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Un Rêve de môme
Un Rêve de môme
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5 janvier 2008

CAMBODGE LE 21/05/06 Livres lus durant ce séjour

CAMBODGE

LE 21/05/06

Livres lus durant ce séjour :

« D’abord, ils ont tué mon père » de Loung Ung

« Le Portail / Prisonnier des Khmers Rouges » de François Bizot

                                              

Une question qui revient régulièrement entre voyageurs en Asie est «  quelle est la route la plus « pourrie » que tu as empruntée ? »

La réponse qui revient régulièrement est la route allant de la frontière
Thailande-Cambodge à Siem Reap ! Pour ma part j’ai fait ce tronçon de

170 km

en 7 h ! J’en ai vu des routes pourries mais une route aussi touristique, jamais. Imaginez un chemin qui vous empêche de dépasser la seconde, d’user vos suspensions en un trajet. Il faut être un routard expérimenté pour réussir à lire ou même parler couramment anglais à son voisin durant un tel trajet… Le mien est français ! Jean-Michel (ils sont partout !) me facilite la tâche. Avec des anglais, ils ont une Guesthouse en vue, je les suis en arrivant à Siem Reap (après avoir refusé

la Guesthouse

où le bus nous avait déposé !) ; Pratique courante en Asie qui est parfois avantageuse mais cela dépend du type de séjour souhaité là où vous arrivez !

L’endroit est à 5-10 minutes de marche du centre et avec un espace détente vraiment charmant et un dortoir à 1 dollar ! Bien que spartiate je souhaite juste y dormir la nuit. De plus la connexion à Internet est gratuite même si elle n’est pas tip top !

Me voici installé et après deux jours de repérage et de détente, une soirée arrosée à faire quelques bars et un peu de snooker, je suis paré à attaquer les temples d’Angkor… Levé 5h10. C’est en vélo que j’ai décidé de visiter les sites principaux et je commence au lever du soleil par l’imposant Angkor Vat… Bien que le ciel soit un peu nuageux (ce qui rend le lieu plus magique pour moi !), j’apprécie le peu de touriste (j’en avais peur) et je suis obligé de me poser  afin de le contempler et surtout afin de réaliser que je suis sur le site principal de l’ancienne civilisation Angkorienne… Etonné du peu de monde, je continue ma balade passant d’un temple à un autre prenant le temps de me poser, d’écouter les éventuels guides amenant des groupes ou au contraire les évitant, me posant pour lire les quelques infos de mon Lonely Planet, dégustant une boisson fraîche (après avoir négocié le prix, normal sur un tel site touristique !). Je marche, en prenant soin de rester sur les chemins car les mines anti-personnelles ne sont pas toutes répertoriées ! Imaginez une superbe balade à vélo, un dimanche alors que le temps est parfait, qu’une légère brise donne ce mouvement (que j’adore) au paysage et au lieu de vous arrêter pour admirer de magnifiques champs de fleurs sauvages, vous vous arrêtez, marchez, déambulez dans d’anciennes ruines de temples immenses, très différents les uns des autres (car différentes périodes se regroupent). Imaginez… Maintenant moi je le visualise ! Après avoir stoppé ma journée vers 15h30, je rentre tranquillement à ma Guesthouse où après un peu de repos et surtout une bonne douche, je pars découvrir le dernier type de marionnette d’Asie du Sud Est, les marionnettes d’ombre : «  Shadows Puppets ». Il s’agit d’un spectacle d’enfants de rues recueillis par un centre Khmer qui forme les enfants à différents métiers. Les marionnettes sont en peau de buffle séchée et c’est le même principe que les ombres chinoises, toujours rythmé par un orchestre, mais d’enfants cette fois, et avec des « voix off » dites par des enfants et le tout racontant des mythologies Khmer. Quatre danses traditionnelles de quatre provinces différentes nous sont également présentées après le théâtre. Le show relève plus de l’amateurisme (vis à vis des autres shows professionnel de Hanoi et Bangkok) mais les enfants sont doués et leur sourire et leurs erreurs ajoutent une atmosphère fort sympathique.

