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Un Rêve de môme
Un Rêve de môme
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11 janvier 2008

ARGENTINE Le 14/12/2005 Au sud du Chili, pour

ARGENTINE

          Le 14/12/2005

                                              

Au sud du Chili, pour descendre en suivant la cordillère des Andes, il n’existe pour l’instant que la voie maritime ou la voie terrestre en passant par l’Argentine, pays du Cheguevara, à qui je commence d’ailleurs à ressembler…

C’est au poste frontière que je rencontre Johan et Sylvain, deux auto-stoppeurs philosophes originaires de notre fameuse Bretagne. Je partage au bord du plus grand lac Chilien / argentin (General Carreta/ Buenos Aires), une soirée aux couleurs de Camargue, montagnes orangées avec un peu de Vodka et une bolognaise pleine de chaleur…

La population très souriante m’a réconcilié avec mon voyage et je retrouve cette chaleur et cette facilité de discussion avec les locaux que j’avais un peu perdus au Chili. Perito Moreno et, principalement le terminal terrestre (gare routière), resteront de beaux endroits à mes yeux ! Il y a bien sûr les heures d’attentes…mais c’est aussi l’origine d’une belle rencontre humaine, d’amitié forte et sincère avec mon cher Philippe, personnage marquant de cette descente vers le Sud par

la Route

40. Ce que j’admire le plus en lui, c’est sa capacité à tirer des leçons des évènements, à avancer dans la vie. Sur un parcours, que contrairement à moi, il avait peu imaginé étant enfant…Il fait parti de ces personnes pour qui un tel voyage est synonyme d’un très grand tournant sur le petit chemin de la vie. Son voyage le marque profondément. Beaucoup plus que moi qui a choisi ce voyage pour réaliser un rêve d’enfance et non pas pour échapper (comme beaucoup de voyageur solitaire) à mon ancienne vie ou à une monotonie quotidienne pesante… Car ma vie d’avant je l’avait également rêvée et choisie. Outre ses nombreux talents linguistiques, il joue admirablement (à mon ouïe !) de la guitare et notamment du blues ; Me plongeant dans de délicieux souvenirs de soirées passées aux abords d’une cheminé ou dans des bars enfumés…de chaleur du blues entre potes.

Fort de cette sympathie réciproque, nous décidons d’effectuer une randonnée de trois jours autour du Monte Fitz Roy à partir de Chalten. Trois jours merveilleux, de plaisir de la marche, de connaissance de l’autre, d’émerveillement de la faune et flore… Le tout, sous un temps propice à de telle rencontre enrichissante. Merci Philippe rien que pour ces premiers jours de rencontre.

Nous débarquons à Calafate, ville perdue entre la route 40 et la cordillère des Andes, mais aussi ville transitoire pour touristes avant le Sud de

la Patagonie

par les voies terrestres et aériennes. Bien que ultra touristique, comme Cuzco, ou encore San Pedro de Atacama, le Glacier de Perito Moreno fait parti des sites magiques à voir, et ce, malgré les touristes… Après trois nuits un peu difficiles et bruyantes, la dégustation des viandes grillées, de vins (Galbec, Pinot cabernet…), de viennoiseries à faire pâlir la pâtisserie française… Nous descendons toujours plus au Sud.

C’est avec un plaisir inoubliable que je traverse le détroit de Magellan et foule la mythique…Terre de Feu appelée symboliquement « la fin du monde ». Bien que les paysages soient toujours aussi grandioses, c’est la puissance du  vent qui me marque sur cette grande île. Et bien plus que les panoramas terrestres, c’est le ciel rempli de multiples nuages qui m’a le plus ébahi.

Après une rapide concertation avec Philippe, nous sommes tous les deux d’accord pour profiter de ce moment : Noël 2005 à Ushuaia pour se reposer, méditer, déguster la gastronomie de pays…

C’est avec une joie partagée que je joins ma famille fêtant noël dans l’Allier aux alentours de minuit en France !

Philippe a retrouvé deux espagnoles qu’il avait rencontrées à Bariloche, et nous trouvons sur notre route quatre français. Nous nous retrouvons tous pour un grand repas de « backpackers » (voyageurs à sac à dos) dans une auberge se nommant Antartica (même rue d’ailleurs !) pour le réveillon de Noël. Barbecue argentin arrosé de vins rouge jusqu’à 03h30 environ. J’ai vraiment apprécié la simplicité des basques espagnols : ils sont des exemples à suivre pour leur hospitalité et leur franc sourire !

