ARGENTINE Le 14/12/2005 Au sud du Chili, pour
ARGENTINE
Le 14/12/2005
Au sud du Chili, pour descendre en suivant la cordillère des Andes, il n’existe pour l’instant que la voie maritime ou la voie terrestre en passant par l’Argentine, pays du Cheguevara, à qui je commence d’ailleurs à ressembler…
C’est au poste frontière que je rencontre Johan et Sylvain, deux auto-stoppeurs philosophes originaires de notre fameuse Bretagne. Je partage au bord du plus grand lac Chilien / argentin (General Carreta/ Buenos Aires), une soirée aux couleurs de Camargue, montagnes orangées avec un peu de Vodka et une bolognaise pleine de chaleur…
La population très souriante m’a réconcilié avec mon voyage et je retrouve cette chaleur et cette facilité de discussion avec les locaux que j’avais un peu perdus au Chili. Perito Moreno et, principalement le terminal terrestre (gare routière), resteront de beaux endroits à mes yeux ! Il y a bien sûr les heures d’attentes…mais c’est aussi l’origine d’une belle rencontre humaine, d’amitié forte et sincère avec mon cher Philippe, personnage marquant de cette descente vers le Sud par la Route
Fort de cette sympathie réciproque, nous décidons d’effectuer une randonnée de trois jours autour du Monte Fitz Roy à partir de Chalten. Trois jours merveilleux, de plaisir de la marche, de connaissance de l’autre, d’émerveillement de la faune et flore… Le tout, sous un temps propice à de telle rencontre enrichissante. Merci Philippe rien que pour ces premiers jours de rencontre.
Nous débarquons à Calafate, ville perdue entre la route 40 et la cordillère des Andes, mais aussi ville transitoire pour touristes avant le Sud de la Patagonie
C’est avec un plaisir inoubliable que je traverse le détroit de Magellan et foule la mythique…Terre de Feu appelée symboliquement « la fin du monde ». Bien que les paysages soient toujours aussi grandioses, c’est la puissance du vent qui me marque sur cette grande île. Et bien plus que les panoramas terrestres, c’est le ciel rempli de multiples nuages qui m’a le plus ébahi.
Après une rapide concertation avec Philippe, nous sommes tous les deux d’accord pour profiter de ce moment : Noël 2005 à Ushuaia pour se reposer, méditer, déguster la gastronomie de pays…
C’est avec une joie partagée que je joins ma famille fêtant noël dans l’Allier aux alentours de minuit en France !
Philippe a retrouvé deux espagnoles qu’il avait rencontrées à Bariloche, et nous trouvons sur notre route quatre français. Nous nous retrouvons tous pour un grand repas de « backpackers » (voyageurs à sac à dos) dans une auberge se nommant Antartica (même rue d’ailleurs !) pour le réveillon de Noël. Barbecue argentin arrosé de vins rouge jusqu’à 03h30 environ. J’ai vraiment apprécié la simplicité des basques espagnols : ils sont des exemples à suivre pour leur hospitalité et leur franc sourire !
Le 25décembre 2005 : c’est Noël ! Mon compagnon Philippe est réveillé à 08h30 du matin, tout excité, il se doit de jouer du blues car l’inspiration est puissante…Je suis à peine réveillé mais je veux bien le croire ; quelques heures de sommeil et une session de plus d’une heure en plein air avec la baie d’Ushuaia en face. Le matin du 25 décembre… L’inspiration a besoin d’un bol d’air ! Je ne joue pas d’instrument de musique et comme je ne suis toujours pas réveillé, je lui donne rendez vous pour 09h30/10h pour partager « El desayuno de la navidad ! » Après un copieux petit déjeuné, nous regardons le mythique film d’animation « l’Etrange Noël de MR Jack » de Tim Burton ; Me plongeant ainsi dans une nostalgie dominicale de ma région natale ! La journée se poursuit : on change d’auberge (pour intégrer celle où nous avions réveillonné), on se fait une balade près du port et de l’aérodrome et on se repose entre lecture et papotage dans la conviviale salle commune de l’auberge.