Ayant pris un forfait trois jours (c’est ce que je recommande), je commence cette belle journée plus chaude que la première par aller voir les plus anciens temples construits vers 800, se situant à l’écart des autres. La route est une nationale, mais je ne suis aucunement gêné par le peu de circulation et j’apprécie de doubler tranquillement d’autres locaux cyclistes, de me faire doubler, de leur dire bonjour en Khmer en répondant à leur « Hello » amicaux… Encore une belle balade qui s’annonce ! Ces temples sont beaucoup moins visités que les autres car peu pratiques pour les fainéants ! Comme à chaque fois devant les temples, les commerçants se présentent autour de moi afin de me proposer nourriture et boisson et après la visite du principal temple, je me pose pour boire une boisson (toujours après négociation) et comme je suis le seul touriste, j’en profite pour discuter plus amicalement avec la mère et ses deux filles qui parlent là encore mieux anglais que moi. Je commence à me demander si rentrant en France j’irai à la rencontre de touristes afin d’apprendre l’anglais une bonne fois pour toute !

Je repars en reprenant la même route avant de bifurquer pour rejoindre l’aire principale. Me voici dans un superbe temple après être arrivé sous la pluie et avoir refusé « poliment » de donner un peu d’argent à un policier ; sous payé dans un pays corrompu… Je me pose dans ces ruines, rendues plus belles encore par la pluie, pour lire un peu mon bouquin… La pluie a cessé, je me dirige vers le deuxième temple, (le plus connu après Angkor Vat) : Ta Phrom. Le temple oublié, découvert tardivement au milieu de la forêt où après 1000 ans, la nature a repris ses droits et où des arbres géants recouvrent et finissent de détruire les ruines. Bien qu’il s’agisse du lieu où j’ai rencontré le plus de touristes, le cachet est monstrueux ! Je regagne tranquillement pour le coucher de soleil Angkor Vat, qui n’est pas le site le mieux orienté pour cela mais je voulais y repasser… Je loupe d’ailleurs le coucher du soleil car ayant fait un détour par un chemin de côté, je tombe sur des moines qui désirent parler… Ayant rejoins les remparts d’Angkor Vat, je suis prié de me diriger doucement vers la sortie ! Le ciel est couvert. Je n’ai rien loupé, j’ai même gagné à discuter avec un novice bouddhiste.

Pour ce dernier jour, je décide finalement, (après avoir rejeté l’idée de louer un vélo électrique et  la location de motobike étant interdite) de monter derrière un conducteur. Après négociation (10 USD) pour aller voir deux temples à l’opposé l’un de l’autre par rapport à la ville ; l’un, bien que l’architecture d’ensemble me déçoit, possède les sculptures les plus fines de tous les temples visités et l’autre qui ne ressemble vraiment pas à grand chose, est situé sur un plateau permettant d’admirer cette région plate, d’y apercevoir, l’immense Lac de Tom Le Sap ainsi que le Village flottant. Je ne regrette qu’une seule chose dans cette belle journée, c’est que le deuxième mot prononcé par le moine bouddhiste (installé en haut du plateau), après le premier « hello », c’est « donations »… J’ai refusé et me suis retenu de dire que cela ne ressemblait pas à une attitude bouddhiste…

Après avoir passé une dernière journée avec Jean-Michel, à l’écouter me raconter son accident de moto et sa longue longue rééducation. D’après ce qu’il me conte il est passé très très près de la mort et a du tout réapprendre, marcher, utiliser son bras, manger et même parler ; Et moi comme un « connard » après trois heures de discours monocorde, je ferme de plus en plus les yeux fatigué par la longue journée… J’étais pourtant impressionné par son comportement post opératoire mais c’est la première fois que je m’endors alors que quelqu’un me parle… Je m’en voudrai encore longtemps et je vais lui envoyer un mail d’excuse et de remerciements pour la confiance qu’il a eu en me racontant son récit. Il a un moral d’acier et m’a dit qu’il avait plutôt bien vécu sa rééducation. (Un conseil, faites des demandes dans les DOM pour la rééducation car rien ne l’interdit). J’avais décidé de rester une journée de plus afin de profiter une dernière fois de la ville et surtout afin d’aller voir une conférence musicale menée par un Grand Homme : le Docteur « Beatecello » Suisse de naissance, qui en travaillant dur, arrive, uniquement par des fonds privés à faire fonctionner trois hôpitaux et le quatrième est bientôt fini. Pédiatre de formation, il se bat contre la corruption de gouvernement et les nombreux décès infantiles. Avec ses équipes il sauve chaque mois, 2800 enfants. Respect ! Son plus grand combat à l’heure actuel est de combattre l’épidémie de Dengue, qui sévit chez les moins de cinq ans… Une conférence fort intéressante avec deux reportages commentés par ses soins et entrecoupés de morceaux de violoncelle où quelques créations permettent de sourire un peu après du Bach, les discours et les images… Un homme simple, marqué par la tâche qu’il s’est imposé…

