien que touriste et après en avoir discuté avec les différents « vrai » routards, cette solution reste encore le meilleur moyen de visiter cette région car vu les nombreux canaux à traverser, les quantités de négociations pour découvrir en bateau le coin ainsi que les tarifs peu avantageux pour une seule personne ( voir même à trois ou quatre !), le tout pour se retrouver de toutes façons au milieu des zones touristiques…Bref je n’hésite même pas à conseiller ce type de découverte, pour cette région du moins.

Voilà, après une deuxième journée à me balader dans HCMV, à avoir la famille et Montreuil en vidéo conférence, appris que Sly s’est niqué…une jambe et sapé le moral ; Après avoir essayé de le joindre, mais impossible avec l’orage qui a apparemment donné un mauvais coup aux lignes téléphoniques… Bref je prends le bus en direction de Dalat, une semaine après mon arrivée au Vietnam.

V’là ti pas que je rencontre qui en sortant de mon hôtel avec une chambre à 4 dollars (2 doubles lits, WC, douche, TV SAT)…un Easy Rider bien sûr ! Hao me présente ses prestations, ses livres d’or, ses photos, tout en m’offrant une Ca Phe Da (café- glaçons). Après vingt bonnes minutes d’hésitation (à cause du prix !) j’accepte les 220 dollars incluant son programme de visite de Dalat et ses alentours + le trajet jusqu’à Hoi Ann avec de nombreux arrêts de découverte. RDV prit le lendemain 8 h pour le départ.

Voilà, toujours dans mes envies de changer de moyens de transport, c’est derrière sa Honda Xin 100cc que nous nous installons moi et mon sac ! Après une visite de l’ancienne femme d’un dirigeant (ex président !)… enfin de la visite de sa maison ; Qui au-delà de ses charmes (la maison toujours !) est comparable au style Gaudi de Barcelone. Et bien que la population la prenne pour une « folle », je remonte sur la moto, non contrarié de cette visite originale. Les alentours de Dalat sont bien sûr montagneux et donc dégagent un cachet auquel je suis sensible ! Visite d’une fabrication familiale et dégustation d’alcool de riz. Le père de famille nous offre le thé… Que du bonheur de sentir l’air chaud sur les joues en roulant. Durant ces quatre jours, j’ai visité de nombreuses fabriques locales et artisanales ( tissus, tapioca, galettes de riz, plantations de café, thé, caoutchouc, cacahuètes, poivres, goûté le fruit du dragon, mangé des mangues, des ananas dans leurs champs, admiré les chutes d’eau toujours aussi magiques, découvert les paysages détruits par la guerre, les rizières de mes visions d’enfance, la jungle traversée par

la Ho Chi

Minh Trail, rencontré une petite dizaine de la cinquantaine de minorités vivant sur le territoire national, croisé des milliers de sourire et d’ « Hello » ( Et d’ailleurs bien que mon bouquin datant de l’année passée annonce que 63 % de la population à moins de 30 ans, je pense ne pas me tromper en le rehaussant de 5 points !) . J’ai rencontré bien sûr la pauvreté de ces minorités non reconnues par l’Etat, joué un peu au football avec un petit garçon souffrant, tout comme son jeune frère de la varicelle (ou autre) ; j’ai aussi profité de Hao pour me faire goûter des spécialités vietnamiennes et notamment le Barbi d’animaux de la jungle, le tout arrosé d’alcool de riz ! J’ai visité un orphelinat, un temple

Cao Dai

… BREF, de nombreuses découvertes et de petites rencontres qui même furtives vous marquent à vie. Et pour résumer ce que j’ai écrit sur le livre d’Or de Hao, « Bien que tout le monde ne puisse se permettre une dépense comme celle ci, si vous avez un choix à faire, c’est de rajouter un jour de plus à ce parcours et d’essayer tout simplement cette aventure ».

Hoi Ann, ville touristique, préservée de la guerre, n’a d’intérêt pour moi que pour m’offrir quelques vêtements sur mesures, déguster de bonnes recettes et profiter de la campagne environnante pour retrouver le calme… (Les vêtements sont mieux réussis que je pensais et donc je pense finalement les envoyer en France par colis à partir de Hanoi ; quelques photos en habit devant le miroir à me regarder…j’ai l’air malin, mais découvre un plaisir à être si bien vêtu !)

Me voici à Hué où après avoir rencontré des français (pour changer ! Père et fils, dont le premier passe sa retraite en Thaïlande et le second travaille (au 14ème étage de la tour Montparnasse !), je découvre (après l’avoir contournée) la célèbre citadelle du dernier Empereur vietnamien… Heureusement le peu de touriste et le temps maussade permettent de créer une ambiance magique lors de ma découverte des lieux. Malgré les nombreuses ruines, les quelques bâtiments restaurés sont vraiment magnifiques (encore que je n'y connaisse pas grand chose en architecture !) Le lendemain, après avoir réfléchi, regardé des photos, m’être informé en vain et donc mis une croix sur une visite de

la DMZ

, je loue une « bicyclette bleue », afin de découvrir la pagode de Thien mu d’où est originaire le moine s’est immolé pour dénoncer le parti communiste à HCMV. Puis je me promène à l’opposé de ce lieu, retraversant la ville, direction la mer où n’ayant pas spécialement envie de la voir, je fais demi-tour à environ

6 kilomètres

de cette dernière afin de revenir par un chemin de campagne longeant un canal avec des paysages bien plus intéressant et des rencontres d’enfants bien plus mémorables grâce à leur joie et leur sourire ! 2 étudiants font un bout de chemin en vélo avec moi et travaillent leur anglais… (Moi j’ai arrêté de le travailler depuis la fin de l’Australie !).

Retour en fin d’après midi sur Hué où après l’envoi d’une lettre importante pour une personne qui ne l’est pas moins, j’étudie ma prochaine destination dans un bar en dégustant la bière locale :

la Huda.

C’est donc après avoir passé la nuit dans le bus que je suis déposé avec une anglaise à

4 km

de l’arrêt souhaité ! Après une mauvaise discussion et le chauffeur reconnaissant sa faute (chose rare et très appréciable !), ce dernier donc, nous paye chacun une motobike afin de rejoindre le centre de Ninh Binh. Afin de réduire les coûts, nous prenons une chambre avec deux lits dans un hôtel où l’accueil est bien chaleureux et après le traditionnel Pho Bo, dans un restaurant de la rue, nous louons une motobike pour découvrir le « Halong baie des rizières » : Tom Coc. Au grée d’une balade de une heure et quarante cinq minutes en bateau avec la chance de croiser…très peu de touristes, ce qui permet de profiter de ce cadre exceptionnel au rythme des coups de pagaies des rameurs. (Une petite aide sur le retour pour me faire plaisir et parce que Julia avait un peu pitié de la femme âgée qui ramait…) Passant par la campagne, croisant un défilé religieux (bouddhiste ?!?) haut en sourires plus qu’en couleurs, nous rejoignons

Hoa Lu

, vestige du centre e la royauté antérieure où après l’ascension d’un rocher karstique, nous admirons avec un local, le panorama sur cette partie du Vietnam…

Je reprends le bus à 5h du matin pour la capitale où après avoir été livré en pâturage aux rabatteurs, j’accepte mon transport dans un hôtel près du centre pour 4 dollars la nuit et après et toujours des négociations !!!

Hanoi. Ouais !…La capitale m’a déçu…Pas de charme général, pas réellement plus silencieuse qu’à HCMV. La présence du Parti Communisme est par contre sans égal (de plus le Parti prépare un anniversaire ; alors forcément la publicité est de mise !). Mais pour ceux qui y passent, je conseille, les pâtisseries, les glaces, les vieilles rues sans les touristes, les bières Bia hoi, les marionnettes sur l’eau, essayez aussi les musés que je n’ai pas pu découvrir un lundi ! Et si vous avez la chance comme moi de tomber sur des soirées spéciales court métrages avec des débats- cocktail au centre de l’Alliance Française, vous finirez par vous dire que finalement ce n’est pas si mal de s’arrêter un peu dans cette ville. (Hanoi reste quand même incontournable dans le Nord du Vietnam pour le côté administratif !)