Le 25décembre 2005 : c’est Noël ! Mon compagnon Philippe est réveillé à 08h30 du matin, tout excité, il se doit de jouer du blues car l’inspiration est puissante…Je suis à peine réveillé mais je veux bien le croire ; quelques heures de sommeil et une session de plus d’une heure en plein air avec la baie d’Ushuaia en face. Le matin du 25 décembre… L’inspiration a besoin d’un bol d’air ! Je ne joue pas d’instrument de musique et comme je ne suis toujours pas réveillé, je lui donne rendez vous pour 09h30/10h pour partager « El desayuno de la navidad ! » Après un copieux petit déjeuné, nous regardons le mythique film d’animation «  l’Etrange Noël de MR Jack » de Tim Burton ; Me plongeant ainsi dans une nostalgie dominicale de ma région natale ! La journée se poursuit : on change d’auberge (pour intégrer celle où nous avions réveillonné), on se fait une balade près du port et de l’aérodrome et on se repose entre lecture et papotage dans la conviviale salle commune de l’auberge.

Nous avions pris notre dernière « cena » (dîner) la veille ; nous mangeons notre dernier petit déjeuner ensemble… Je fais mon sac, puis nous longeons le port. Le cœur n’y est pas et l’on sent bien qu’on va se quitter, Philippe et moi. La discussion tourne autour de sujet vague, sans passion… On se pose à regarder la mer, le port et L’épave d’un bateau dont Philippe apprécie le cachet. On apprécie ce dernier moment puis il est l’heure, un taxi s’arrête. On se dit «  surtout en profiter, en profiter » de notre voyage puis la porte du taxi claque. Après presque trois semaines passées ensemble. Le VIDE. Retour trois mois en arrière lorsque j’ai quitté mon amie…

Je prends mon avion et surprise j’ai une place près d’un hublot (alors que j’ai pris mon billet d’avion quelques jours auparavant. J’ai du impressionner la fille de l’agence par mon accent !). Le fait de survoler Ushuaia,

la Patagonie

avec vue sur

la Cordillère

des Andes, puis sur le désert et la route 40 (qu’on devine plus qu’on ne voit il est vrai !), me redonne le goût de l’aventure !

Je débarque à Bariloche où j’achète la dernière place de bus pour rejoindre le Chili, je passe deux nuits et une journée à profiter une dernière fois de l’Argentine. La ville est située au bord d’un lac. Le vent y sculpte des vaguelettes. Partie intégrante d’un parc national, la ville accueille de nombreux étudiants en ce début de grandes vacances et un peu comme aux USA, après la remise des diplômes très « protocolaire » (smoking, robe classe…) les étudiants entament une sorte de « paradoxe scolaire » : une à deux semaine(s) de fête bien arrosée ! Je déguste mes dernières viennoiseries et prends mon bus pour Puerto Montt, au Chili. Je passe tout le trajet à discuter avec

la Franco-suisse Marie

qui fait un stage « ethno-socio » (bien que « merdique » à son goût et non validé par son école !) dans un parc national au Nord-est de Puerto Montt, isolé de la route par un lac et un peu de marche. Dans ce village à l’ambiance gauloise, elle est censée, avec sa collègue suisse, faire du social (pas facile quand votre patron vous menace de vous mettre une balle dans la tête !). Mais elle ne regrette rien et sait en tirer les bonnes leçons et l’expérience que cela implique… Je mange avec elles et l’ami de sa collègue puis je reprends un autre bus de nuit (direction Santiago Del Chile, Capitale).

Je débarque dans la capitale endormie, où je trouve un hôtel pour huit dollars. L’hôtel India est un hôtel d’artiste très coloré et très kitch qui me plaît beaucoup. Hélas, la gérante m’explique les larmes aux yeux (et alors que j’écris ces lignes) qu’après avoir travaillé 36 années, elle va fermer le 15 février 2006 car elle ne peut plus s’en sortir. La clientèle manque. Moi ça m’arrange, j’ai tout l’espace libre pour moi tout seul ou presque !. Mais bien qu’elle soit née à Barcelone, elle a fait toutes ses études et sa vie ici. Dur de voir des immeubles en construction dans son quartier…J’essaie de la consoler un peu en lui disant que j’aime beaucoup sa décoration…mais la sonnette de l’hôtel me permet d’échapper à ce flot de larmes qui s’apprêtait à noyer mes pages…Ouf !