Le bus pour la capitale est une partie de plaisir après le trajet de la frontière. La seule petite déception est que tout le pays a l’air plat ! L’Historique capitale Phom Penh me plaît d’entrée par ses nombreux marchands ambulants, ses sympathiques marchés de rues couvertes, qui dégagent toutes les saveurs d’Asie, aussi bien alimentaires, vestimentaires, matérielles, que (et surtout !) humaines… Une cacophonie magique qui me fait commencer toutes mes journées par une balade au sein de cette société…

J’ai tellement entendu parler du terrible musé Tuol Seng (communément appelé le « S 21 ») que je profite de ma journée de transit afin de découvrir son histoire… Car avant d’être reconverti en musé, il fut il y a très longtemps pour les Khmer, une école, puis…l’horreur et tragiquement l’emblème du massacre des « Khmer Rouge »… Tout comme Auschwitz durant la seconde guerre mondiale, ce lieu a servi de prison où l’on torturait « ses propres frères » et les tuait aussi sauvagement que les morts des camps d’exterminations… 7 survivants sur plus de 20000 prisonniers…une boucherie ! La visite du musée commence par un documentaire d’environ 1h15 racontant la période des « Khmer Rouge » pour finir par se focaliser sur le rôle de cette prison. Sortir de la salle de projection et déambuler dans les salles restées vides avec des photos de morts, de rescapés et des récits d’anciens prisonniers et de bourreaux… Un lieu à « visiter » en toute conscience et ne pas hésiter à s’asseoir dans la cour afin de vraiment s’imprégner du lieu car seuls ceux arrivant à visualiser certains évènements peuvent comprendre l’ampleur tragique d’un tel génocide.

Comme un connard… passant devant le Palais Royal, je décide d’y entrer et comme il n’y a personne en ce début d’après midi, je m’installe (pied nu bien sûr) dans un temple… Et ce n’est seulement là que je réalise ma connerie… Impossible d’apprécier un tel site après la visite du matin ! Le contraste est beaucoup trop important…Je trouve le site fade et presque malgré leur prestige, ces temples…sans âme !!!

Me voici maintenant à Kampot au Sud du Cambodge afin de découvrir la station climatique «  en ruine » au cœur du Parc National de Bokor à

1000 mètres

d’altitude avec vu sur la mer… Après avoir fait un tour dans la petite ville, apprécié la brise le long de la rivière assis sur un banc, à l’ombre à contempler la vue d’en face en toute quiétude… Je décide de louer une motobike pour le lendemain, afin d’être beaucoup plus indépendant qu’un Tour Opérateur et apprécier le cadre et l’atmosphère seul… Après un petit détour de quelques kilomètres (car j’ai loupé l’entré du site !) me voici en train de faire de l’enduro avec un scooter…1h30 de montée entre et sur les caillasses d’une route qui n’a reçue aucun entretien depuis 80 ans ! L’effort est récompensé par un site à la hauteur de mes espérances. Cadre silencieux, je suis le seul touriste. Rafales de vents par intermittence. Brouillard léger puis épais puis ciel bleu permettant d’admirer le panorama époustouflant qui donne sur la jungle allant jusqu’à l’océan et j’aperçois même Phuc Quoc, l’île vietnamienne au large… Je me balade dans l’ancien Hôtel palace français. Vide de tout, il ne reste que le béton. Une atmosphère étrange et magnifique empli ce lieu et quelques gouttes de pluies donnent le cachet mystique que j’adore… Après deux heures passées à lire dans différents espaces panoramiques, je reprends la motobike puis effectue une petite marche afin de découvrir les chutes d’eau. Un moment comme je les aime : seul au milieu de la nature ! Je croise un groupe de touristes sur le retour qui n’en reviennent pas que je sois monté en motobike vu l’état de la route… Et la descente est plus rapide ; je ne sais toujours pas comment ce scooter n’a pas crevé ou explosé car il s’est pris de la caillasse dans le « gosier » !