Nous avions pris notre dernière « cena » (dîner) la veille ; nous mangeons notre dernier petit déjeuner ensemble… Je fais mon sac, puis nous longeons le port. Le cœur n’y est pas et l’on sent bien qu’on va se quitter, Philippe et moi. La discussion tourne autour de sujet vague, sans passion… On se pose à regarder la mer, le port et L’épave d’un bateau dont Philippe apprécie le cachet. On apprécie ce dernier moment puis il est l’heure, un taxi s’arrête. On se dit « surtout en profiter, en profiter » de notre voyage puis la porte du taxi claque. Après presque trois semaines passées ensemble. Le VIDE. Retour trois mois en arrière lorsque j’ai quitté mon amie…
Je prends mon avion et surprise j’ai une place près d’un hublot (alors que j’ai pris mon billet d’avion quelques jours auparavant. J’ai du impressionner la fille de l’agence par mon accent !). Le fait de survoler Ushuaia, la Patagonie la Cordillère
Je débarque à Bariloche où j’achète la dernière place de bus pour rejoindre le Chili, je passe deux nuits et une journée à profiter une dernière fois de l’Argentine. La ville est située au bord d’un lac. Le vent y sculpte des vaguelettes. Partie intégrante d’un parc national, la ville accueille de nombreux étudiants en ce début de grandes vacances et un peu comme aux USA, après la remise des diplômes très « protocolaire » (smoking, robe classe…) les étudiants entament une sorte de « paradoxe scolaire » : une à deux semaine(s) de fête bien arrosée ! Je déguste mes dernières viennoiseries et prends mon bus pour Puerto Montt, au Chili. Je passe tout le trajet à discuter avec la Franco-suisse Marie
Je débarque dans la capitale endormie, où je trouve un hôtel pour huit dollars. L’hôtel India est un hôtel d’artiste très coloré et très kitch qui me plaît beaucoup. Hélas, la gérante m’explique les larmes aux yeux (et alors que j’écris ces lignes) qu’après avoir travaillé 36 années, elle va fermer le 15 février 2006 car elle ne peut plus s’en sortir. La clientèle manque. Moi ça m’arrange, j’ai tout l’espace libre pour moi tout seul ou presque !. Mais bien qu’elle soit née à Barcelone, elle a fait toutes ses études et sa vie ici. Dur de voir des immeubles en construction dans son quartier…J’essaie de la consoler un peu en lui disant que j’aime beaucoup sa décoration…mais la sonnette de l’hôtel me permet d’échapper à ce flot de larmes qui s’apprêtait à noyer mes pages…Ouf !
Santiago et surtout le centre historique (car ma découverte de l’immense capitale s’est surtout faite dans ce quartier), me plaît énormément. Je ne sais pas si c’est à cause de l’été, des grandes vacances ou des artistes ou encore un cocktail de tout ça, mais ça bouge dans les rues ! C’est même plein à craquer ! C’est un mélange de quartiers historiques et touristiques de Panam (Montmartre, saint Michel, Opéra…) avec des rues à la Bordelaise
Après avoir flâné dans le Cerro San Sebastian avec mon gros sac à dos (car l’hôtel ferme ses portes le 31 décembre 2005 !) pour le dernier jour de l’année 2005, je prends le métro en direction du terminal de bus afin de rejoindre l’aéroport…
Il est 19h55 au Chili, soit 23h55 en France…Et j’avais prévu de téléphoner à mes anciens colocataires des Suméraîches où je savais la présence de nombreux amis réunis pour le passage à l’année 2006 ! Je repère un centre d’appel au sein même du terminal. Mais voilà que le gérant ferme les portes à 19h58, sous mon nez…Je ne peux pas lui en vouloir, il faut bien qu’il se prépare lui aussi à cette fête…mais du coup je suis obligé de sortir du terminal et d’en rechercher un autre. J’en trouve un quelques minutes plus loin dans une petite épicerie avec un poste unique. Je compose le numéro et après un brouhaha festif, je distingue la voix de mon cher Majax… On est tous heureux de se parler un peu, bien que la communication soit très lointaine (voir pourrie), mais le principal est qu’on sache qu’on pense tous les uns aux autres. Et les français se servent généralement de ce jour particulier pour partager leur amour de la vie, alors qu’on pourrait le faire toute l’année ! (je deviens un peu sentimental quand même !). Je raccroche et regarde l’heure. Nous ne sommes que cinq dans ce bus et durant la demi heure de trajet, en regardant l’un des plus beaux coucher de soleil urbain depuis mon départ (et je sais à quel point j’ai eu la chance d’en voir des beaux !), je me remémore tous les bons moments de ces trois mois d’Amérique Latine.
Après 45 minutes au guichet de Lan Chile qui apparemment, a un problème avec mon visa électronique « ETA » pour l’Australie, il arrive à joindre un responsable qui confirme que je suis bien en règle ! En salle d’embarquement, il est 22h05 et je sais que mon amie a fini sa grosse journée depuis 35 minutes et qu’elle boit un coup avec ses collègues. J’avais gardé de l’argent pour lui téléphoner, mais…ces putains de téléphones n’acceptent aucun appel vers la France la France
Nous atterrissons à Auckland en pleine nuit. Avec le décalage horaire, il est autour de 04h du matin en ce 02 janvier 2006 et après mettre dégourdi les jambes au sein du terminal, je repars pour Sydney où j’arrive à 07h environ heure locale et sous une pluie fine.