Santiago et surtout le centre historique (car ma découverte de l’immense capitale s’est surtout faite dans ce quartier), me plaît énormément. Je ne sais pas si c’est à cause de l’été, des grandes vacances ou des artistes ou encore un cocktail de tout ça, mais ça bouge dans les rues ! C’est même plein à craquer ! C’est un mélange de quartiers historiques et touristiques de Panam (Montmartre, saint Michel, Opéra…) avec des rues à

la Bordelaise

(en plus propre !), des espaces verts au style anglo-franco-saxon, un mélange hétéroclite et cosmopolite digne de grandes capitales. Je passe mes journée à me balader dans tout ça, à déguster une glace, à lire le livre échangé dans une librairie internationale : « Les fourmis » de Bernard Weber bien sûr (depuis le temps que je voulais le lire, quoi de mieux que d’en profiter au cœur de la foule !).

Après avoir flâné dans le Cerro San Sebastian avec mon gros sac à dos (car l’hôtel ferme ses portes le 31 décembre 2005 !) pour le dernier jour de l’année 2005, je prends le métro en direction du terminal de bus afin de rejoindre l’aéroport…

Il est 19h55 au Chili, soit 23h55 en France…Et j’avais prévu de téléphoner à mes anciens colocataires des Suméraîches où je savais la présence de nombreux amis réunis pour le passage à l’année 2006 ! Je repère un centre d’appel au sein même du terminal. Mais voilà que le gérant ferme les portes à 19h58, sous mon nez…Je ne peux pas lui en vouloir, il faut bien qu’il se prépare lui aussi à cette fête…mais du coup je suis obligé de sortir du terminal et d’en rechercher un autre. J’en trouve un quelques minutes plus loin dans une petite épicerie avec un poste unique. Je compose le numéro et après un brouhaha festif, je distingue la voix de mon cher Majax… On est tous heureux de se parler un peu, bien que la communication soit très lointaine (voir pourrie), mais le principal est qu’on sache qu’on pense tous les uns aux autres. Et les français se servent généralement de ce jour particulier pour partager leur amour de la vie, alors qu’on pourrait le faire toute l’année ! (je deviens un peu sentimental quand même !). Je raccroche et regarde l’heure. Nous ne sommes que cinq dans ce bus et durant la demi heure de trajet, en regardant l’un des plus beaux coucher de soleil urbain depuis mon départ (et je sais à quel point j’ai eu la chance d’en voir des beaux !), je me remémore tous les bons moments de ces trois mois d’Amérique Latine.

Après 45 minutes au guichet de Lan Chile qui apparemment, a un problème avec mon visa électronique  « ETA » pour l’Australie, il arrive à joindre un responsable qui confirme que je suis bien en règle ! En salle d’embarquement, il est 22h05 et je sais que mon amie a fini sa grosse journée depuis 35 minutes et qu’elle boit un coup avec ses collègues. J’avais gardé de l’argent pour lui téléphoner, mais…ces putains de téléphones n’acceptent aucun appel vers

la France

et m’affichent « servicios prohibidos ». J’en fais 6, regarde encore les procédures d’appels de l’étrangers vers

la France

, demande au centre d’accueil de Lan Chile qui n’y connaît rien, à d’autres français qui ne savent pas non plus pourquoi ça ne passe pas…Je suis un poil énervé ! Pour finir, je veux acheter deux trois aliments pour écouler ce putain de fric et voilà que je me présente devant le snack-bar qui vient de fermer et est en pleine comptabilité… BONNE ANNEE ! Bien sûr même pas moyen de trouver une personne dans le besoin au sein de la salle d’embarquement. Je remballe les pesos et monte dans le Boeing. Il est 23h35 et après un décollage facile, on nous sert le premier repas. Bien sûr je n’ouvre pas ma bouteille de rouge achetée dans l’après midi mais consomme quelques verres du leur ! Il n’y a pas de repas spécial en ce dernier jour 2005 mais la qualité est excellente. Mes voisines sont brésiliennes mais peu bavardes… Il y a bien sûr toutes les tranches d’âges de représentées mais aucun leader pour faire la fête. Et même les brésiliens qui ont applaudis à 23h car il était minuit chez eux se cloîtrent devant leur écran personnel avec casque personnel. Pour clôturer le tout, les stewards éteignent les lumières…pour boire entre eux. Sacré fête ! A minuit, quand même, le pilote souhaite une bonne année 2006 puis se recouche ! Moi je n’ai pas sommeil et après avoir bu deux trois autres verres de vin rouge, je regarde un film : Oliver Twist ; il ne pouvait pas mieux tombé lui ! Puis j’enchaîne sur deux autres films, n’arrêtant pas d’aller boire…de l’eau et du coca car avec l’altitude et l’alcool, je commence déjà à me déshydrater !

Nous atterrissons à Auckland en pleine nuit. Avec le décalage horaire, il est autour de 04h du matin en ce 02 janvier 2006 et après mettre dégourdi les jambes au sein du terminal, je repars pour Sydney où j’arrive à 07h environ heure locale et sous une pluie fine.

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