La baie d’Halong est devant moi…enfin derrière le « rideau » de touristes !!! Je monte sur le bateau ; il s’éloigne vers le large. Le calme arrive et j’apprécie enfin d’être là ! J’ai pris un Tour de 3 jours, 2nuits. Je suis ici non pas pour visiter les grottes, faire du kayak… mais surtout afin d’apprécier les deux nuits sur le bateau au milieu de ce décor mythique. J’ai choisi un petit groupe de 15 touristes maximum pour préserver calme, sérénité et finance. Nous sommes 12 le premier jour et 9 le second ! Bref le tour reste un peu cher (toujours comparé au reste du pays), une grotte vaut quand même le coup d’œil  sur les deux visitées. J’ai pu faire 1h30 de kayak et lors de cette balade, j’ai plus apprécié regarder les pêcheurs locaux, ne pas pagayer et me laisser bercer par la situation et prendre conscience du lieu où j’étais…Bref, là encore : à faire juste pour les nuits sur le bateau. Au troisième jour, après avoir rencontré diverses nationalités, je fais les connaissances de quatre français alors que l’une d’entre eux s’est démise l’épaule en passant d’un bateau à l’autre… L’aidant comme je peux, nous attendons le médecin…

Je les retrouve sur le chemin du retour à bord du bus nous ramenant à

la Capitale. Nous

sympathisons, trouvons chacun une chambre et dînons tous les cinq au restaurant. Il y a deux groupes de voyageurs : 2 Sandrine qui en sont à leur 2ème voyage en Asie et étudiantes à Montpellier (l’une de Tour et l’autre de Varennes dans le Val de Marne) ; Et puis il y a le jeune couple de mariés Guillaume et Stéphanie qui sont avant tout des artistes et font, tout comme moi un Tour du monde… Le plus étrange, c’est qu’ils vont passer après avoir fait l’Inde, le Népal… par des régions et pays que j’ai traversé durant les précédents mois
(Vietnam, Sydney, Nouvelle Calédonie, Amérique du Sud. Après avoir passé la journée du lundi ensemble, nous nous séparons le soir, eux descendent vers le sud du Vietnam et moi je monte à Sapa par le train de nuit dans la région la plus montagneuse du pays et au milieu de quelques minorités ethniques.

Après une nuit plutôt pas mal avec 10 h assis sur un siège en bois mais sans trop de monde dans le wagon, c’est bien sûr dans la brume que j’arrive (après un peu de bus) à Sapa en compagnie d’un vietnamien de Hanoi, étudiant de pharmacopée. Après m’avoir négocié la chambre d’un hôtel, il me propose de venir avec lui, l’après midi afin de m’expliquer son projet d’étudiant dans le village de Ta Phinh- minorité Dao- Son travail consiste à étudier les médecines botaniques traditionnelles pour d’une part continuer à en faire bénéficier les minorités (au détriment du désir gouvernemental) tout en leur enseignant d’autre part un peu d’écologie, valeur qui semble -t-il n’est pas ancestrale, alors que la population utilise une grosse quantité de différentes plantes. J’en profite aussi pour visiter le village, mais j’ai de la chance d’être avec lui car cela me permet de m’éloigner de « l’allée touristique » !

Le lendemain, après avoir évité le déluge de flotte, je pars vers 9h pour découvrir Cat Cat, un village Hmong/ Thai noir, mais je m’aperçois vite que malgré la gentillesse de ces minorités, le côté touristique (bien que vital actuellement pour eux) me gêne trop et je préfère donc m’écarter des sentiers pavés pour 2 heures de balades dans la forêt…

Il est 7h10 du matin et je viens de faire la connaissance de Jean-Michel en attendant notre bus local pour Lai Chau sur le trottoir…Après encore des négociations, vaines, c’est parti pour le trajet à travers la merveilleuse route allant du Col de Tram Ton en direction de l’historique Dien Bien Phu… Les montagnes avec les vents brumeux, le Fransipan, point culminant du Vietnam, à travers les villages de minorités, dommage que le conducteur soit un pilote car bien des photos auraient fait plaisir ! Après avoir changé de bus à Lai Chau, s’être fait confirmer qu’on s’était fait un peu avoir sur le prix du ticket de bus ! Nous continuons ce mémorable trajet pour déboucher dans la controversée vallée de Dien Bien Phu !

Comme dit mon bouquin, « le trajet pour parvenir dans cette ville mérite plus que la cité elle-même ». Le musé, bien que sommaire, nous présente grâce à un support pédagogique, un reportage retraçant la bataille de 1954 avec la progression vietnamienne représentée par des diodes de couleurs…rouge bien entendu ! Pas de hasard pour le Parti. Nous voulons nous renseigner afin de savoir s’il est possible de passer par le poste frontière mais nous nous sommes vite rendu compte que l’hôtel où on résidait était un repère de la police de l’immigration, même en civil… Quant à la gentille hôtesse d’accueil de la compagnie aérienne Vietnam Airlines, son coup de fil à un de ses amis policiers ne nous a pas beaucoup aidés…

Debout à 4h du matin afin de rejoindre

Mai Chau. Encore

des heures de bus sur une route plutôt pourrie mais avec un décor donnant forcément le sourire. Le charmant chauffeur nous laisse à 30 bornes après l’arrêt souhaité…, nous pensions n’être qu’à

3 km

seulement. Nous reprenons un bus en sens inverse qui lui nous dépose enfin dans la bonne vallée. Nous dormons dans une maison sur pilotis au sein d’un village de Thai blanc accueillis avec une gentillesse vraiment agréable par « Mama » qui nous concocte pour 2 USD un véritable festin. Après concertation, nous décidons avec Jean-Michel de rester une journée supplémentaire afin de profiter du calme et du panorama de la vallée, visiter une grotte rustique avec une étudiante Hélène (originaire d’Erythrée, vivant en Allemagne, étudiante en Nouvelle Zélande et en stage à Hanoi !)

Puis le lendemain, levé à 4 h pour se préparer à traverser la frontière. Après un solide petit déjeuner concocté par « Mama » qui nous offre même des bananes pour le voyage, nous montons chacun sur une motobike avec leur chauffeur respectif. La route est là encore superbe, du moins le panorama ! Nous traversons encore des villages pittoresques et après avoir été dépassé par la motobike de Jean-Michel, mon chauffeur s’arrête…La roue arrière s’est bloquée !?! Il part en courant chercher un mécanicien qu'il trouve je ne sais pas comment ! Ils démontent la roue. Le mécanicien emporte celle-ci et revient 30 à 40 minutes plus tard en nous montrant l’origine du problème, les roulements ont lâchés. « Macgyver » en a remis des potables et nous repartons. Nous retrouvons Jean-Michel et son chauffeur dans le village suivant et continuons vers la frontière. Commençant à avoir des sueurs froides, la tête qui tourne, je demande à mon chauffeur de faire une pause (je suspecte un début d’insolation). Je ferme les yeux durant les 15 derniers kilomètres jusqu’au poste frontière que nous passons sans aucune difficulté. Et après
400 mètres de marche nous voici au poste frontalier Laotien…Sacré Vietnam.

6 janvier 2008

LAOS LE 24/04/2006 Chère Mémère, tu pourras

LAOS

LE 24/04/2006

                                                            

Chère Mémère, tu pourras vérifier sur mon passeport, que c’est bien 4 jours avant ton anniversaire, en ce 24 Avril 2006 que je suis rentré au Laos… Et je te souhaite un joyeux anniversaire en attendant de t’embrasser à mon retour ! Bien sûr le seul bus est parti depuis longtemps. Après avoir récupéré un peu (surtout pour moi !) nous prenons avec le couple de français rencontré au centre du Vietnam (et retrouvé deux jours avant de passer la frontière), un taxi brousse local qui me rappelle des souvenirs du premier voyage en Nouvelle Calédonie ! Le couple monte devant tandis que Jean-Michel et moi nous nous installons dans « la benne »… Malgré un peu de pluie, le paysage est bien agréable et nous traversons de petits hameaux où les locaux, d’abord surpris de voir des étrangers, répondent à nos salutations !

Pour un « Danos » issu de la région de l’Hermitage et ses alentours, il est facile de se rappeler comment dire « bonjour » en laotien, car phonétiquement, c’est très proche de nos salutations locales : « Ca va ti !?! » ; Prononcez simplement « Sabadi » Après 2h30 de Taxi brousse, nous débarquons à Xam Neua.