Il me reste deux heures avant la tombé de la nuit, alors j’en profite pour aller faire un petit tour à la campagne et visiter une grotte dans un village. Je suis accueilli par un groupe d’enfant qui me propose d’emblée de les suivre pour la visite… Ils me proposent de garder la motobike. Après rapide réflexion, j’accepte ce marché. Ce que je n’aurais sûrement pas fait dans d’autre pays (par peur de vol du véhicule loué).

Me voici avec une bonne dizaine de gosses, pieds nus pour la plupart, et avec un peu d’imagination je pourrais presque me prendre pour Peter Pan entouré de ses acolytes ; partant à la découverte de grottes au cœur d’un massif karstique surplombant la plate campagne, marchant dans le noir, utilisant les racines de « banians » pour escalader à l’intérieur des parois… Cette visite commentée tant bien que mal par un enfant parlant mieux anglais que moi (pour changer) ressemble plus à un stage découverte de spéléologie et de dégustation de plantes locales… Un vrai bonheur ! Le pourboire ne peut qu’être juste dans un moment pareil tandis que la nuit va tombée et qu’adultes et adolescents travaillent toujours dans les champs.

Retour sur Kampot où en cette période creuse, la ville s’endort en même temps que moi, bien avant minuit !

Je décide de rentrer sur

la Capitale

afin de finir sa visite, et de « peaufiner » tranquillement mon Retour en France car je transits par le Vietnam et il me faut un visa et confirmer mon vol. Le trajet jusqu’à Phom Penh s’effectue en bus local en compagnie de dames au sourire édenté, surprise de voir un touriste emprunté ce moyen de locomotion, d’autant plus que ce touriste a une barbe, « qu’il n’a que 24 ans, qu’il voyage seul »… Les khmers sont plutôt imberbes et très famille mais leur curiosité est très sympathique et le langage des mains et des gestes là encore universelle !

Je passe mes quatre derniers jours de voyage à Phnom Penh, écrivant mes dernières cartes postales, envoyant mes derniers mails qui annoncent mon retour dans un mois… Je me balade au cœur des marchés, effectue quelques achats. Je fais le tour des agences pour trouver un visa pour le Vietnam au prix de 25 euros alors qu’en France le même visa coûte 80 euros ! Après avoir réussi à confirmer mon vol à partir de Ho Chi Minh Ville au Vietnam par l’intermédiaire de mon agent de voyage français, je me demande si je traverse la frontière un jour avant mon vol ou si je fais tout le trajet dans la même journée en espérant que les créneaux horaires seront suffisants…Je décide de tenter le coup, estimant connaître suffisamment Ho chi Minh ville et préférant savourer mon dernier jour dans la calme capitale cambodgienne.

Le départ est annoncé, la personne de l’hôtel qui devait m’emmener au bus en motobike, après être parti en deux roues, revient à pied… La motobike est en panne… Il emprunte une autre motobike à son voisin, puis il me dépose au bus. Quelques heures de bus, deux heures à la frontière pour les papiers, en refusant même de donner un dollar à des personnes côté Vietnam qui vous proposent de remplir votre annexe de visa, comme si vous ne saviez pas lire l’anglais ! Un dollar par touriste…les bus avaient environ 40 touristes. Le salaire moyen du Vietnam est inférieur à 100 dollars. Le calcul est vite fait. Les préposés m’éloignent un peu du groupe me redemandent un dollar en vain. Ils me rendent mon passeport en grimaçant : Me voici de retour au Vietnam ! En attendant la correspondance, je déjeune rapidement dans un petit restaurant à côté de l’agence. Correspondance pour rejoindre Ho Chi Minh Ville : Une dame tout sourire nous souhaite la bienvenue au Vietnam. Nous sommes une dizaine de personne. Elle nous fourni des prospectus de l’hôtel qui a engagé le bus… Je lui explique que c’est mon deuxième séjour dans ce pays mais que celui-ci sera l’un des plus rapides jamais réalisé par un touriste et que j’ai un avion à prendre ! Je lui demande de m’indiquer à peu près le trajet emprunté par le bus au nord de la ville et après en avoir parlé au chauffeur, ce dernier me dépose sur une petite place, interpelle une motobike, et obtient même un prix quasi local pour moi. Je salue les autres touristes surpris par ma décision et en dix minutes j’arrive à l’aéroport avec 3 heures d’avance !!! Classe !

Aucun problème cette fois à la douane, ni avec ma barbe, ni avec mon visa qui n’a servi que quelques heures !

Un transit par Hong Kong, quelques films, beaucoup d’excitations : je débarque un mois avant la date annoncée…

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