Premières véritables impressions sur le Laos : peu ou pas de négociation. Sourires et salutations faciles. Pas de harcèlement commercial. Rues assez propres. Population pauvre mais le changement le plus triste pour un touriste français est d’avoir quitté un pays maître dans l’art culinaire !

En ce 25 Avril, je viens d’avoir 24 ans…Mais j’ai aussi une belle diarrhée, une grosse fatigue, un manque d’appétit ! Cela ne m’empêche pas de payer une bière aux français et de goûter ainsi à ma première Lao Beer ; mais j’aurais bien aimé avoir la pêche… Belle découverte, ils possèdent une connexion Internet ! Les nombreux mails amicaux, voir affectueux me donne un peu d’énergie pour envoyer à mon tour un mail collectif. Mais fatigue et psychologie m’autorisent à quelques moments grisâtres où mes pensées se tournent vers mon amie dont je n’ai toujours pas de nouvelles récentes.

Nous prenons tous les quatre le bus pour notre prochaine destination. 10h30 de bus à travers les montagnes du Nord du Laos ! Comment ne pas retrouver le sourire d’autant plus qu’avec 2 jours de repos à Xam Neua, je commence à récupérer doucement. Nous arrivons avec 1h30 d’avance sur l’horaire prévue et pour combler le tout, ce voyage est apparemment gratuit pour moi et Jean-Michel car personne ne nous demande d’argent ; ils nous remercient même d’avoir pris leur bus … !!! Trop stupéfait, avec un peu de recul je pense que le contraste avec le Vietnam nous a empêchés de leur proposer une somme.

Voici ma nuit la moins chère dans une hutte de bambou avec une vue sur la rivière. Il n’y a qu’un lit, deux à trois heures d’électricité par jour, pas d’eau chaude, mais à 1.5 USD c’est du luxe ! Comme il fait chaud entre les averses orageuses et que nous sommes à côté d’une rivière, forcément cela donne envie de piquer une tête et bien qu’une famille soit en train de vider et de découper « le meilleur ami de l’homme occidental » en lavant ses tripes sur la berge, nous ne reculons pas et profitons de cette magnifique vue en amont de la boucherie bien sûr ! Les gosses ne résistent pas à s’approcher de nous. Nous barbotons avec eux dans les courants. Nous marchons le lendemain jusqu’à une belle grotte dans un massif karstique où la population locale s’abritait durant les bombardements US. Les enfants sont pleins de vie et après une partie de football sur la route principale au milieu du pont, ils finissent tous par aller se baigner

20 mètres

plus bas une fois le ballon passé par dessus le bord !

Avec David et Laure, le jeune couple français rencontré à Hué au Vietnam, nous partons à la découverte du village de Nom Ngoi Neua à une heure en amont à bord d’une pirogue motorisée et bien aménagée. Le paysage est magnifique, vallonné, les locaux pêchent, les enfants s’amusent le long des berges. On sent que le tourisme a modifié le comportement du village de part les nombreuses Guesthouse bien que précaire pour la plupart, les échoppes de produits manufacturés…Mais les habitants sont restés eux même, hormis quelques établissements plus développés), le village est calme et nous payons une hutte avec un matelas à 0.75 USD… Certain dirons que c’est « fucking cheaper price » ! Nous visitons les environs dont une petite grotte et une cascade après 30 minutes de bateau et 1h30 de marche.

Bien paisible tout ça, j’ai l’impression de vivre au ralenti depuis mon arrivée au Laos et c’est très bien comme ça ! Une petite baignade dans la rivière afin de faire un peu d’exercice et toujours les petits restos locaux où avec Jean-Michel, David et Laure nous passons de bons moments. Les enfants veulent jouer de la guitare avec Jean-Michel et toucher ma barbe. Nous décidons de reprendre notre chemin après deux jours à se balader ici et redescendons la rivière afin de rejoindre la route et récupérer un bus. Nous prenons au passage, une belle averse de mousson et bien que protégés en partie par des bâches, nous ne pouvons éviter toutes les nombreuses fuites !

C’est en allant chercher les tickets de bus que je tombe nez à nez avec Guillaume et Stéphanie, les jeunes mariés en voyage de noce pour un an et rencontrés à

la Baie

d’Halong au Vietnam ! Super sympathique, ils ont la même destination que nous et nous voyageons maintenant à six français à travers les montagnes laotiennes. Après nous être arrêtés pour récupérer le sac à dos de Guillaume tombé du toit sur la route (car mal arrimé !), nous voici en transit pour une nuit à Udomxai où il y a pratiquement plus de chinois que de Lao (frontière à quelques dizaines de kilomètres). C’est aussi le moment de faire le point sur les Assedic et de se raconter le trajet effectué depuis notre dernière rencontre avec Guillaume et Stéphanie, de jouer au Volley-ball avec les locaux, de découvrir que la pétanque est presque un sport national et d’avouer que les Lao ont un très bon niveau. Seul regret, nous n’avons pas été invités à jouer avec eux à la pétanque et le marseillais reste sur sa faim !

Après une bonne nuit, nous loupons le bus parti ½ heures avant l’heure indiquée car il était déjà rempli ! Nous patientons tous les six à la gare routière en attendant que le prochain « se remplisse » au complet. Stéphanie m’apprend à jouer au backgammon et j’en profite pour manger quelques beignets plus appétissants que les brochettes de chien. Le bus, bien plein, trop plein, prend la route direction Luang Nam Tha en espérant y faire un trekking dans

la Zone Naturelle

Protégée (ZNP). Nous dégottons à partir du deuxième jour une auberge sympathique au cadre agréable mais qui fait aussi office de Maison close… Laure est un peu révoltée et préfère quitter ce lieu le lendemain tandis que nous restons avec Jean-Michel car mis à part les allées et venues, nous n’avons pas eu de gêne. De plus l’établissement a ma palme d’or qualité-prix pour le pain cake à la banane avec du lait concentré au prix de 0.6 USD. J’ai abusé ! J’en ai pris deux un matin et ils me sont restés sur l’estomac jusqu’à tard dans l’après midi ! Nous « dénichons » un trek de deux jours (42 USD tout compris/ un peu plus cher que d’habitude mais aucune concurrence autour et il s’agirait « d’écotourisme »…)

Nous voici donc tous les cinq, après s’être séparés deux jours avant avec les mariés qui ont choisi de ne pas prolonger leur visa et de continuer au Nord de

la Thaïlande

… et après avoir rencontré un autre français qui est rendu à 10 mois de voyage dont huit en Amérique Centrale et deux en Thaïlande. Après une petite heure de « tuk tuk » (taxi brousse local). Nous stoppons sur un chemin de campagne afin d’y commencer la balade… Nous avons deux guides pour nous mais un seul parle l’anglais, ce qui ne l’empêche pas de nous expliquer la nature, la couleur des serpents à éviter, les plantes comestibles, et de nous décrire son autre métier de paysan dans les rizières que nous traversons afin de rejoindre

la ZNP. Nous

voici pour le lunch en bordure de forêt et les guides nous dévoilent de merveilleux mets pittoresques, étalant nourriture (riz gluant, épices, omelette aux herbes, fruits, tofu, légumes…) sur des feuilles de bananiers et mangeant avec les doigts (après bien se les être lavés au savon, normalement biodégradable dans le petit ruisseau d’à côté.) Mais puisque je fais parti du groupe et que pendant mes précédentes randonnées, j’ai toujours eu un minimum d’humidité…On se prend une averse orageuse au milieu du repas. Rien à faire que de finir de manger sous la pluie, garder le sourire et profiter de l’événement pour admirer la traversée au cœur de la forêt humide, marcher dans les cours d’eau, se faire bouffer par les sangsues (une vraie « saloperie » !). Et d’ailleurs heureusement qu’elles sont censées ne pas véhiculer de bactéries car sinon je serai très mal en point ! La pluie s’arrête. On entend petit à petit la faune qui sort de son abri…les gouttes d’eau tombent de plus en plus espacées, les rayons de soleil transpercent la couverture végétale, la chaleur revient aussi malheureusement. Nous marchons dans cette forêt, montant, descendant, s’arrêtant pour une explication de la flore ou afin d’enlever quelques sangsues ! Après 4h30 de marche, nous arrivons au village, qui va nous accueillir pour la nuit. Nous croisons d’abord des femmes AKA, au dos courbé, aux seins nus, parées de nombreux colliers et de tissus brodés qui font office de coiffe. Elles « font du bois » sur le chemin menant au village. Ne parlant pas Lao, elles sont aussi dépourvues que nous mais le « Ouh… » et leur joie de nous voir en dit long sur leur tradition d’accueil… Dans le village ce sont les enfants qui se rassemblent en quelques minutes autour de nous. Nous posons nos sacs dans la hutte qui nous servira de dortoir collectif, puis chacun vague comme il souhaite. Je profite de belles pauses, méditant sur ce merveilleux coin et sur mon périple en général. Les enfants sont très demandeurs de rencontres. Après une demande à chacun, je leur montre l’appareil photo numérique, je leur prête, leur montre le résultat sur l’écran…L’euphorie collective est à son comble lorsque arrive le moment de faire des vidéos ! Je dois leur faire croire que la vidéo ne fonctionne plus afin de les calmer un peu ! Une balade au cœur du village avec les enfants pour découvrir leur vie quotidienne : la confection de tabouret en osier-bambou par un grand père est impressionnante. A force de mâcher de l’herbe qui leur sert de coupe faim, ils perdent leurs dents et les dernières sont noires de coloration. Un petit football sur la « place du village » avec le traditionnel ballon en osier fait plaisir à tout le monde ! Certain enfant reviennent des cours d’eau avec quelques petits poissons pêchés au harpon local (sorte de petit fusil sous marin en bambou). Ils ont de vieux masques de plongée pour mettre la tête sous l’eau ! Ils sont bien sûr très heureux de nous montrer leurs prises et notre admiration les rend encore plus fier ! Après un peu de transaction entre les guides et les hommes du village, un porcelet est sacrifié, dépecé, préparé en de nombreux mets… Après un petit rituel, nous sommes invités à goûter leur cuisine…Délicieux. Juste le plat à base de sang qui ne m’impressionne pas plus que ça. Le tout est arrosé d’eau de vie d’alcool de riz. Après un bon repas et des discussions multiples, nous sommes invités à rencontrer le chef du village, qui est plutôt jeune et qui était dans la pièce depuis le début du repas. Je ne pense pas avoir fait de gaffe en lui posant quelques questions durant le repas (Questions et réponses émises par différents gestes, bien entendu !). Nous apprenons un peu plus les uns des autres. Nous comprenons maintenant pourquoi il y a tant de culture sur brûlis autour du village, car nous sommes ressortis de

la ZNP

et sommes en Bordure. Issu du cœur de

la ZNP

, le village est venu s’installer ici à la création de cette dernière. Nous lui expliquons par l’intermédiaire du guide que nous ne sommes pas ici pour prendre des photos mais pour découvrir leur culture. Y aura –t-il un jour un trekking sans photo ?!? Nous comprenons mieux le système d’écotourisme avec le village car l’argent est mis sur un compte bancaire et sert à payer les frais d’hôpitaux, les décès… (Le système paraît se confirmer le lendemain après avoir déposé le chef du village, ainsi qu’une femme âgée et une petite fille à l’hôpital de la ville). Pour nous remercier (sûrement pour avoir choisi un trekking passant par son village), le chef du village nous invite à nous faire masser par des jeunes filles du village en tenue traditionnelle. Sympathique, bien que le style m’est inconnu et consiste uniquement en un massage par pression, que ma masseuse n’arrête pas de cracher les feuilles qu’elle mastique, d’éructer…Le massage des pieds après cette belle journée est appréciable quand même ! Après avoir remercié tout le monde et puisqu’il n’y a pas d’électricité, nous nous mettons sous la moustiquaire pour nous endormir sans problème. Réveil assez tôt afin de voir le lever du soleil sur le village mais la lumière est déjà trop forte pour les photos. Tout le monde n’est pas réveillé, ce qui me laisse le temps pour apprécier le réveil du village au chant du coq ! (et oui même ici). Nous quittons le village vers 07h45 après nous être fait offrir un petit sac local brodé, dit au revoir aux enfants, qui ce matin encore demande à toucher ma barbe ! Nous suivons un villageois habile dans le sifflement d’oiseaux de sa région. Il siffle de nombreuses façons et lorsqu’un oiseau passe, ou lorsqu’on l’aperçoit furtivement, il nous montre avec son livre d’ornithologue, à quelle espèce ce dernier appartient. Nous arrivons pour le « lunch » au cœur de la forêt, où deux hommes du village sont partis plus tôt dans la matinée afin de préparer le reste du porcelet de la veille, en barbecue. Le gras du porc est succulent, l’accompagnement exquis, le tout sur des feuilles de bananiers, très pittoresque. Je ne parle même pas des mangues en dessert…Nous attaquons la suite de la randonnée pour finir tranquillement après nous être baignés dans un cours d’eau sous un soleil de plomb. Le « tuk tuk » nous attend afin de nous ramener jusqu’à Luang Nam Tha. Bien que le prix reste un peu élevé, vu la qualité, j’entends par là, l’authenticité du trekking, le fait de n’être que cinq, d’avoir deux guides…vaut quand même le prix payé comparativement à d’autre trekking ailleurs dans le monde.

Un petit tour en vélo aux alentours de la ville, beaucoup de réflexion sur la prochaine destination, quelques pancake supplémentaires pour finalement renoncer au Lodge dans les arbres accompagné de singe Gibbons et me diriger sur Luang Prabang avec Jean-Michel.

Les échos concernant la ville de Luang Prabang se répandent dans toute l’Asie du Sud Est… Après tant d’entraînement, le seul aspect qui compte pour moi est de ne pas être les uns sur les autres. Donc forcément, aucun souci quand sur le trajet on éclate un pneu ! Ça ne me change pas trop d’autres voyages ! Le chauffeur vient de perdre un pneu quasiment neuf à cause je pense d’un amortisseur d’origine… Le pneu est découpé mais le chauffeur préfère rouler dessus quelques kilomètres supplémentaires jusqu’à un garage ! Cela nous permet d’effectuer une petite halte rafraîchissante. Nous arrivons donc à Luang Prabang après 11 h de bus et non 8h comme l’annonçait l’accueil de la gare routière. Mais je préfère un pays où la population sait rester calme même là où un « falang » (occidental) trouverait qu’il y a urgence ! Nous nous rendons à

la Guesthouse

repérée et essayée par Guillaume et Stéphanie une semaine auparavant. Voici encore un exemple confirmant l’observation ; Niveau hébergement, les allemands et les japonais sont vraiment au point et ce qui permet d’avoir d’excellent rapport qualité prix et d’éviter les lecteurs anglo-saxons du guide le plus répandu au monde : Lonely Planet ! Nous avons de la chance, la basse saison est commencée et après peu de négociation, nous obtenons une chambre neuve pour cinq dollars US. Les bananes et la flotte étant gratuites, on se fait plaisir durant les cinq jours … Luang Prabang est à mon point de vue à découvrir en saison basse, car ce que j’ai le plus apprécié dans cette ville est son calme, dégagé par une population lao, les nombreux et vieux temples bouddhistes, le Mékong et son affluent, l’absence d’immeuble, la construction mieux maîtrisée grâce à l’Unesco, l’absence partielle de pouvoir louer des motos, les moines bouddhistes eux même…

Deux déceptions : le prix des balades à dos d’éléphants irréel dans un tel pays et la visite du palais royal qui ne dégage aucun charme et qui propose par ailleurs des dictionnaires et œuvres littéraires françaises !!!

Les chutes d’eau à

30 km

du centre sont également à faire en basse saison car il y a déjà assez de touristes irrespectueux s’y baignant en bikini. Mais la balade est sympa tout comme admirer les ours et oursons recueillis par les gardes (récupérés à des braconniers). Et bien que ça fasse un peu zoo, il n’y a que peu de touristes, ce qui permet de les observer sans bruit alors que trois d’entre eux grimpent avec agilité dans un arbre ! Je savais que certains ours pouvaient le faire mais aussi aisément, j’en reste pantois voir « grizzlé » !

Qu’il est bon de ne rien faire ! De se lever le matin tranquillement, de se faire plaisir en prenant un petit déjeuner à 2 dollars (ce qui est pas mal dans ce pays ) avec deux œufs, une tranche de bacon, une baguette d’environ

40 cm

, de la confiture, du beurre, un café au lait ainsi qu’un milk-shake à l’ananas et d’y prévoir tranquillement sans trop la charger la journée…

Les moines bouddhistes sont très accueillants, parlent pour certain très bien l’anglais et prennent le temps de répondre à vos questions tout en apprenant des choses sur vous et votre culture. Une caractéristique qui ne se pratique presque plus ici au Laos, c’est la quête des moines. A partir de 5h- 5h15, ils se rassemblent en plusieurs groupes, à la « queue leu leu ». Du plus sage en tête du cortège au plus jeune novice. Arpentant pieds nus les rues de l’ancienne cité royale, tandis qu’une partie de la population agenouillée, en tailleur (selon leur possibilité), mais pieds nus aussi et toujours à un niveau inférieur aux moines leurs verse principalement du riz dans leur « saladier ». Bien que je sois surpris par le faible nombre de donneur, je le suis encore plus par le calme  et la sérénité de cette cérémonie quotidienne. J’ai choisi de faire des photos de loin, voire de dos pour ne pas ressembler à certains « touristes irrespectueux » (je commence à être convaincu que pour certains, il s’agit d’un pléonasme) qui photographie avec flash à

50 cm

de la tête d’un moine et avec une vue en plongée qui marque une offense à cette philosophie : C’est le genre de situation qui me ferait apprendre parfaitement l’anglais, juste pour lui en toucher deux mots …

C’est en arrivant et en se baladant à Vientiane qu’on comprend qu’on a quitté un merveilleux coin… La capitale ne ressemble vraiment à rien ! Seul aspect agréable : Les berges du Mékong où nous goûtons un petit barbecue assis sur des coussins. Les nombreux restaurants vers l’Ouest sont pleins de cachets dans cette ville sans âme. Le parc Xieng où un illuminé et ses disciples ont sculpté de nombreuses représentations mythiques et notamment un bouddha couché géant, nous donne un endroit où passer du bon temps car il n’y a pratiquement personne. Vientiane marque aussi la fin de notre collaboration avec mon compagnon de voyage Jean-Michel. Mine de rien après 25 jours, une amitié ne peut que naître et bien sûr après nous être remerciés mutuellement, nous nous donnons rendez vous en France afin de partager un petit pastis avec ce marseillais de souche !

5 janvier 2008

CAMBODGE LE 21/05/06 Livres lus durant ce séjour

CAMBODGE

LE 21/05/06

Livres lus durant ce séjour :

« D’abord, ils ont tué mon père » de Loung Ung

« Le Portail / Prisonnier des Khmers Rouges » de François Bizot

                                              

Une question qui revient régulièrement entre voyageurs en Asie est «  quelle est la route la plus « pourrie » que tu as empruntée ? »

La réponse qui revient régulièrement est la route allant de la frontière
Thailande-Cambodge à Siem Reap ! Pour ma part j’ai fait ce tronçon de

170 km

en 7 h ! J’en ai vu des routes pourries mais une route aussi touristique, jamais. Imaginez un chemin qui vous empêche de dépasser la seconde, d’user vos suspensions en un trajet. Il faut être un routard expérimenté pour réussir à lire ou même parler couramment anglais à son voisin durant un tel trajet… Le mien est français ! Jean-Michel (ils sont partout !) me facilite la tâche. Avec des anglais, ils ont une Guesthouse en vue, je les suis en arrivant à Siem Reap (après avoir refusé

la Guesthouse

où le bus nous avait déposé !) ; Pratique courante en Asie qui est parfois avantageuse mais cela dépend du type de séjour souhaité là où vous arrivez !

L’endroit est à 5-10 minutes de marche du centre et avec un espace détente vraiment charmant et un dortoir à 1 dollar ! Bien que spartiate je souhaite juste y dormir la nuit. De plus la connexion à Internet est gratuite même si elle n’est pas tip top !

Me voici installé et après deux jours de repérage et de détente, une soirée arrosée à faire quelques bars et un peu de snooker, je suis paré à attaquer les temples d’Angkor… Levé 5h10. C’est en vélo que j’ai décidé de visiter les sites principaux et je commence au lever du soleil par l’imposant Angkor Vat… Bien que le ciel soit un peu nuageux (ce qui rend le lieu plus magique pour moi !), j’apprécie le peu de touriste (j’en avais peur) et je suis obligé de me poser  afin de le contempler et surtout afin de réaliser que je suis sur le site principal de l’ancienne civilisation Angkorienne… Etonné du peu de monde, je continue ma balade passant d’un temple à un autre prenant le temps de me poser, d’écouter les éventuels guides amenant des groupes ou au contraire les évitant, me posant pour lire les quelques infos de mon Lonely Planet, dégustant une boisson fraîche (après avoir négocié le prix, normal sur un tel site touristique !). Je marche, en prenant soin de rester sur les chemins car les mines anti-personnelles ne sont pas toutes répertoriées ! Imaginez une superbe balade à vélo, un dimanche alors que le temps est parfait, qu’une légère brise donne ce mouvement (que j’adore) au paysage et au lieu de vous arrêter pour admirer de magnifiques champs de fleurs sauvages, vous vous arrêtez, marchez, déambulez dans d’anciennes ruines de temples immenses, très différents les uns des autres (car différentes périodes se regroupent). Imaginez… Maintenant moi je le visualise ! Après avoir stoppé ma journée vers 15h30, je rentre tranquillement à ma Guesthouse où après un peu de repos et surtout une bonne douche, je pars découvrir le dernier type de marionnette d’Asie du Sud Est, les marionnettes d’ombre : «  Shadows Puppets ». Il s’agit d’un spectacle d’enfants de rues recueillis par un centre Khmer qui forme les enfants à différents métiers. Les marionnettes sont en peau de buffle séchée et c’est le même principe que les ombres chinoises, toujours rythmé par un orchestre, mais d’enfants cette fois, et avec des « voix off » dites par des enfants et le tout racontant des mythologies Khmer. Quatre danses traditionnelles de quatre provinces différentes nous sont également présentées après le théâtre. Le show relève plus de l’amateurisme (vis à vis des autres shows professionnel de Hanoi et Bangkok) mais les enfants sont doués et leur sourire et leurs erreurs ajoutent une atmosphère fort sympathique.

Ayant pris un forfait trois jours (c’est ce que je recommande), je commence cette belle journée plus chaude que la première par aller voir les plus anciens temples construits vers 800, se situant à l’écart des autres. La route est une nationale, mais je ne suis aucunement gêné par le peu de circulation et j’apprécie de doubler tranquillement d’autres locaux cyclistes, de me faire doubler, de leur dire bonjour en Khmer en répondant à leur « Hello » amicaux… Encore une belle balade qui s’annonce ! Ces temples sont beaucoup moins visités que les autres car peu pratiques pour les fainéants ! Comme à chaque fois devant les temples, les commerçants se présentent autour de moi afin de me proposer nourriture et boisson et après la visite du principal temple, je me pose pour boire une boisson (toujours après négociation) et comme je suis le seul touriste, j’en profite pour discuter plus amicalement avec la mère et ses deux filles qui parlent là encore mieux anglais que moi. Je commence à me demander si rentrant en France j’irai à la rencontre de touristes afin d’apprendre l’anglais une bonne fois pour toute !

Je repars en reprenant la même route avant de bifurquer pour rejoindre l’aire principale. Me voici dans un superbe temple après être arrivé sous la pluie et avoir refusé « poliment » de donner un peu d’argent à un policier ; sous payé dans un pays corrompu… Je me pose dans ces ruines, rendues plus belles encore par la pluie, pour lire un peu mon bouquin… La pluie a cessé, je me dirige vers le deuxième temple, (le plus connu après Angkor Vat) : Ta Phrom. Le temple oublié, découvert tardivement au milieu de la forêt où après 1000 ans, la nature a repris ses droits et où des arbres géants recouvrent et finissent de détruire les ruines. Bien qu’il s’agisse du lieu où j’ai rencontré le plus de touristes, le cachet est monstrueux ! Je regagne tranquillement pour le coucher de soleil Angkor Vat, qui n’est pas le site le mieux orienté pour cela mais je voulais y repasser… Je loupe d’ailleurs le coucher du soleil car ayant fait un détour par un chemin de côté, je tombe sur des moines qui désirent parler… Ayant rejoins les remparts d’Angkor Vat, je suis prié de me diriger doucement vers la sortie ! Le ciel est couvert. Je n’ai rien loupé, j’ai même gagné à discuter avec un novice bouddhiste.

Pour ce dernier jour, je décide finalement, (après avoir rejeté l’idée de louer un vélo électrique et  la location de motobike étant interdite) de monter derrière un conducteur. Après négociation (10 USD) pour aller voir deux temples à l’opposé l’un de l’autre par rapport à la ville ; l’un, bien que l’architecture d’ensemble me déçoit, possède les sculptures les plus fines de tous les temples visités et l’autre qui ne ressemble vraiment pas à grand chose, est situé sur un plateau permettant d’admirer cette région plate, d’y apercevoir, l’immense Lac de Tom Le Sap ainsi que le Village flottant. Je ne regrette qu’une seule chose dans cette belle journée, c’est que le deuxième mot prononcé par le moine bouddhiste (installé en haut du plateau), après le premier « hello », c’est « donations »… J’ai refusé et me suis retenu de dire que cela ne ressemblait pas à une attitude bouddhiste…

Après avoir passé une dernière journée avec Jean-Michel, à l’écouter me raconter son accident de moto et sa longue longue rééducation. D’après ce qu’il me conte il est passé très très près de la mort et a du tout réapprendre, marcher, utiliser son bras, manger et même parler ; Et moi comme un « connard » après trois heures de discours monocorde, je ferme de plus en plus les yeux fatigué par la longue journée… J’étais pourtant impressionné par son comportement post opératoire mais c’est la première fois que je m’endors alors que quelqu’un me parle… Je m’en voudrai encore longtemps et je vais lui envoyer un mail d’excuse et de remerciements pour la confiance qu’il a eu en me racontant son récit. Il a un moral d’acier et m’a dit qu’il avait plutôt bien vécu sa rééducation. (Un conseil, faites des demandes dans les DOM pour la rééducation car rien ne l’interdit). J’avais décidé de rester une journée de plus afin de profiter une dernière fois de la ville et surtout afin d’aller voir une conférence musicale menée par un Grand Homme : le Docteur « Beatecello » Suisse de naissance, qui en travaillant dur, arrive, uniquement par des fonds privés à faire fonctionner trois hôpitaux et le quatrième est bientôt fini. Pédiatre de formation, il se bat contre la corruption de gouvernement et les nombreux décès infantiles. Avec ses équipes il sauve chaque mois, 2800 enfants. Respect ! Son plus grand combat à l’heure actuel est de combattre l’épidémie de Dengue, qui sévit chez les moins de cinq ans… Une conférence fort intéressante avec deux reportages commentés par ses soins et entrecoupés de morceaux de violoncelle où quelques créations permettent de sourire un peu après du Bach, les discours et les images… Un homme simple, marqué par la tâche qu’il s’est imposé…

Le bus pour la capitale est une partie de plaisir après le trajet de la frontière. La seule petite déception est que tout le pays a l’air plat ! L’Historique capitale Phom Penh me plaît d’entrée par ses nombreux marchands ambulants, ses sympathiques marchés de rues couvertes, qui dégagent toutes les saveurs d’Asie, aussi bien alimentaires, vestimentaires, matérielles, que (et surtout !) humaines… Une cacophonie magique qui me fait commencer toutes mes journées par une balade au sein de cette société…

J’ai tellement entendu parler du terrible musé Tuol Seng (communément appelé le « S 21 ») que je profite de ma journée de transit afin de découvrir son histoire… Car avant d’être reconverti en musé, il fut il y a très longtemps pour les Khmer, une école, puis…l’horreur et tragiquement l’emblème du massacre des « Khmer Rouge »… Tout comme Auschwitz durant la seconde guerre mondiale, ce lieu a servi de prison où l’on torturait « ses propres frères » et les tuait aussi sauvagement que les morts des camps d’exterminations… 7 survivants sur plus de 20000 prisonniers…une boucherie ! La visite du musée commence par un documentaire d’environ 1h15 racontant la période des « Khmer Rouge » pour finir par se focaliser sur le rôle de cette prison. Sortir de la salle de projection et déambuler dans les salles restées vides avec des photos de morts, de rescapés et des récits d’anciens prisonniers et de bourreaux… Un lieu à « visiter » en toute conscience et ne pas hésiter à s’asseoir dans la cour afin de vraiment s’imprégner du lieu car seuls ceux arrivant à visualiser certains évènements peuvent comprendre l’ampleur tragique d’un tel génocide.

Comme un connard… passant devant le Palais Royal, je décide d’y entrer et comme il n’y a personne en ce début d’après midi, je m’installe (pied nu bien sûr) dans un temple… Et ce n’est seulement là que je réalise ma connerie… Impossible d’apprécier un tel site après la visite du matin ! Le contraste est beaucoup trop important…Je trouve le site fade et presque malgré leur prestige, ces temples…sans âme !!!

Me voici maintenant à Kampot au Sud du Cambodge afin de découvrir la station climatique «  en ruine » au cœur du Parc National de Bokor à

1000 mètres

d’altitude avec vu sur la mer… Après avoir fait un tour dans la petite ville, apprécié la brise le long de la rivière assis sur un banc, à l’ombre à contempler la vue d’en face en toute quiétude… Je décide de louer une motobike pour le lendemain, afin d’être beaucoup plus indépendant qu’un Tour Opérateur et apprécier le cadre et l’atmosphère seul… Après un petit détour de quelques kilomètres (car j’ai loupé l’entré du site !) me voici en train de faire de l’enduro avec un scooter…1h30 de montée entre et sur les caillasses d’une route qui n’a reçue aucun entretien depuis 80 ans ! L’effort est récompensé par un site à la hauteur de mes espérances. Cadre silencieux, je suis le seul touriste. Rafales de vents par intermittence. Brouillard léger puis épais puis ciel bleu permettant d’admirer le panorama époustouflant qui donne sur la jungle allant jusqu’à l’océan et j’aperçois même Phuc Quoc, l’île vietnamienne au large… Je me balade dans l’ancien Hôtel palace français. Vide de tout, il ne reste que le béton. Une atmosphère étrange et magnifique empli ce lieu et quelques gouttes de pluies donnent le cachet mystique que j’adore… Après deux heures passées à lire dans différents espaces panoramiques, je reprends la motobike puis effectue une petite marche afin de découvrir les chutes d’eau. Un moment comme je les aime : seul au milieu de la nature ! Je croise un groupe de touristes sur le retour qui n’en reviennent pas que je sois monté en motobike vu l’état de la route… Et la descente est plus rapide ; je ne sais toujours pas comment ce scooter n’a pas crevé ou explosé car il s’est pris de la caillasse dans le « gosier » !

Il me reste deux heures avant la tombé de la nuit, alors j’en profite pour aller faire un petit tour à la campagne et visiter une grotte dans un village. Je suis accueilli par un groupe d’enfant qui me propose d’emblée de les suivre pour la visite… Ils me proposent de garder la motobike. Après rapide réflexion, j’accepte ce marché. Ce que je n’aurais sûrement pas fait dans d’autre pays (par peur de vol du véhicule loué).

Me voici avec une bonne dizaine de gosses, pieds nus pour la plupart, et avec un peu d’imagination je pourrais presque me prendre pour Peter Pan entouré de ses acolytes ; partant à la découverte de grottes au cœur d’un massif karstique surplombant la plate campagne, marchant dans le noir, utilisant les racines de « banians » pour escalader à l’intérieur des parois… Cette visite commentée tant bien que mal par un enfant parlant mieux anglais que moi (pour changer) ressemble plus à un stage découverte de spéléologie et de dégustation de plantes locales… Un vrai bonheur ! Le pourboire ne peut qu’être juste dans un moment pareil tandis que la nuit va tombée et qu’adultes et adolescents travaillent toujours dans les champs.

Retour sur Kampot où en cette période creuse, la ville s’endort en même temps que moi, bien avant minuit !

Je décide de rentrer sur

la Capitale

afin de finir sa visite, et de « peaufiner » tranquillement mon Retour en France car je transits par le Vietnam et il me faut un visa et confirmer mon vol. Le trajet jusqu’à Phom Penh s’effectue en bus local en compagnie de dames au sourire édenté, surprise de voir un touriste emprunté ce moyen de locomotion, d’autant plus que ce touriste a une barbe, « qu’il n’a que 24 ans, qu’il voyage seul »… Les khmers sont plutôt imberbes et très famille mais leur curiosité est très sympathique et le langage des mains et des gestes là encore universelle !

Je passe mes quatre derniers jours de voyage à Phnom Penh, écrivant mes dernières cartes postales, envoyant mes derniers mails qui annoncent mon retour dans un mois… Je me balade au cœur des marchés, effectue quelques achats. Je fais le tour des agences pour trouver un visa pour le Vietnam au prix de 25 euros alors qu’en France le même visa coûte 80 euros ! Après avoir réussi à confirmer mon vol à partir de Ho Chi Minh Ville au Vietnam par l’intermédiaire de mon agent de voyage français, je me demande si je traverse la frontière un jour avant mon vol ou si je fais tout le trajet dans la même journée en espérant que les créneaux horaires seront suffisants…Je décide de tenter le coup, estimant connaître suffisamment Ho chi Minh ville et préférant savourer mon dernier jour dans la calme capitale cambodgienne.

Le départ est annoncé, la personne de l’hôtel qui devait m’emmener au bus en motobike, après être parti en deux roues, revient à pied… La motobike est en panne… Il emprunte une autre motobike à son voisin, puis il me dépose au bus. Quelques heures de bus, deux heures à la frontière pour les papiers, en refusant même de donner un dollar à des personnes côté Vietnam qui vous proposent de remplir votre annexe de visa, comme si vous ne saviez pas lire l’anglais ! Un dollar par touriste…les bus avaient environ 40 touristes. Le salaire moyen du Vietnam est inférieur à 100 dollars. Le calcul est vite fait. Les préposés m’éloignent un peu du groupe me redemandent un dollar en vain. Ils me rendent mon passeport en grimaçant : Me voici de retour au Vietnam ! En attendant la correspondance, je déjeune rapidement dans un petit restaurant à côté de l’agence. Correspondance pour rejoindre Ho Chi Minh Ville : Une dame tout sourire nous souhaite la bienvenue au Vietnam. Nous sommes une dizaine de personne. Elle nous fourni des prospectus de l’hôtel qui a engagé le bus… Je lui explique que c’est mon deuxième séjour dans ce pays mais que celui-ci sera l’un des plus rapides jamais réalisé par un touriste et que j’ai un avion à prendre ! Je lui demande de m’indiquer à peu près le trajet emprunté par le bus au nord de la ville et après en avoir parlé au chauffeur, ce dernier me dépose sur une petite place, interpelle une motobike, et obtient même un prix quasi local pour moi. Je salue les autres touristes surpris par ma décision et en dix minutes j’arrive à l’aéroport avec 3 heures d’avance !!! Classe !

Aucun problème cette fois à la douane, ni avec ma barbe, ni avec mon visa qui n’a servi que quelques heures !

Un transit par Hong Kong, quelques films, beaucoup d’excitations : je débarque un mois avant la date annoncée…

5 janvier 2008

THAÏLANDE BANGKOK Transit le 17/05/2006 quartier

THAÏLANDE

BANGKOK  Transit le 17/05/2006   quartier touristique de Bang Lamphu

                                                            

Après un transit de quelques heures à Nuon kai du côté thaïlandais (et un passage aisé de la frontière car pas besoin de visa), je prends le bus de nuit en direction de Bangkok, la mégalopole d’Asie du Sud Est. N’ayant pas de guide, j’ai pris un petit tas d’infos sur les choses à voir, à faire et surtout celles à éviter ! J’ai connu de meilleures nuits dans les bus mais j’ai pu dormir un peu. C’est le principal pour pouvoir commencer la visite de la ville. Après avoir trouvé un « taxi meter », je m’installe dans une auberge familiale ; à côté de l’adresse indiquée par Guillaume et Stéphanie (toujours un plan japonais) car leur hôtel est complet. J’ai la chance d’arriver en basse saison et obtient une petite chambre pour quatre dollars (150 bath).

La fameuse Mégalopole dont tous les voyageurs m’ont parlé durant le Laos… Aucunement impressionné, je me lance à sa découverte. Je ne commence pas par la plus petite visite car après avoir revêtu un pantalon (car sinon on ne peut rentrer), me voici à l’intérieur du parc du Palais Royal où de superbes temples y sont décorés, recouverts d’or, entretenus…Mais n’oublions pas que je viens du Laos, et que malgré toutes ces sophistications, je trouve, (pardonnez moi votre excellence !) ce lieu sans âme. Je vais même jusqu’à dire dans un mauvais jour, qu’avec tous ces touristes, (dont je fais parti ce jour il est vrai) que cela me rappelle un certain Las Vegas sans les enseignes Casino ! Non pas par mauvaise langue mais pour expliquer à quel point ce site m’a déçu… J’espérais retrouver des sensations à Wat Pho… Mais à part l’architecture du « Bouddha Couché », toujours rien. Je dois m’y faire et arrêter de comparer. Je poursuis en parcourant quelques rues typiques du Chinatown, me reposant dans un parc vert… Et me faisant réveiller par un gardien car d’après ce que j’ai compris, ce « jardin » est l’ancienne cour d’une prison et quelques bonnes tenues sont de mises !!! Le marché de l’électronique recèle de bonnes affaires mais encore faut-il s’y connaître et savoir ce qu’on souhaite ! Je décide d’effectuer un détour afin d’apercevoir le « Bouddha Géant Debout », mais une fois devant, je désespère totalement… Je n’ai pas réussi à savoir si ce Bouddha était réellement apprécié des locaux, mais pour moi, cette faïence dorée est purement touristique. C’est après cette « duperie » que je décide de laisser tomber les visites de ce genre bien qu’il y aurait pour les fans d’autres temples avec un style plus traditionnel, c’est-à-dire plus simple et plus pittoresque. J’en profite aussi pour tester différents moyens de transport. Le bateau bien sympathique, le Skytrain et le métro ressemblent à notre ligne 14 et le « taxi meter » est pratique et surtout honnête ! Seul le réseau de bus est compliqué car inexistant sur carte et seul les locaux connaissent leurs lignes ! Je me suis offert (prix 900 bath à 38 bath le dollar) le spectacle des marionnettes traditionnelles en bois manœuvrées par trois marionnettistes… Cela surprend un peu de réfléchir au prix du show, mais dans un pays d’Asie où on mange pour 0.5 USD, le rapport est tout autre et il faut s’obliger à comparer avec

la France

afin de se faire plaisir et de s’offrir des « cadeaux ». Reçu comme un gentleman, alors que j’arrive trempé, en short, claquette et avec ma gueule, après une visite du marché nocturne sous un déluge de flotte. Un documentaire raconte l’Histoire et la tradition des marionnettes thaïlandaise puis le spectacle commence. Comme la plupart des histoires racontées avec les « Puppets » d’Asie, il s’agit d’une légende mais le scénario a aussi misé sur l’humour et bien que la traduction en anglais soit un peu décalée, je comprends le contexte et cela n’enlève rien à la magie des marionnettes et de leurs marionnettistes- danseurs, le tout sous l’emprise d’un orchestre traditionnel… Une vive réussite que de finir le spectacle avec une marionnette venant dans le publique et s’interrogeant sur un spectateur chauve…Et qui propose de me couper la barbe ! En sortant la pluie a cessée, je refais un petit tour du marché avant de rentrer à ma Guesthouse à pied…1h45 mais dans la fraîcheur de la nuit et sans rencontre de quartier chaud bien sûr.

Je reviens le lendemain soir dans ce quartier afin de découvrir le fameux Muy Thaï au Stadium de Lumphini de 6h à 22h30 ; les combats s’enchaînent avec un combat très attendu entre deux champions de plus de 115 kilos et des débutants effectuant leur début dans un stadium. Du beau combat et en regardant bien les débutants (que j’estime à environ 12 ans) je ne m’y frotterai pas trop, car à moins de les mettre K.O, ils reviennent toujours ! Les matchs se jouent maximum en cinq rounds. Maximum car le K.O est possible. J’ai pu en voir deux dont un dans le premier round avec un cerveau qui a touché trop de fois les cloisons et le second K.O est dû à des jambes devenues raides et qui ne répondent plus à son propriétaire. Trop de coup au même endroit. Une magnifique démonstration artistique des combattants traditionnels… (On se serait cru dans « Ong Back » !) Etant arrivé dans les premiers vers 18h, j’ai du me déplacer un peu car après 2h30 de combats aux milieux des parieurs, j’en avais plein les oreilles ; ils parient entre eux, acceptent ou non les paris d’une autre personne. Les combats s’effectuent comme toujours au rythme d’un petit chef d’orchestre rythmant les différents rounds. Un peu cher (1000 bath) mais c’était vraiment à voir. J’aurais aimé les voir avec Fred ou JCV…

Dernier soir près de Kaon San Road (quartier hyper touristique de « backpackers ») ; Je suis en vidéo conférence avec ma famille sur MSN, lorsqu’un mail amical m’interpelle : « Alors où en es-tu dans ton périple ? » Ce message instantané provient des Sandrines rencontrées au quai de

La Baie

d’Halong (cf. épisode de l’épaule démise au Vietnam !) et qui après avoir descendu tout le Vietnam, traversé le Cambodge (dont elles ont savouré leur deuxième passage à Phom Penh) sont en Thaïlande… Après trois jours de pluie dans le Sud « paradisiaque » de

la Thaïlande

, elles attendent leur avion qui représente la fin de leur voyage et le retour dans leur famille respective… Elles sont sur Bangkok dans l’Internet de leur Guesthouse, qui se situe à moins de cent mètres de la mienne ! Elles me rejoignent au cybercafé puis nous allons manger ensemble et nous raconter nos trajets et péripéties depuis notre dernière rencontre. A peine avons nous commandé les plats qu’elles retrouvent trois autres voyageurs rencontrés aussi au Vietnam ! Puis deux autres dans la fameuse Kaon San Road. Je commence à croire qu’elles sont célèbres ! Elles achètent des tee-shirts, souvenirs pour elles, leurs amis et leurs familles. La dernière fois à Hanoi, elles avaient achetées un sac de voyage pour les cadeaux ! Et ici en Thaïlande, elles vont en racheter un ! De mon côté, bien que je sache que le coin est intéressant pour les cadeaux, aucun objet, ni vêtement ne m’attirent, c’est tout juste si l’idée m’a effleuré avant de regarder les filles s’affairer à choisir forme et couleur de tee-shirt… Un peu de réflexion…peut être que je le regretterai plus tard mais je décide d’y repenser lorsque je serais à Phom Penh au Cambodge. Pour finir, Sandrine se retourne d’un geste vif sur le trottoir et interpelle, ébahie une personne : « Tom, Tom !?! » Cette personne se retourne…un moment d’hésitation puis elle se jette littéralement dans les bras des Sandrine…Tom est une femme thaïlandaise d’environ 40 ans qu’elles ont rencontrées il y a deux ans lorsqu’elles sont venues pour la première fois en Thaïlande, dans le Sud et elles avaient vraiment peur pour cette dernière après le Tsunami. Tom a perdu énormément à la suite de ce phénomène. Côté famille, Tom est originaire du Nord où elle a quitté son mari qui la battait… Bref déjà que ce n’est pas facile en Occident, alors en Asie… Un courage monstre et un cœur qui ne l’est pas moins. Si heureuse de retrouver ses amies, elle nous invite (moi compris) à fêter ça. C’est comme cela que je me retrouve à apprendre toute son histoire. Elle est venue galérer dans la capitale après le Tsunami, apprenant l’anglais et la cuisine végétarienne et va bientôt ouvrir un resto…De plus elle s’est remariée. Elle mérite forcément ce bonheur. Elle offre la première tournée puis c’est parti pour la piste de danse… Tout en dansant, j’ai du mal à réaliser la situation. Le paradoxe de la boîte de nuit rempli de voyageurs, d’asiatiques féminines et heureusement de quelques locaux pour adoucir ce flux. Quelques bières, un peu de vodka et voilà que je danse sur de bon vieux tubes de…boîte de nuit avec un rajout d’électronique ! Un regain d’intérêt au moment de « I will survive » où un peu éméché, je joue le chauvin footballistique me permettant de rencontrer un chilien et d’aligner deux trois mots espagnols ! La boîte ferme autour d’1h30 ! Minable Bangkok. On finit de boire dans la rue et après avoir raccompagné et remercié longuement Tom, nous regagnons titubant nos Guesthouse respectives. Après 3h30 de sommeil, le crâne endolori, je quitte Bangkok par le bus ne me réveillant qu’à la frontière cambodgienne 5 h plus tard.

4 janvier 2008

Le 07/06/2006 « Welcome to Paris ». Je foule le

Le 07/06/2006

«  Welcome to Paris ». Je foule le bitume français…Et dire qu’hier matin, j’étais à Phnom Penh au Cambodge, qu’hier midi, j’ai retrouvé Ho Chi Minh Ville et qu’après un court transit à HKG (Hong Kong) hier soir, j’ai pris le dernier vol de mon périple ! Un peu plus de 8 mois de voyage qui touchent à leur fin…La première question qui arrive au « galop » lorsqu’on m’interroge est : «  Qu’est ce que tu as préféré ? «  Comparer serait insensé, alors j’essaie de leur donner une réponse personnelle, car personne ne voyage pas de la même façon ni pour les mêmes raisons. Je pense que ma meilleure réponse est de leur parler de mes sentiments lors de moments particuliers : seul dans la montagne, au cœur des forêts, parmi la faune et la flore, au milieu des populations locales, dans les différents moyens de transport utilisés, à essayer les plats culinaires propres à chaque région…

Ce qui m’a plu dans ce périple c’est surtout le fait de varier régulièrement ma façon de voyager : en changeant de moyens de transport, en passant d’une culture à une autre, en intégrant des circuits organisés, en randonnant avec ou sans guide, en visitant des musées d’anciennes civilisations mais aussi des villages de minorités ethniques actuelles, de passer d’un village en terre cuite ou en bois au milieu d’une forêt humide à une capitale nationale, de goûter le midi une soupe « populaire » sur le trottoir et un petit restaurant le soir de dormir sur le sol, dans un hamac, sur un banc, chez l’habitant, dans une auberge familiale, à l’hôtel, dans des auberges de jeunesse ou dans ma tente…

Ces contrastes permanents me permettent d’apprécier chaque moment du voyage et « pimentent » le côté aventure d’un tel périple. Le vécu est aussi lié aux paradoxes des sentiments car on peut se trouver dans un endroit paradisiaque et avoir des coups de blues qui font aussi partis intégrante du voyage et être heureux de partager une simple soupe avec une famille démunie...

Pour conclure je dirais que mon voyage reste avant tout un rêve d’enfant réalisé et c’est surtout ça qui fait mon bonheur personnel vis-à-vis de ce projet. Je ne conseil pas forcément un tel voyage, mais pour moi réaliser un rêve d’enfant ou un projet qui vous tient à cœur vous enlève un « sacré poids sur la conscience » pour le reste de votre vie…

Le retour est difficile… et bien qu’on soit averti par les voyageurs les plus expérimentés, le fait de le vivre vous ramène en quelque sorte les pieds sur Terre… On revoit tout ses amis, sa famille, mais les retrouvailles restent pendant quelques mois un peu irréelles. On se sent désorienté, tout en étant chez soi. C’est un gros coup de blues, une sorte de « déprime post aventure » : la réalité vous a rattrapée.

Mais après avoir rencontré tant de gens sur cette Terre, on se dit pourquoi ne pas choisir une façon de vivre qu’on a aperçue à des milliers de kilomètres du lieu de naissance ? Qu’est ce qui nous retient ? L’amour d’un proche, la famille, le côté matériel pour certains, un projet professionnel… Chacun trouve une « bonne excuse », mais peut-on vivre heureux toute sa vie avec cette « excuse » ?

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